par professeur Dimy Doresca
Opinion: It’s time to break the cycle of violence in Haiti — without foreign intervention
Haïti est en crise – une crise qui laissera bientôt des millions de personnes au bord de la famine.
Depuis le début du mois de mars, Haïti est à la merci de gangs bien équipés qui ont pris le contrôle de Port-au-Prince, incendié des postes de police, pris d’assaut le port et les aéroports, libéré plus de 4 000 détenus des deux principales prisons de la capitale et menacé la population de génocide. Bien que le premier ministre du pays ait annoncé qu’il démissionnerait une fois qu’un conseil de transition serait en place, la terreur continue d’envahir la capitale.
La semaine dernière, des gangs se sont rapprochés du quartier de Pétion-Ville – une banlieue de Port-au-Prince – et ont dévalisé des banques, saccagé des commerces et abattu tous ceux qui se trouvaient sur leur chemin. Enfants, femmes et hommes se sont cachés et ont tremblé de peur. La fermeture des ports et des aéroports interrompant les importations de denrées alimentaires dans le pays et les barrages routiers limitant la circulation des personnes, une véritable crise humanitaire est imminente.
Le Programme alimentaire mondial avertit que 1,4 million d’Haïtiens sont au bord de la famine. Chaque jour qui passe, la situation devient plus grave et la perspective d’un conseil de transition plus insaisissable.
Les bouleversements politiques en Haïti semblent suivre un cycle, presque un rythme. Des élections sont organisées, le candidat qui correspond aux caprices de la communauté internationale en sort vainqueur, puis les retombées s’enchaînent. Le président ou le premier ministre corrompu se bat bec et ongles pour conserver le pouvoir, puis, au milieu d’un soulèvement populaire, des acteurs étrangers aident à négocier un gouvernement de transition pour organiser les prochaines élections. De loin, cette nouvelle crise semble être une affaire courante. Mais cette fois, les choses sont différentes.
Cette crise est bien pire. Les écoles sont fermées, les hôpitaux sont vidés, les enfants apprennent à se baisser et à retenir leur souffle pour éviter les coups de feu à bout portant, au milieu de piles de cadavres laissés à l’abandon. Les forces de police en haillons sont dépassées par les armes et les effectifs. Alors que le pays s’enfonce dans l’anarchie, un grand nombre d’Haïtiens qui vivent déjà en dessous du seuil de pauvreté absolue risquent de mourir. Une solution haïtienne, bien qu’improbable, pourrait être la seule solution pour apporter une paix durable.
Bien que difficile, une telle solution peut être trouvée si nous sollicitons l’aide de la vaste diaspora haïtienne. Une majorité significative de l’intelligentsia haïtienne réside hors d’Haïti, en particulier aux États-Unis et au Canada. Ils travaillent dans les universités, les organisations internationales, le secteur privé, etc. Nombre d’entre eux sont des experts en médiation et en résolution de conflits. Ils résolvent des problèmes dans d’autres parties du monde et seraient plus qu’heureux d’aider à résoudre des problèmes dans leur patrie – si on leur demandait et si on leur donnait une chance.
Ce groupe sélectif d’Haïtiens de la diaspora peut faire partie d’un conseil de médiation chargé de faciliter le dialogue entre les hommes politiques et les chefs d’entreprise afin de trouver une solution pour ramener la paix dans le pays, tracer la voie de la bonne gouvernance avec des dirigeants responsables qui s’engageront à éradiquer la corruption et à mettre en place les conditions nécessaires au développement économique. Une solution conçue par les Haïtiens devrait inclure la diaspora, car les transferts de fonds qu’elle envoie à Haïti, qui vont directement à la population, représentent plus que l’aide étrangère reçue par le pays. Selon le rapport de la Banque mondiale sur les migrations et le développement, les envois de fonds vers Haïti atteindront 4,5 milliards de dollars, soit 16,3 % du PIB en 2023.
Il est temps qu’Haïti commence à tirer parti de la réputation, des connaissances et des succès de sa diaspora pour mettre le pays sur la voie du développement économique, comme l’ont fait de nombreux autres pays en développement. Cette fois-ci, la solution ne peut pas être un simple remède de fortune mis en place par des personnes extérieures. Les enjeux sont trop importants. Il est temps que les Haïtiens s’assoient à la table et prennent des décisions sur les questions qui les concernent.
Dimy Doresca is clinical associate professor at the University of Iowa’s Tippie College of Business, director of the Institute for International Business, and a native of Haiti.
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