Temps de la chronophagie !

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Chaque seconde compte, chaque minute est précieuse, chaque heure représente une belle opportunité de faire, de se faire, de se parfaire. Pour les sociétés dites modernes, « Time Is Money » constitue un stimulus pour valoriser les secondes, les heures, les jours, les mois, les années. Cependant, pour les sociétéspilotées par des vauriens qui ne valent rien, le temps ne vaudrait rien. Le temps, sous la domination de la peur, du chômage et de la souffrance, serait une maudite dotation.Définitivement, Haïti doit lancer un halte-là avec face à cette pénitence criminelle générée par unecruelle ingérence qui tue l’espoir,le talentet le temps.

Sous l’effet de contagion d’une gangstérisation génocidaire concoctée à dessein par de faux-amis étrangers, de traîtres fils et des soulards à son gouvernail, le navire national s’est précipité dans un précipice sanglant, quasiment irréversible. Instinct de survie, tous veulent quitter, changer de climat et éventuellement usurper une nouvelle identité en raison de cet héritage de honte légué par des myopes politiques entêtés à gaspiller du temps, du talent, des vies.

Faux sauvetage dans un sauve-qui-peut acrobatique pour tenter de s’éloigner des sauvages et des barbares qui envahissent les espaces vitaux, la population se déplace fort souventmunieseulement deson passeport acquis dans un ultime sacrifice pour espérer une réponse humanitaire virtuelle. Mais là encore, les ailes de l’avion sont cassées, car les assassins à sapates ne sont pas seulement dans la rue ; ils ont atteint le salon diplomatique. Un insolite carnage au tarmac de Toussaint Louverture ferait bonne sensation aux presses et aux laboratoires conspirateurs de cette néantisation « joffrée » par une coopération multinationale perfide qui ridiculise Haïti.   

Le sauvetage est collectif

En effet, il serait absurde de pouvoir compter sur 12 millions de canots de sauvetage pour sauver tout un peuple de cet océan torride causé par ce tsunami politique qui a noyé la barque dans cette profondeur Titanique. De la démence, du bruit, du tohubohu ; les muets élèvent la voix, les sourds sont attentifs à les écouter. De la confusion sur toute la ligne ; comme à une tour de Babel, les politiques se parlent mais ne se comprennent pas. Entre-temps, les animaux de la jungle ont pris du poil de la bête. Dans une farouche autodestruction, ils deviennent plus bêtes, plus arrogants, plus imbéciles et plus violents face à cette population de plus en plus vulnérabilisée.À se demander perplexe, de quelles matricesces bêtes sauvages ont-ils été bercés. L’horloge avance, pourtant la vie s’arrête sur cet espace effroyable, apparenté à un terrain miné par la guerre.

En des balles perdues et bien calibrées, plusieurs milliers d’innocents ont déjà avalé leurs extraits de naissance au sein de cet espace de l’archipel caribéen transformé en un enfer sur terre.Chaque famille invoque les saints pour que les siens reçoivent la bénédiction maudite de Biden afin de s’échapper, se racheter et renouer avec le sommeil les yeux fermés. Pourtant, les politiques migratoires ne se dresseront jamais comme une échappatoire propice à la collectivité. Un complot des Haïtiens honnêtes et compétents constitue la panacée pour effacer ce tableau catastrophique dépeint par les ravisseurs économiques et politiques. Pour éditer un nouveau chapitre, Haïti a besoin de plébisciter des hommes et des femmes qui jurent de ne boire l’eau de la fontaine de la corruption.

Ce sont les êtres indignes et impotents, aux dossiers louches, amoureux de l’argent facile et qui acceptent naïvement d’implémenter l’agenda des faux-amis de l’Internationale qui ont conduit les sociétés dans la dérive. Tel a été le principal talon d’Achille de ceux qui nous ont dirigés, particulièrement au cours de la récente décennie. Au profit du bien-être collectif, il nous faut entrer dans ce nouveau paradigme d’autodétermination, en vogue aujourd’hui en Afrique, pour suivre notre propre chemin et assurer notre destin.

Perte exponentielle

Haïti s’inquiétait déjà de constater qu’un bon nombre de jeunes prometteurs se perdaient dans la monstre chronophagie de se livrer quotidiennement à des activités de loisir à longueur de journée. Ces jeunes dotés d’une rare intelligence sont capables de s’adapter même dans les arènes les plus compétitives ; ils détiennent des potentiels dans le sport, la musique, l’apprentissage des langues, etc. Malheureusement, les encadrements font défaut. Contre eux-mêmes, contre le capital humain, contre la créativité, ils tuent le temps en des programmes de dominos, de bésigues, de bases polémiquant sur le football, le basketball, la femme.

Pourtant, c’est seulement à travers une allocation optimale de cette ressource rare dont dispose équitablement chaque humain qu’un individu devient un citoyen, que la société se rend compétitive pour affronter les défis de la globalisation. Cette nouvelle donne mondiale étant reposée davantage sur la maîtrise de la science et de la technologie, la matière grise y joue un rôle crucial. Un jour de gaspillé pour un jeune était déjà inacceptable ; pour des milliers de jeunes, c’est une perte sociétale colossale qu’un pays ne saurait encaisser. Aujourd’hui, toute une capitale entière expérimente un arrêt capitaldans un chômage conjoncturel qui inhibe l’énergie créatrice même des champions de l’imagination et de la créativité. Sous un angle macroéconomique, un jour improductif était inconcevable ; pourtant cela fait déjà un mois que le pays est squatté, isolé, fermé.  

Comment actionner le retour à l’équilibre au sein de cette société prise en otage par des animaux détraqués qui sont échappés au contrôle des cerveaux démentiels d’ici et d’ailleurs qui se croyaient être les maîtres de la jungle ? Haïti n’en sortira pas sans un projet d’autodétermination. En plus d’une prise de conscience collective pour rétablir la confiance et regagner notre identité, il faudrait envisager un consensus salvateur sous le leadership d’une masse critique de citoyens issus de l’élite résiduelle. Celle-ci devant être apte à faire preuve de perspicacité, de responsabilité et d’intrépidité.

Haïti a trop souffert de cette hémorragie mortelle engendrée par la bêtise politique. Cette inertie idiosyncratique incompatible à la vitesse de fusée du temps des innovations a déjà plongé le pays dans une asthénie économique sans précédent. Il vient le temps urgent de mobiliser les compétences et les esprits patriotiquesafin d’en assurer l’homéostasie.Il faut cesser cette chronophagie.

Carly Dollin

carlydollin@gmail.com

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