Ariel Henry et Emmelie Prophete Milce ont laissé le champ libre à André Michel et Edmonde Beauzile en jouant la carte de la Cour de Cassation. Reste à savoir jusqu’où et jusqu’à quelle profondeur cette équipe veut plonger Haïti, alors que le pays manque de tout.
Le gouvernement illégal et inconstitutionnel d’Ariel bute sur la « constitutionnalité » du Conseil présidentiel à 7 Têt tandis que des fusillades entre les gangs (pro-pouvoir et alliés) et la police éclatent aux alentours du Palais national.
Des coups de feu nourris ont éclaté dans le centre-ville de la capitale, la police ayant affronté pendant plusieurs heures des membres de gangs près du Palais national.
Des dizaines de personnes ont été piégées par les tirs dans le centre-ville de Port-au-Prince lundi, tandis que des dizaines d’autres ont réussi à s’enfuir.
Cette nouvelle fusillade intervient plus d’un mois après que les gangs ont commencé à s’attaquer aux principales infrastructures gouvernementales.
Ils ont incendié des postes de police, ouvert le feu sur le principal aéroport international et pris d’assaut les deux plus grandes prisons du pays, libérant plus de 4 000 détenus.
La violence s’est quelque peu apaisée dans certaines régions depuis qu’elle a éclaté à la fin du mois de février, mais des coups de feu résonnent encore quotidiennement.
Selon l’ONU, au moins 1 554 personnes ont été tuées jusqu’au 22 mars et 826 autres ont été blessées.
Le mois dernier, il a annoncé qu’il démissionnerait dès qu’un conseil de transition serait mis en place.
M. Henry, qui était en voyage officiel au Kenya pour promouvoir le déploiement d’une force de police de ce pays d’Afrique de l’Est, soutenu par l’ONU, n’a toujours pas pu entrer sur le territoire haïtien.
Le conseil de transition proposé, composé de neuf membres, qui n’a pas encore été formellement établi, devrait être chargé de choisir un nouveau premier ministre et un nouveau conseil des ministres.
Lundi soir, le gouvernement de facto illégitime et inconstitutionnel a publié un communiqué exprimant ses préoccupations quant à la création de ce Conseil présidentiel, arguant que l’actuel Conseil des ministres (conseil de gouvernement) « a trébuché sur des questions constitutionnelles et juridiques avérées. La Constitution et les lois haïtiennes ne prévoient pas cette institution », alors que le gouvernement lui-même est illégal, inconstitutionnel et, surtout, accusé de corruption et de détournement de fonds.
Le gouvernement de doublure a déclaré que les ministres s’étaient réunis lundi pour discuter du conseil de transition et avaient partagé le projet de décret avec des experts juridiques afin qu’ils « puissent le finaliser et le mettre en conformité avec les lois de la république ».
L’actuel Conseil de gouvernement prévoit également de mettre en place une commission mixte pour superviser le transfert des responsabilités, afin de maintenir le choix, notent les observateurs.
Le gouvernement de facto a indiqué que M. Henry, qui est sans titre ni qualification depuis le 7 février 2024, avait reçu une liste de neuf personnes nommées au conseil de transition vendredi et un projet de décret établissant le conseil dimanche.