« Le vieux monde se meurt, le nouveau monde tarde à apparaître et dans ce clair-obscur surgissent les monstres. »
Antonio Gramsci
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A Papadopolis, capitale de la douleur, c’est une atmosphère de fin du monde qui règne ces temps-ci. Carnage. Exode urbain. Exil intérieur. Vols nocturnes, en hélicoptère, vers des cieux mieux cléments.
Comme des centaures sanguinaires lâchés dans la savane du monde, les cavaliers de l’Apocalypse avalent du terrain.
Le cavalier Polka et PM sortant aura amené la martellysation du pays à son point culminant.
« Ayiti yo pa vle wè a, se li yo pral wè. »
Ainsi parlait le tonton rose.
Ainsi parlait le maître chanteur, le doctrinaire du Dr Ariel Henry.
Le neurologue Ariel Henry aura accompli le tour de force de faire vivre à Haïti des moments encore plus sombres que les périodes les plus sanglantes de la satrapie de Papa Doc. Près de trois ans après son investiture dans les conditions rocambolesques que l’on sait, le bilan du masterbrain saute aux yeux.
Selon le professeur Stephen Westaby, le bon chirurgien a parfois les attributs d’un psychopathe. On retrouve en effet dans le cortex cérébral de ce nouveau Doc le même détachement émotionnel, l’absence d’état d’âme, une indifférence totale à la souffrance humaine.
Ariel Henry est le type de praticien qui aurait excellé dans les salles d’opération du Moyen Age, longtemps avant l’invention du chloroforme et de l’anesthésie.
Dans le musée de l’Horreur, dans le mausolée du Darwinisme politique, le nom d’Ariel Henry restera gravé (en lettres d’argent) comme un spécimen hybride : un mélange hétéroclite de renard et de malfini.
Castro Desroches
