La mise en place d’un conseil présidentiel

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Par Patrick Prézeau Stephenson

La mise en place d’un conseil présidentiel de sept membres(ou 8) en Haïti représente un moment critique et potentiellement transformatif pour un pays en proie à des troubles politiques et à la violence des gangs depuis des années. Plus d’une semaine après l’appel lancé par une coalition internationale, comprenant CARICOM, l’ONU, les États-Unis et d’autres, pour former un conseil de transition en vue de créer un nouveau gouvernement et de préparer des élections, presque tous les membres ont été désignés. Uniquement un poste était encore vacant, une situation résultant des divergences parmi les factions haïtiennes chargées de procéder à ces désignations. D’après les informations les plus récentes, un accord semblerait avoir été atteint, et la liste finale se préparait à être présentée pour approbation lors d’une réunion du conseil des ministres prévue pour le 20 Mars[1].C

e conseil, destiné à nommer un nouveau Premier ministre, à préparer le pays pour des élections et à accueillir une force multinationale de soutien à la sécurité, incarne un espoir de stabilité. Chaque secteur de la société haïtienne doit nommer un membre au panel, soulignant l’ambition d’une gouvernance inclusive. Cependant, la création de ce conseil est loin d’être une tâche aisée, marquée par des luttes internes et des désaccords qui reflètent les divisions profondes au sein de la société haïtienne.

L’annonce que Jean-Charles Moïse, leader du parti Pitit Desalin, refuse de se joindre au conseil de transition soutenu par les États-Unis, met en évidence les défis idéologiques et personnels entravant le processus. Cette décision a ouvert la voie à des discussions sur qui devrait occuper ce septième siège, démontrant les intenses négociations en coulisses et la difficulté à parvenir à un consensus.

Les inquiétudes concernant la composition finale du conseil persistent, alors même que la communauté internationale presse pour la formation rapide de ce gouvernement de transition. La nécessité de sécurité pour les membres du conseil, la lutte contre les gangs, et la préparation des élections sont des défis immenses qui attendent ce nouveau cadre de gouvernance.

La situation sécuritaire reste précaire, avec des gangs continuant à cibler des installations gouvernementales clés, exacerbant la crise humanitaire. L’incapacité à former rapidement le conseil met en lumière la fragilité des institutions haïtiennes et l’urgence d’une intervention coordonnée et soutenue pour restaurer l’ordre et la légitimité du processus politique.

Ce contexte met également en évidence le rôle complexe de la communauté internationale en Haïti. Bien que l’intention soit d’appuyer la formation d’un gouvernement inclusif et efficace, la perception d’ingérence étrangère suscite des critiques. L’approche choisie par les États-Unis et CARICOM, bien qu’elle vise à instaurer une stabilité, doit être soigneusement équilibrée pour respecter la souveraineté d’Haïti et encourager une solution véritablement haïtienne aux problèmes du pays.

Les obstacles à la mise en place et au fonctionnement efficace du conseil présidentiel soulignent l’importance d’une volonté politique forte, d’une collaboration sincère entre les acteurs haïtiens et internationaux, et d’un engagement envers la justice sociale et économique. Seul un effort concerté et respectueux des aspirations du peuple haïtien pourra ouvrir la voie à un avenir plus stable et prospère pour Haïti.

Patrick Prézeau Stephenson: Editeur manifeste1804@gmail.com

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