L’Esprit en action et la pensée par elle-même.

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Par Camille Loty Malebranche

La pensée, l’acte de penser, je l’ai déjà dit sur ce blog et ailleurs, passe par les trois étapes que sont la méditation, la réflexion et la cognition. Aujourd’hui, orientons notre regard vers chacune de ces dimensions, véritables schèmes du fait de penser qu’opère le penseur pensant, car le méditer, le réfléchir, le connaître sont en soi des domaines immenses d’action intellectuelle inscrits dans la faculté de penser.

La méditation est comme un embrayage intellectuel où l’entendement, faculté cognitive de l’esprit, dans ses deux cantons d’intuition et de raison, entre en contact avec un objet qu’il se choisit pour penser. C’est littéralement la prise de possession abstraite du noème par l’entendement dans son activité noétique. Là, il faut éviter toute confusion de la méditation intellectuelle philosophique avec la méditation transcendantale qui est une technique orientale de pénétration intérieure par le refus et le vide de toute pensée.

Méditer intellectuellement, c’est explorer et examiner les différents aspects d’un objet généralement impréhensible à la science de la matière, objet que le penseur choisit pour l’étude définitionnelle ou descriptive par les idées qu’il en retirera. C’est une activité éminemment intellectuelle et abstractive.    

Réfléchir, c’est penser la pensée, c’est le retour sur soi du penser pour interroger ce que la pensée a conçu dans son examen méditatif de l’objet qu’il s’est donné à étudier. Réfléchir est donc ce que nous appelons un pensisme c’est-à-dire un mouvement de circularité de la pensée propre à l’acte de penser dans le feu du cogito, où la noèse se pense comme noèse après que le penseur ait franchi et dépassé le cap du méditer qui a fixé le noème. C’est l’espace de la construction par configuration d’éléments abstraitement analysés et de l’épuration herméneutique pour le choix définitif des paramètres à garder dans l’édification finale de l’idée qui ponctuera la cognition à venir.

Connaître, constitue l’élaboration de l’idée de l’objet désigné et considéré en méditation et en réflexion. C’est l’étape de la moisson idéelle qui cerne, au moins du point de vue du penseur concerné, l’essence de l’objet de la pensée, le fameux noème. Connaître, en philosophie à tout le moins, c’est conclure ne serait-ce que provisoirement, le méditer et le réfléchir du penser. C’est la prononciation du penseur actif, qui, fort de son acte de penser, dit voilà ce qu’il en est de tel objet sur lequel j’ai médité et réfléchi. Donc, c’est l’affirmation idéelle conclusive du cheminement intellectuel du penseur, l’établissement de l’idée qui fait du penser, une pensée.

Faire du penser une pensée signifie l’adoption d’une démarche passant de l’acte de déblaiement intellectuel pour la mise au point des matériaux logiques et herméneutiques de la cogitation à l’érection d’une vision logico-descriptive et de cette vision à la construction discursive de l’édifice final idéel de la cognition. 

CAMILLE LOTY MALEBRANCHE

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