La visite officielle du Premier ministre de facto d’Haïti, le Dr Ariel Henry, au Kenya, programmée à la dernière minute samedi dernier, laisse planer des interrogations sur ses objectifs avoués et inavoués. Viendra-t-il au Kenya en tant que ministre de l’Intérieur pour signer des documents avec des employés de niveau inférieur de l’administration de William Ruto ?
La presse kenyane, qui n’avait pas été informée de son arrivée à Nairobi cette semaine, rapporte que M. Henry devrait « rencontrer les plus hauts responsables de la sécurité du pays« . Pour les médias locaux, un tel accord entre Ariel Henry et le président William Ruto semble improbable, étant donné les procédures judiciaires en cours concernant le déploiement de forces de police kenyanes à l’étranger.
Selon ces sources, les discussions « avec des employés de la Commission nationale des services de police (NPSC) », devraient porter sur la signature d’accords pour le déploiement de policiers. Toutefois, aucune communication officielle n’a été émise par la Présidence kenyane concernant cette visite « officielle » indiquée par la Primature prise en otage par PHTK/SDP-Fusion-RDNP.
La prudence de M. Ruto, en attente de validation juridique, contraste avec l’initiative de Ariel Henry de conclure des accords internationaux sans l’aval de son gouvernement en mal de légitimité, voire d’un parlement, si la constitution haïtienne est toujours en vigueur.
Certains observateurs considèrent la visite d’Ariel Henry au Kenya comme une simple escapade, mais son but avoué reste ouvert à l’interprétation. L’avenir dira si cette rencontre informelle débouchera sur des développements significatifs sur la scène politique haïtienne ou internationale ou ne fait qu’empirer la crise.

