Vendredi 28 juillet 2017 ((rezonodwes.com))– UNION NATIONALE DES NORMALIENS D’HAITI U.N.NO.H
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Port-au-Prince le 26 Juillet 2017
Lettre ouverte au Parlement haïtien et à l’Office de Protection du Citoyen (OPC) pour une enquête à diligenter sur les graves irrégularités au niveau de la correction des examens d’Etat et sur les agissements du ministre de l’Education Nationale et du directeur départemental de l’Ouest de l’Education.
Mesdames, Messieurs les membres des Commissions d’éducation du Parlement,
Madame la Protectrice du Citoyen,
L’importance fondamentale de l’école est indéniable et les pouvoirs publics ont le devoir impérieux d’assurer immanquablement, pour le plus grand bien de la nation, son bon fonctionnement à tous les niveaux. Dans cette logique, ils doivent faire en sorte que tout se passe bien tant sur le plan du processus d’enseignement/apprentissage qu’au niveau du processus global d‘évaluation. C’est pourquoi la société, ne saurait en aucun cas, dans le cadre des examens d’Etat, tolérer l’irresponsabilité ou l’indécence du ministre Pierre Josué Agénor Cadet et du directeur départemental de l’Ouest, Louis Fritz Dorminvil, qui acceptent l’irruption brutale de parlementaires indécents, incapables, dans le champ éducatif allant jusqu’à imposer, durant l’évaluation, des individus non qualifiés et incompétents qui n’ont rien à voir avec l’éducation, et ce au détriment des intérêts supérieurs de la nation.
En effet, ces deux représentants du Ministère de l’Education Nationale en l’occurrence Pierre Josué Agénor Cadet et Louis Fritz Dorminvil, ont choisi sciemment de laisser de côté des enseignants/tes qualifiés/es et compétents/tes pour recruter un nombre de personnes non qualifiées qui ne peuvent que sacrifier les copies des élèves au lieu de les évaluer réellement. Les mauvais exemples, hélas, ne manquent pas.
Au centre de correction du Collège Canado-Haïtien, un soi-disant correcteur faisant partie d’un des jurys de correction actuels au dit Collège a infligé 36 points sur 100 à une copie d’élève et le président du jury qui avait des doutes quant à la capacité de celui-ci à évaluer, a pris le soin de recorriger la copie pour vérification. Après avoir évalué lui-même cette copie, le président du jury s’est rendu compte que l’élève méritait une note de 80 sur 100 au lieu de 36 points. A son tour, Il a demandé à deux autres correcteurs de corriger la même copie, l’un d’eux a octroyé 86 points et l’autre 90 points. Ce qui démontre que cette copie n’avait pas été évaluée par ce soi-disant correcteur mais sacrifiée de préférence. N’était-ce la vigilance et surtout la conscience professionnelle de ce président de jury, les efforts consentis par cet élève seraient, de fait, voués à l’échec. Combien d’incompétents de cet acabit sont en train ainsi de sacrifier en silence mais impitoyablement et surement l’effort des élèves, des parents, des enseignants/tes… ? Et pendant combien de temps, vont-ils continuer à le faire en toute impunité et en complicité avec un ministre et un directeur départemental irresponsables ?
Le vendredi 21 juillet 2017, l’actuel titulaire du Ministère de l’Education Nationale, Pierre Josué Agénor Cadet avait effectué une visite au même centre de correction. A son arrivée, il a été accueilli, entre autres, par un groupe d’individus ayant vite mis sur pied une soit disant organisation dénommée : Organisation des Etudiants d’Haïti ( OEH).Plusieurs lui ont déclaré : Minis nap kore w, nou pral bay konferans deprès pou w ou. Apres avoir entendu ces paroles flatteuses qui lui ont beaucoup plues, le ministre, qui n’est pratiquement pas a la hauteur de sa fonction, a permis à six (6) d’entre eux de signer chacun un contrat comme correcteur sans leur exiger de présenter un dossier régulier, ou encore moins se préoccuper de vérifier qui ils sont et s’ils sont habilités à corriger les copies ? Le simple fait d’assurer à monsieur le Ministre qu’ils vont lui apporter leur appui public à travers une conférence de presse les a rendus ipso facto aptes à être correcteurs. C’était donc pour lui le seul critère les habilitant à évaluer les copies de nos élèves. Quelle légèreté ? Quelle irresponsabilité et quelle méchanceté de la part de l’actuel Ministre de l’Education Nationale ? Ce qui prouve, une fois de plus, qu’il se place en- dessous de ses responsabilités d’homme d’Etat qu’il devrait faire montre normalement.
Si, pour des inconnus rencontrés par hasard, s’improvisant membres d’une soit disant organisation d’étudiants, le seul critère est celui-là, que dire des parlementaires qui sont en position de garder le ministre en poste ou de le renvoyer ? Quel critère pourrait-il exiger dans le cas des partisans de parlementaires pour les recruter comme surveillants, superviseurs ou correcteurs, sinon que leur proximité avec tel ou tel parlementaire influent ?
Un autre cas grave à signaler dans le cadre de ces corrections, est celui de quelqu’un qui a une formation en théologie et qui actuellement est correcteur de biologie pendant que des enseignants qualifiés qui ont étudié la biologie sont froidement écartés/es. Il y a beaucoup d’autres cas d’irrégularités qui se produisent au niveau du processus de correction des examens d’Etat, causant de graves préjudices aux élèves, aux parents…Une simple enquête indépendante pourra facilement les révéler. C’est pourquoi nous voulons exiger cette investigation afin de mettre en évidence bien des anomalies.
Pire, au lieu de s’excuser et de s’engager à corriger la situation, ces deux dirigeants peu fiables, peu honnêtes, Pierre Josué Agénor Cadet et Louis Fritz Dorminvil s’acharnent à accuser sans preuves ceux qui ont le courage de dénoncer ces irrégularités. Ils tentent malhonnêtement et par maints artifices et mensonges, de les faire passer pour des individus qui ne font que défendre des intérêts mesquins. Ce qu’ils ne peuvent et n’osent pas faire, c’est de réfuter ces faits préoccupants relatés avec des preuves tangibles.
L’UNNOH, pour sa part, demande instamment la formation d’une commission d’enquête indépendante composée de représentants d’organisations sociales, de partis politiques, de la Presse, des Commissions d’éducation au Parlement et de l’OPC, commission qui serait chargée de diligenter rapidement une enquête en vue, premièrement de découvrir tous ceux et toutes celles qui ont été recruté/e comme correcteurs/trices non qualifiés/es et qui ne sont pas véritablement enseignants/tes ou qui /n’ont/ n’ont aucune formation en la matière qu’ils prétendent évaluer, secondement recenser toutes les copies qui ont été massacrées par ces faux correcteurs en vue d’une évaluation en bonne et due forme, ce pour éviter que de nombreux élèves ne soient victimes et ne se retrouvent injustement en situation d’échec scolaire.
Enfin, outre les recommandations pertinentes et précises visant à éviter la répétition de telles irrégularités à l’avenir, cette commission d’enquête devra identifier ceux qui ont, par malveillance ou indécence, proposé ces faux correcteurs pour les suites que de droit, qu’ils soient parlementaires, ministres, directeur départemental ou autres. Et ce sera justice pour les élèves, les parents, les enseignants/tes, les directeurs/trices d’écoles etc.
Enfin, outre les recommandations pertinentes et précises visant à éviter la répétition de telles irrégularités à l’avenir, cette commission d’enquête devra identifier ceux qui ont, par malveillance ou indécence, proposé ces faux correcteurs pour les suites que de droit, qu’ils soient parlementaires, ministres, directeur départemental ou autres. Et ce sera justice pour les élèves, les parents, les enseignants/tes, les directeurs/trices d’écoles etc.
Pour le Bureau Exécutif de l’UNNOH
Mona Bernadel Ebens Cadet
Secrétaire aux Af. juridiques responsable Coord. de P-au-P
Josué Mérilien
Coordonnateur Général


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