19 novembre 2025
Diaspora vs Élite minoritaire locale. Où est l`espoir d`Haiti?
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Diaspora vs Élite minoritaire locale. Où est l`espoir d`Haiti?

par Marc Arthur Pierre Louis
Je vous offre la lecture d’un chapitre de mon bouquin « Été Hexagonal, les trots d’un écrivain opportuniste. » publié en 2015. Précisément le chapitre qui parle de la Diaspora. Ce livre est un témoignage en partie des bénéfices d’entretenir les conversations sur nos forums. Le livre a été préfacé par Pascale Doresca, une amie rencontrée sur les forums, et nous ne sommes jamais vus physiquement.
Vendredi 27 juillet 2017 ((rezonodwes.com))– Le frère Félièce, beau-père de pasteur Adly [hôte à Paris], me dépose à Saint-Ouen, à la réunion. Pétuel, président de l’association, Mouvement des Haïtiens pour une Conscience Nationale, ouvre avec la Dessalienne en créole. Son nom m’est familier. On a fréquenté la même institution scolaire à Port-au-Prince. Il définit à mon intention les objectifs de l’organisation : accompagner les paysans de l’arrière-pays, leur fournir de l’aide dans leur lutte vers le progrès. Il parle d’intégrité et de conscience dans nos relations les uns avec les autres. D’autres membres se présentent et il me donne la parole. Je me présente à mon tour, mes compétences et mon affiliation religieuse, mais je leur dis que je ne suis pas en mission religieuse. J’explique mes objectifs : aider Haïti à avancer en valorisant le créole qui est la langue unique des paysans de l’arrière-pays. Les membres hochent la tête en signe d’approbation et estiment qu’il y a des objectifs communs entre nous. Je leur fais part de l’événement prévu pour le 21, à La Fin des faims [restaurant] et certains promettent d’y participer. Un membre avec un langage fluide me confesse que, lui, il soutient le français. « Pragmatique », pensé-je. Cependant, il m’achètera un exemplaire de Parlers sur le champ.




Nous passons quelques minutes à discuter du créole. Isranel, qui est prestataire de services chez IBM, est d’accord avec moi. Dener aussi. Ce dernier ajoute que la religion du peuple était mise à l’honneur à un certain temps, mais que ce n’est plus le cas. Pétuel aussi pense comme moi.
On passe aux projets. L’achat d’un terrain entre dans les débats. On décide que les membres doivent faire preuve de leur soutien. Les promesses de don sont faites. Isranel inscrit dans sa tablette électronique les noms de ceux qui promettent leurs cent, deux cents et trois cents euros de don. Mes soixante-quinze euros sont aussi enregistrés.
La réunion se termine bien. On charge Dener de me déposer à Montmagny, qui est tout près de Sarcelles, chez frère Félièce et sa femme. Gens sympathiques. Je propose de verser ma contribution ipso facto si je trouve un distributeur. Dener prendra l’argent de mes mains.
Il me raccompagne. On s’apprécie. Il est, comme moi, conscient de la force de la diaspora pour changer le devenir du pays. Mais il est aussi, comme moi, au courant de ce vent anti-diaspora qui souffle sur le pays et qui constitue un facteur de blocage à son progrès. Je lui dis que la diaspora contient aussi des éléments qui gênent le progrès du pays par leur attitude erronée d’autosuffisance et leur sentiment qu’ils sont les seuls à avoir la capacité d’aider Haïti. Ils ne réalisent pas qu’il faut mettre en jeu la conjugaison des forces de tous les enfants du pays pour le tirer du mauvais pas dans lequel il se trouve.
Je partage avec lui mon grand désaccord avec certains intellectuels du pays qui minimisent l’apport de la diaspora en la limitant seulement aux contributions que ses membres envoient à leurs familles restées aux pays. Ces intellectuels pensent à tort que ces contributions sont contrecarrées par les frais d’éducation que les élites envoient aux États-Unis pour leurs enfants. Il est fort douteux que la minorité qui procède des élites puisse dépenser autant d’argent pour atteindre le niveau des virements mensuels de l’écrasante majorité de la diaspora. Il est extrêmement improbable que la minorité zwit de l’élite haïtienne dépense deux milliards de dollars par an à éduquer ses enfants aux USA. Ce débat est un débat artificieux. Même si on admettait que l’élite minoritaire  utilisait d’énormes ressources financières pour l’éducation de ses enfants, les bénéficiaires  ne seraient que les pays où fonctionnent les institutions qui instruisent ces enfants étudient. Certainement pas Haïti, encore moins les déshérités du sort. De surcroît, ces élites n’ont qu’elles-mêmes à regarder dans le miroir pour n’avoir su créer un environnement où leurs progénitures pourraient acquérir ces connaissances pour lesquelles elles sont obligées de quitter le pays pour aller se les procurer ailleurs. Que cela soit dit ! Par contre, en faisant construire leurs maisons en Haïti, ce qui est une pratique commune à presque tous les Haïtiens qui vivent en dehors du pays et qui économisent un peu d’argent, les membres de la diaspora injectent un capital dans l’économie haïtienne qui rémunère les Haïtiens du pays à plusieurs niveaux dans la chaîne commerciale.




Après le séisme de 2010 l’hypocrisie de la communauté internationale a été manifeste. On a vu comment la Croix Rouge Américaine avait collecté un demi milliard de dollars pour construire des maisons et n’en avait construit que six. Il est tout à fait aisé de se cacher derrière les malheurs des autres, jouer à l’humanisme pour demander en leur faveur alors qu’en réalité on ne demande que pour soi. C’est une stratégie à succès. On a vu la prolifération des ONG sans qu’elles apportent une aide qui permette aux Haïtiens de placer leur pays sur les rails du développement. Les fonds qu’elles apportent au pays sont repartis entre leurs cadres. Elles offrent les contrats lucratifs aux grandes entreprises de leurs pays d’origine en laissant des pitances aux locaux. On se plaît à dire qu’Haïti est un pays gangrené par la corruption mais on ferme les yeux sur le multiples ONG tout aussi bien gangrenés par la corruption qui fonctionnent en toute impunité dans le pays. L’argent liquide qui circule au pays vient en grande partie de la diaspora.  Un des paradoxes de la relation entre beaucoup de leaders Haïtiens et la diaspora c’est que les Haïtiens de la diaspora qui ont un amour réel pour le pays et qui peuvent contribuer à son progrès sans les contraintes que nous imposent les organisations internationales sont ceux qui sont les plus souvent traités avec une certaine morgue par ces leaders et d’autres membres influents de la société. L’impression de beaucoup des membres de la diaspora est celle d’être tout simplement une vache à lait mais à qui on fait subir tous les mauvais traitements. Cette stratégie des chefs Haïtiens est une des plus curieuses parce que une relation avec la diaspora, si elle est bien gérée, a le potentiel de transformer positivement et profondément la société haïtienne et ceci à des niveaux multiples. Une stratégie expresse et bien pensée de récupération des compétences et talents haïtiens qui évoluent en diaspora comme on le fait timidement dans le domaine des sports et de l’art peut révolutionner notre société. Comme je l’ai répété ailleurs :  nous sommes en train d’entrer dans une période où l’Haïtien devra plus que jamais prendre soin de l’Haïtien. Personne ne le fera pour nous, personne ne le fera comme nous.
Je demande à Dener s’il peut chiffrer la contribution de la diaspora à faire de Fonds-des-Nègres, son lieu de naissance, une commune. « Énorme », me répond-il. « L’expérience de Fonds-des-Nègres, lui dis-je, se retrouve dans plusieurs autres parties du pays et ceci forme un modèle qui montre comment développer le pays : de la province vers la capitale. » Je lui indique que je pense qu’il serait intéressant de voir des études crédibles sur ce modèle pour, une fois pour toutes, statuer sur les changements durables et réels que les diasporas apportent au pays. « La prochaine fois que j’irai chez nous, j’irai à Fonds-des-Nègres et à Liancourt pour une petite enquête », lui dis-je.
Tranquillement, les membres de la diaspora, surtout ceux qui viennent de la province, améliorent les conditions de vie dans leurs lieux d’origine, alors que certaines élites continuent le mouvement d’une symphonie cacophonique qui a débuté après l’indépendance : envoyer leurs enfants étudier à l’extérieur, revenir continuer leurs affaires sans pour autant avoir un impact réel dans l’avancement du pays. Le mouvement vers l’extérieur est bicentenaire alors que le mouvement de la diaspora est relativement jeune et a été embrayé quand les éléments de la masse ont commencé à quitter le pays en grand nombre pour chercher ce que les élites du pays n’avaient pu leur offrir. Le mouvement des élites est fait de l’intérieur vers l’extérieur alors que celui de la masse est fait de l’extérieur vers l’intérieur. À moins d’une réelle prise de conscience des élites pour qu’elles commencent à s’engager de façon tangible dans le développement du pays en donnant la main à tous les patriotes qui œuvrent à effectuer des changements en profondeur dans le pays, elles risquent de tomber dans la non-pertinence alors que ceux qui, au départ, n’en avaient pas les moyens sont arrivés à changer leurs destinées et celle de leur pays.
Dener m’explique qu’à Paris les chauffeurs de taxi se sont organisés et constituent un symbole visible de la présence haïtienne et de son succès dans cette capitale. Ils parfont l’éducation de leurs enfants et se construisent des maisons en Haïti grâce à cette profession. Il a quitté Haïti très jeune, lorsqu’il était en deuxième année à la faculté de droit. Maintenant dans la cinquantaine, et ayant achevé l’éducation de ses enfants, il n’a plus les ambitions d’antan. Il a son propre véhicule de taxi et la licence pour travailler à Paris. Il travaille lorsqu’il en a envie. La licence coûte aujourd’hui près de deux cent mille euros. Dener aime son pays et veut le voir progresser. Il va chez lui apporter sa contribution au développement. Il a opté pour la médecine traditionnelle parce que c’est celle qui lui a apporté le soulagement lorsqu’il était proie à des maux atroces et n’avait pu trouver de solution qu’avec elle. « Pragmatique », me dis-je. Homme sensible, il n’a pas hésité pas à quitter la France pour partir à la recherche de ses amis après le séisme quand ses appels étaient restés sans réponse. Il a perdu beaucoup d’entre eux.




Dener m’impressionne. On se comprend en peu de mots. En y pensant, je me souviens des mots de notre Hégel : « Les Goutier savent à qui ouvrir leurs portes et leurs cœurs. » Ceux qui se soucient du pays le savent aussi. Comme Hégel l’a aussi dit, peu de gestes suffisent à entretenir l’amitié.
Guy corrobore aussi l’important impact des chauffeurs de taxi dans le milieu haïtien de Paris. Leur association de plus de quatre cents membres joue un rôle d’avant-garde dans ce milieu. Beaucoup d’intellectuels haïtiens n’achètent pas les livres de leurs compatriotes. Ce sont principalement les chauffeurs de taxi qui soutiennent les activités de dédicace.
Beaucoup d’Haïtiens de la diaspora ressemblent à Dener. Ce sont eux qui doivent se joindre à ceux de l’intérieur pour changer le pays. Il y a de l’espoir.
Cordialement/Cordially/Ak yon grap plezi,
Marc-Arthur Pierre-Louis

1 Comment

  • Mario Caonabo 29 juillet 2017

    Se yon trè bon temwayaj de eksperyans ou. Li ta swetab plis moun ta fè kalite temwayaj sila yo nan fowòm yo ki pèmèt louvri yon fenèt pou tout moun wè sa ki posib, ki kontribisyon dyaspora a kapab genyen apa de voye lajan bay fanmi nan peyi a. Dan le tan, te gen yon pil ak yon pakèt òganizasyon rejyonal nan dyaspora a ki konn adopte yon rejyon kote manm òganizasyon sa yo sòti nan peyi a. Gen sa ki konn fè bal ak gwoup mizikal Ayisyen pou fè fundraising pou ede lokalite sila yo swa pou achte ponpye, traktè, ponp pou dlo ets.

    Pandan inisyativ sila yo gen aspè pozitif yo, sepandan, gen 2 bagay ki dekoule de yo ki konn negatif tou. Premyèman, inisyativ sa yo, san nou pa twouse nen sou yo, yon jan depane klas dominant ak leta reyaksyonè a ki pap bay popilasyon an sèvis. Misyon moun sa yo se vòlè! Dezyèmman, gen manm òganizasyon rejyonal ki konn sòti desi paske lajan yo pase nan gagòt, kesyon moun pa tou, objektif pa rive atenn kòmsadwa ets. Kidonk, gen moun ki soti kokobe moralman nan inisyativ sila yo. “UN SE DIVISE EN DEUX” se dyalektik inisyativ dyaspora a pran yo ki vle di gen aspè pozitif ak aspè negatif ladan yo.

    Men ki kote dyaspora a sòti? Kisa ki bay sa nou rele dyaspora a? Mezanmi, si nou pa konprann pase nou, nou pap konprann prezan nou, e de se fè, nou pap kapab defini lavni, alewè pou nou ta pran desten nou an men. SE LWA LISTWA! Pou nou konprann mye diaspora a, gen 4 GWO moman nou dwe byen distenge e ki gen rapò youn ak lòt nan listwa nou pou nou kenbe kont de yo. Premye a, byen ann antandi, antre de je, se REVOLISYON KONT LESKLAVAJ, KONT KOLONYALISM, KONT RASISM E POU LIBÈTE, EGALITE AK FRATÈNITE ANNDAN “L’UNION FAIT LA FORCE.” La ankò, “UN SE DIVISE EN DEUX!”

    Pandan nou rive reyalize gwo kokenn mèvèy istorik sa a pou sivilize tout limanite antyè, anndan menm mouvman revolisyon sa a, te gen fòs fè nwa yo, boujwa komèsyal ak grandon yo, ki emèje e pran kontwòl nouvèl sosyete a. Yo ansasinen Desalin ak kòmandman li a epi mete ann eksklizyon tout mas popilè yo pandan tout rès 19èm syèk la ak debi 20èm la. Yo kenbe Pèp la nan yon eto eksplwatasyon ekstrèm san limit.

    Dezyèm moman an vini ak okipasyon Amerikèn 28 Jiyè 1915 ki poze lapat sou rezèv lò nou e transfere l nan Bank of New York, mwen kwè. Enperyalis Ameriken an entwodui de nouvo mekanis eksplwatasyon a outrans nan peyi a tankou sa nou rele “kòve” ki nan menm fanmi ak lesklavaj la; yo transfòme mendèv Ayisyen an kòm yon mendèv bon mache pou voye an Repiblik Dominikèn ak Kiba nan agwobiznis Ameriken nan koupe kann (la a nou ka wè kouman dyaspora a te deja koumanse ap konstwi nan travo fòse); yo ranfòse rasism la kote yo bay moun po klè yon tretman preferansyèl onivo aksè a biznis, fè lajan nan peyi a epi fonkson nan leta; yo sèvi ak entwodiksyon moun ki te sòti nan peyi Arab yo pou pozisyone yo nan biznis e Arab sa yo vin sèvi ak Ayiti kòm yon kote pou yo fè lajan e nonpa yon peyi yap ede konstwi. Boujwa sa yo te mare sosis yo byen sere ak enperyalis meriken an pou souse Pèp Ayisyen an, fè dappiyan sou resous ak richès natirèl peyi a e finalman kraze peyi a.

    Poutan, gras a lit ak mouvman Kako yo te mennen anba direksyon Charlemagne Peralte ak Benoit Batraville, e apre defèt mouvman sa a, repriz lit yo pa jenès Ayisyèn la, an patikilye etidyan yo, lokipasyon meriken an fini an 1934. Sepandan, Meriken yo te kite dèyè de kolon lokal, yon jandamri ki vin tounen gad d Ayiti epi fòs lame d Ayiti, pou kontinye maspinen e mentni estrikti eksplwatasyon ekstrèm yo sou Pèp la. Nan peryòd la, anpil kategori sosyal tap mennen lit nan peyi a, pa ekzanp entèlektyèl yo, etidyan yo te regwoupe nan divès òganizasyon; revi, jounal tap ajite tou.

    Se an 1934 la tou, Jacques Roumain fòme Premye Pati Kominis Ayisyen an ki pou la premyè fwa entwodui Teyori/Doktrin Maksis-Leninis la ann Ayiti. Te gen tou mouvman nwaris la ki tap vale teren pou konteste kondisyon kote se moun po klè ki anvayi tout teren ekonomik, finansye ak politik nan peyi a. Tansyon sosyal yo monte jiskaske an 1946, sou prezidans Lesko (ki te yon prezidan po klè), yon soulèvman popilè, sou direksyon tiboujwazi nwa a, pote Lesko ale sou pouvwa a.

    Se konsa Dumarsais Estime vin pwochen prezidan d Ayiti. Se nan kontèks sa a, de eleman nan tiboujwazi nwa a koumanse pran zèl e deplizanpli vin ap entegre boujwazi a tou paske yo vin gen aksè a pouvwa an kèlkesòt. Se nan mouvans sila yo tou tout yon seri politisyen ap tire leson sou kesyon pouvwa ekonomik ak pouvwa politik tou. Nou ka site de nèg tankou Divalye, Fiyole, Jumel ets tap pran nòt e pi devan pral jwe wòl nan leta a.

    Twazyèm Gwo moman an, se priz pouvwa a pa Francois Duvalier. Divalye pral apiye grandman sou klas grandon yo pou chita pouvwa l e pi devan pral konstwi ann alyans privilejye ak grandon yo yon fraksyon nan boujwazi a ki rele boujwazi biwokratik la ak Divalye alatèt. Se sa Divalye te teyorize antèm de la “Theorie des Deux Elites” la (yon lelit nwa ak yon lelit milat/moun po klè yo).

    Istorikman, boujwazi biwokratik la se te yon nouvo eleman ejemonik nan konfigirasyon klas dominant yo, an patikilye boujwazi a. Boujwazi biwokratik la se de fonksyonè ki itilize plas yo nan leta a pou akimile kapital nan tout kalite aksyon, konbin, vòl nan trezò piblik elatriye. Se alyans boujwazi komèsyal la, konpradò/enpò/ekspò, klas grandon yo ak boujwazi biwokratik la kòm enstans ejemonik nan alyans sa a ki vin bay BLÒK OPOUVWA A kap dirije Ayiti anba dominasyon peyi kolon enperyalis yo, an patikilye enperyalis Ameriken an ki sèl kòk ki chante nan kontinan an.

    Ak plas ejemonik boujwazi biwokratik la nan Blòk Opouvwa a, se li ki pral reyalize enterè tout lòt klas ak fraksyon klas nan blòk la. Pou te etabli sa de fason pèmanan e garanti estabilite, Divalye te deklare tèt li prezidan-avi e fòme fòs Tonton makout yo pou asire pouvwa a e mentni ejemoni boujwazi biwokratik la nan òganize yon represyon fewòs sou mas popilè yo. Nan menm mouvman, li tou makoutize lapolis ak lame a pou sèvi pouvwa a e an menm tan defann enterè global tout klas dominant yo nan blòk opouvwa a kont enterè fondamantal mas popilè yo. Kidonk, nou ka wè, nan tou le twa gwo moman yo, klas dominan yo kenbe Pèp la nan yon eto eksplwatasyon ekstrèm sifokant. La ankò, nou ka di, “UN SE DIVISE EN DEUX!” Kote ki gen represyon/eksplwatasyon, gen rezistans tou. Ositou, mas popilè yo toujou reziste menmsi reprezantan klas dominan yo toujou reponn ak represyon brital, reyaksyonè, ak fewòs.

    Sou yon lòt bò, lè tansyon an/presyon yo monte twò wo, anbasad enperyalis yo tankou Etazini, Kanada, ak Lafrans toujou ede gouvènman an dezamòse potansyèl revòlt mas yo nan louvri va n viza yo kote yo bay anpil moun viza pou yo pati kite peyi a. Anplis, Divalye te voye anpil moun ann ekzil tou. Epi, peyi kolon enperyalis yo sèvi ak sitiyasyon mizè nan peyi a pou atire mendèv bon mache lakay pa yo. Ayiti tankou anpil lòt peyi domine pa enperyalis yo te tounen yon sous mendèv bon mache pou peyi enperyalis yo. Se nan kontèks sa yo, nou jwenn anpil moun kite peyi a pou al chache lavi lòt kote.

    Kidonk, emigrasyon Ayisyen nan peyi tankou Etazini, Kanada, Lafrans se pa yon aksidan; se yon fenomèn òganize ak estriktire sistematikman pou satisfè apeti gran kapital, gwo tankou ti konpayi nan peyi enperyalis yo ki fè gwo pwofi sou do nou menm travayè kap vann fòs travay nou sou mache travay entènasyonal la. Jounen Jodi a, nou wè yon rebondisman ak elajisman emigrasyon fòs travay Ayisyen an vè peyi tankou Chili, Brezil, Meksik e pwobableman Taiwan ki rantre nan katriyèm gwo moman nou pral gade la a.

    Katriyèm Gwo Moman an vini apati de Soulèvman Demokratik Popilè 7 Fevriye 1986 la ki voye Jean Claude Duvalier ale sou pouvwa a. Jean Claude Duvalier te ale men li kite tout estrikti akayik, reyaksyonè, obskirantis, anti pèp la anplas. Menm eto eksplwatasyon a outrans, ekstrèm, san limit la rete tennfas. Refijye tout kalite kontinye ap vole gagè kite peyi a an mas. Sitou apre koudeta lame d Ayiti kont Aristid an 1991 la, anpil moun vole gagè. Lokipasyon meriken ak retou Aristid sou pouvwa a an 1994 pat chanje tandans a kite peyi a. Dezyèm koudeta kont Aristid an 2004 e okipasyon MINUSTAH e pi devan latètranble a 12 Janvye 2010 anvenimen kesyon emigrasyon Ayisyen vè peyi etranje yo. Tout sa kontinye gwosi dyaspora a. Anyen pa janm vreman chanje pou mas popilè yo.

    Tout gouvènman ki vini apre yo, depi sou KNGP a, an pasan pa Manigat (Percee L’ Ouverturienne), jouk rive sou Aristid I e II, Preval, Mateli, e kounye a Jovenel Moise. Tout gouvènman sa yo rantre nan menm chapant sosyal, ekonomik ak politik eskplwatasyon ekstrèm akayik rejim divalye a te kite a. Sèl bagay Pèp Ayisyen an rache vre se DWA ALAPAWÒL LA. Men nou sot wè kouman dirijan aktyèl yo vle pran sa nan men yo ak vye pwojè lwa sou difamasyon an.

    Pandan 31 lane depi fen gouvènman divalye a an 1986, boujwazi biwokratik la kontinye devlope tèt li toujou. E jounen Jodi a, lap pran plis fòs osen blòk opouvwa a. Se nan kontèks sa a, nou dwe wè tantativ boujwazi biwokratik la ak Jovenel alatèt ap fè pou mete yon milis kanpe sou pretèks remobilize fòs lame d Ayiti. Se nan pèspektiv elaji fòs represif yo pou kontre ak vyolans tandans a mobilizasyon nan mas popilè yo. Yap òganize bandi, kriminèl tout kalite nan yon kò ame, yon milis pou krabinenn Pèp la.

    Se nan katriyèm moman sa a, nou te rejwenn tantativ Ayisyen nan dyaspora a pou te tounen ann Ayiti vreman vre pou al kontribye sa yo kapab nan peyi a. Anpil Ayisyen nan dyaspora a ki te rive tounen ann Ayiti sòti desi paske yo pa rive jwenn espas pou yo ta fè kichòy vre sitèlman mafya yo layite kò yo nan tout espas ekonomik ak politik nan peyi sa a.

    Klas dominan yo nan konfyolo ak peyi kolon enperyalis yo mete sou pye yon ensekirite pwograme e kontwole pou entimide Pèp la ak dyaspora a. Ensekirite a se yon fenomèn byen òganize, byen estriktire, byen telegide e byen pwograme an wo lye nan leta a, sektè prive a ak anbasad peyi kolon enperyalis yo. YO TOUT KONPLIS LADANN!!! Yo fè peyi a tounen yon lanfè pou Pèp la ki fè nou ka di gen yon entèdiksyon pou moun rete nan peyi a.

    Paralèlman, nou ka di tou gen yon entèdiksyon pou dyaspora a retounen nan peyi a pou vin ede fè kichòy. Yo pa vle yon retou de matyè griz nan peyi a paske se yon peyi yo vle kontinye kraze an pèmanans. E yo jwenn souflantyou, sousou, vandè patri nan leta, sektè prive ak swadizan entelektyèl nan travay sal sa a. SE TOUT FÒS FÈ NWA YO, LOKAL KOU ENTÈNASYONAL KI MARE SOSIS YO ANSANM POU KONTINYE KRAZE PEYI A AK PÈP AYISYEN AN NÈTALKOLE.

    Toutfwa, nou alavèy yon SENKYÈM MOMAN NAN LISTWA NOU ANTANKE PÈP AYISYEN. SE YON MOMAN KI INEVITAB, IJAN AK NESESÈ. E FÒK NOU PREPARE MOMAN SA A TRÈ BYEN! SE NESESITE, INEVITABILITE AK IJANS YON LÒT SOULÈVMAN DEMOKRATIK POPILÈ NAN PEYI D AYITI REVI E KORIJE PARAPÒ A SILA 7 FEVRIYE 1986 LA. Fwa sa a, li pa dwe annik yon mouvans ki fuid san fòm, e san fon. Fòk li byen òganize ak byen estriktire ak de objektif byen klè a koutèm, mwayen tèm ak lontèm. E fòk mas popilè yo pran desten yo an men, mete osant de gravite revandikasyon otonòm yo nan yon lit otonòm jeneral ak travayè yo kòm potomitan sou direksyon demokratik klas Ouvriyè a puiske se fòs ki potansyèlman pi òganize nan peyi a. Si pou dyaspora a ka janm rive gen kontribisyon yo vreman vle genyen nan peyi a, se pou nou soutni mouvman estriktire ak òganize sa a nan peyi a. Tout Ayisyen ki nan dyaspora a ki gen Ayiti nan kè nou toujou, se nan chimen sa tou sèl pou nou vanse ak tèt klè yon fason konsekan.

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