Jeudi 27 juillet 2017 ((rezonodwes.com))– Sans consultation, et sans consensus au niveau de la Société, Jovenel Moïse tente de mettre sur pied sa petite milice armée.
L’ homme « élu » avec 500 mille voix, ne disposant d’ aucune assise, ni de légitimité en regard de la nature contestée des dernières joutes, et dirigeant le pays sans plan à « Vaux de ‘l’eau », à coups du « Président qui parle » s’emploie maintenant à vouloir, dit-on remobiliser, reconstituer l’Armée d’Haïti, dissoute par accord et un certain consensus d’une Société, qui, en 1994 exprimait son ras le bol d’une armée uniquement consacrée à faire de la politique politicienne et ayant plusieurs coups d’état à son actif et des cascades d’actes de répression pour les asseoir.
Une mesure émotionnelle, jusqu’au-boutiste dont on n’a fait que mesurer l’ampleur et l’étendue au fil des ans. On aurait pu reformer se surprend t-on à penser. Mais le pouvait-on? Avait-on les moyens d’une telle politique ? Disposait-on du leadership nécessaire pour relever le défi, gagner le pari contre le « leviathan » ? Douteux ! Mais, aujourd’hui s’ asseoir sur son existence légale pour la remobiliser, sans loi-cadre, sans objectif, sans débat, c’est « réveiller le « leviathan ».
Ce monstre de la mythologie phénicienne, présent dans la bible des chrétiens dans le livre des » psaumes », le léviathan est le dieu du » chaos ». L’ on se référait à ses pouvoirs que lorsqu’ on entendait cacher ses motivations profondes et ses activités, car le léviathan avait le pouvoir d’ absorber le soleil pour plonger la terre dans les ténèbres libérant ainsi les esprits malveillants.
Dans ce cadre indéfini, flou et dans le même contexte de départ de l’occupant que la première version a été constituée, on se rend compte que certains nostalgiques’ s’efforceront de faire se répéter l’ histoire dangereusement. Mais, si l’ histoire se répète, c’est pour mieux se projeter dans le futur et non faire marche arrière, comme semblent vouloir le croire les « Pro Armée ».
Il ne s’agit plus de cette bataille rangée entre idéologies pro et anti « Armée »et même du débat autour de la nécessite d’une force armée dans le pays comme le prévoit la constitution de 1987, qui consacre l’existence des « Forces Armées d’ Haïti ». II s’agit avant tout de « cconditions d’existence d’une force armée, éléments indispensables à sa mission et a ses objectifs. Il faut un cadre !
Le spectre grimaçant de cette Armée « brid sou kou » sur laquelle, même d’ anciens généraux et anciens responsables militaires expriment des réticences sont signes annonciateurs de chaos. Ils ont été témoins privilégiés de la force, de la puissance du » léviathan ». Ils ont même été à bord du monstre,et savent ce dont il en est capable.
» Ne réveillez pas le léviathan sans se doter de moyens et d’ outils de contrôle préviennent-ils! Car, si les généraux Avril et Namphy détiennent une responsabilité personnelle dans l’ implosion et le processus de désintégration des anciennes FAD’H, il n’ en demeure pas moins vrai qu’ ils ont aussi agi en fonction des structures, piégés par le monstre.
Démobilisées en 1994 au retour d’ exil de l’ex Président Jean Bertrand Aristide et sous l’ impulsion duquel la démobilisation des FAD’ H a eu lieu, on a toujours cependant fait miroiter les « coups d’état » comme étant à l’origine de la dissolution de l’ Armée; alors que ce sont les objectifs même et la mission de l’Armée haïtienne dans le nouveau contexte mondial qui en avait précipité la dissolution.
Mais les anti Armée en avaient fait leur cheval de bataille : faire passer l’effet pour la cause. Aristide n’a été en fait qu’ un « coup de pouce » du destin.
Mise sur pied dans le cadre de la première occupation américaine du pays 1915÷1934, les FAD’H n’ avaient pour mission que de défendre et de protéger les acquis des américains obtenus via l’occupation du pays en maintenant le statu quo social, politique et Economique. Le régime des Duvalier n’avait en rien altéré ses attributions.
Les prétextes au maintien d’une force armée avec la chute du mur de Berlin, la fin de la guerre froide, la déroute du Communisme ne se tenaient plus. Cela a eu eu raison des anciennes FAD’H.
Aujourd’ hui encore sous le prétexte de jouer au « satellite » de l’oncle Sam dans sa guerre contre le terrorisme ,Jovenel MOÏSE entreprend sous les cendres des anciennes FAD’H de constituer une force armée devant servir à protéger les visées politiques de l’élite mafieuse qui s’est saisie des « rênes du pouvoir, et dont il est le bénéficiaire.
Et, d’anciens généraux comme Prosper AVRIL ne sont pas dupes et reniflent l’odeur de « milice ». Une milice est en train de se former : La milice Jovenelienne !
Kathleen Desravines