Pour la décence et la justice sociale interétatique !

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Par Camille Loty Malebranche

Le seul rapport de l’occident à son passé-présent de pillard prédateur des ressources mondiales et exterminateur des peuples par toutes sortes d’hécatombes coloniales et néocoloniales, demeure encore celui du blâmeur fouettard, du bourreau donneur de leçons, admonestant ses écrasés. L’ethno-sociodicée occidentale raciste, génocidaire – avec ses diaboliques oligarchies financières, ses politiciens soumis aux groupuscules d’oligarques et aux lobbies des compagnies exploiteuses des pays du sud – semble devoir se pérenniser dans le plus lugubre négationnisme. Un occident dont les puissances les plus criminelles refusent même de présenter des excuses officielles pour leur abomination criminelle du passé qu’elles préfèrent maintenir en gardant chez eux leur butin de vol sans rien réparer du tout et même en continuant à voler avec avidité sans état d’âme, sans même un minimum de respect de soi. En fait, ça se comprend, il faut être moins que rien pour passer des siècles à vivre en vils parasites bêtement arrogants sans jamais se gêner.

Dans l’arsenal des vocables qui constituent le jargon des rapports entre le Nord et le Sud, il est une véritable rature des vraies causes de la débâcle des États qui n’arrivent point à décoller de ce qu’il faut appeler le retard historique programmé, pour se joindre à la Modernité politico-économique. Rature qui n’est pas rupture du mode d’action agressif de ce qu’il convient de désigner comme l’ontologie politique des États agresseurs prédateurs qui ont provoqué la séparation du monde en opulents et paupérisés.

On nous rebat les oreilles avec des propos comme États corrompus, États en faillite, pays sous-développés, sociétés arriérées… En vérité la notion d’États et de Nations anéantis, serait langagièrement plus expressive de la réalité des pays dits de la périphérie. Un abject procédé de stigmatisation des victimes, orchestré par la sociodicée et l’ethnodicée des pays nantis avec leur presse grivoise par leur désinformation contre les peuples périphériques donne corps à cet odieux lynchage médiatique des droits du Sud. Lynchage ignoble qui est d’ailleurs bêtement repris comme par autopunition dans la presse aliénée des pays victimes de la paupérisation planifiée et qui, ainsi, déculpabilise voire absout les pillards du Nord lourdement responsables de l’affreux et inhumain écart des conditions d’existence des alterhumanités au cœur d’un monde où il y a tant de mondes exclus et marginalisés. Car si la corruption devrait être la cause de la déchéance des pays, je ne vois pas pourquoi les pays les plus riches – vu toutes les combines scandaleuses ou cachées de leurs dirigeants avec la mafia des multinationales, les subventions juteuses que ces dirigeants d’états nantis octroient à ces multinationales pour des bénéfices et pourcentages illégaux qui leur sont retournés en sous main de la part de leurs amis Pdg des compagnies subventionnées aux dépens des services sociaux négligés ou coupés et de la contribution fiscale des citoyens détournée par eux – sont-ils toujours aussi nantis! De toute façon, les politicards du Sud, présidents, ministres qui dévorent les caisses de l’État, sont pour la plupart placés par le Nord et sont des larbins des puissances du Nord dont ils exécutent les politiques imposées au Sud. La corruption des dirigeants du Sud, pèse lourd dans le manque de certains services essentiels d’État et doit être combattue, mais ce qui doit être enrayé pour un monde vivable au Sud comme d’ailleurs au Nord, c’est le système socio-économique de prédation pour mener une politique tant interne qu’interétatique au profit des peuples et non des oligarchies et establishments financiers et industriels. Quant au Sud, le stade infrahumain de délabrement miséreux qui l’affecte dans ses différents pays, relève essentiellement, comme tant d’autres avant nous l’ont soutenu, du comportement des bourgeoisies du Sud stériles, sordides et complices de celles du Nord, ne serait-ce que comme consommatrices, donc siphonneuses de devises, et, qui de surcroît, s’arrangent pour bloquer toute action politique progressiste dans leurs propres pays. Cela, c’est l’ordre éhonté du complot néocolonial ploutocratique permanent contre les Suds.

Pour évoquer l’ontologie phylétique de l’homme, sa lancée dans le fait d’être comme espèce, il est essentiel de la saisir comme transhistorique c’est-à-dire à la fois anhistorique et historique car tenant du mystère de l’être et du parcours connu de l’espèce à travers l’espace et le temps, la création de la société et l’action politique organisant la société. L’histoire est, selon notre perception des choses – bien plus que les « ontologies spécifiques dont parlait Husserl » – l’ontologie objective la plus globale, en tant qu’elle permet phénoménologiquement d’analyser en profondeur l’avènement des étants et, spécifiquement en politique internationale, des États, de leur évolution, de leur « eidétique » c’est-à-dire (leur nature particulière) et de l’interaction avec les autres états, où chaque étape de ladite histoire à travers une diachronie tenant lieu d’anamnèse, révèle les forces positives, les puissances déterminantes, mais aussi les forces déviantes, les écueils d’achoppement et les puissances de freinage mises en œuvre par les politiques appliquées. Le mensonge idéologique des puissants d’aujourd’hui qui parlent ironiquement et hypocritement d’exigence de prise en main par les pays du Sud déviés, freinés par les politiques du Nord, n’est en fait qu’une nouvelle volonté de décharge des responsables de la fracture mondiale par les déviants de jadis devenus au temps d’une soi disant justice internationale à laquelle ils président, témoins, juges et partie de leur propres méfaits passés et présents. La fonction idéologique des grands organismes dits internationaux, véritables cloaques totalement inféodés par les pays nantis autoproclamés communauté internationale, a réduit même la vision de soi de la majorité des pays paupérisés à une autopunition où ils s’excusent et se soumettent là où ils auraient dû accuser et exiger. Le rôle de l’idéologie ploutocratique mondiale est de maintenir la planète dans son stade de déchetterie antihumaine, de tertre mortuaire où s’amoncellent les dépouilles de la nature humaine assassinée parce que réifiée par et pour les magnats de l’économie et de la finance. Une véritable pathologie de l’introspection collective frappe le regard de soi exproprié des sociétés du Sud freinées selon les blocages politiques venant du Nord, politiques imposées et exécutées au Sud par des dirigeants soit vendus à la cause du Nord soit désemparés par l’étendue des pouvoirs du Nord allié aux bourgeoisies locales et aux forces de désordre et de déstabilisation.

Alors que la poignée des États voyous éhontés qui dominent la planète continuent à s’unir cyniquement pour tenter de renforcer leur règne déjà voué au déclassement programmé, pour maintenir leur domination de la politique et de l’économie des moins nantis face aux puissances émergentes, les pays de la périphérie abreuvent en véritables zombis, leur condition, inaptes encore à se trouver une raison transcendante à leur différences et rivalités dans ce qui pourrait être une nouvelle interlocution « Sud-Nord ». Hélas, s’il n’y a qu’un Nord quand il faut piller et asservir, il existe une multitude de Suds privés de conscience par l’idéologie du Nord, d’une part et par les liens de leurs élites généralement vendues à cette idéologie du Nord, de l’autre. Parmi, cette dépouille de sens et de conscience au niveau des ostracisés du monde, nous nommons par exemple, l’avanie infligée encore aujourd’hui à l’homme noir, à l’amérindien et au palestinien pour ne citer qu’eux dans la panoplie des victimes de l’ostracisme économique, technologique, scientifique et ethnocentrique du Nord contre les Suds.

Vers la décence et la justice sociale interétatique

Si l’histoire est l’incontournable référence ontologique des États, nous ne pouvons retrouver une décence mondiale ni une réhabilitation planétaire dans la justice entre états et ethnies sans d’abord exiger cette chose éminemment indispensable dans toute vraie réconciliation entre les pays et les hommes lors que le crime a sévi : la Réparation dans ce qui est possible et la Restitution sans démagogie des biens volés. Lancer une ère d’humanité mondiale par la démocratie n’est qu’une nouvelle mascarade si elle ne génère la face humaniste et pleinement restitutrice d’une justice sociale internationale qui brisera les tensions et les ressentiments entre les sociétés et permettra l’élimination des fractures que l’économisme prédateur des relations du passé et du présent ne cesse d’entretenir et d’aggraver. Relancer l’humanité : c’est libérer le futur planétaire par une nouvelle justice sociale interétatique et mondiale qui corrigera les atavismes et dénaturations affectant l’être des états et sociétés telle que dévoilée par l’ontologie politique que nous révèle l’histoire. C’est donc un appel à tous mais surtout au Nord qui peaufine et planifie le maintien d’un ordre abjectement injuste tout en proclamant la démocratie, morale politique planétaire, pour que cessent des manigances idéologiques honteuses comme celles d’une frange de l’intelligentsia et de l’establishment du Nord qui chantent les bienfaits du colonialisme pour éluder leurs responsabilités dans la misère extrême des ex colonies au lieu de projeter une véritable politique d’humanisation de leur propre société et de dignité réparatrice envers les victimes de cette plus féroce et plus rétrograde aventure d’un certain Nord esclavagiste que fut le colonialisme devenu aujourd’hui un colonialo-impérialisme par institutions financières et diplomatiques internationales interposées.

Nous refusons le faux et insipide débat ou nuance que certains colons dans l’âme entretiennent en soutenant que colonialisme ne signifie pas esclavagisme, nous qui descendons de ceux qui ont vaincu l’esclavage formel par la guerre, nous disons que la logique colonialiste est asservissante. Car aujourd’hui l’esclavagisme se poursuit sous les formes insidieuses de l’économisme et du régime de vie difficile voire impossible que les financiers et leurs patrons ploutocrates infligent au monde. Formel ou informel, l’esclavagisme est une conséquence naturelle du colonialisme, cette aliénation de la liberté et du destin d’une nation. Vouloir séparer ces deux fléaux, c’est disjoindre un principe de sa détermination, et, dans le cas que nous évoquons, isoler une ordure de sa salissure. Exemple d’indécence et d’injustice interétatique criante, la sordide et morbide imposture de la CPI qui peut accuser tous ceux qu’elle veut à condition qu’ils ne soient pas de la poignée d’États-voyous qui s’autoproclament « Le Monde » et « Communauté Internationale ». Aussi, le bellicisme mensonger et criminel de l’occident dont le terrorisme géostratégique qui a émietté l’Irak, ravagé l’Afghanistan, pulvérisé la Lybie, sent-il la rose au nez des magistrats de la justice de la Haye malgré les massacres perpétrés dans ces pays rendus vastes nécropoles pour assouvir autant les comptes personnels de présidents occidentaux vicieux que les besoins d’exploitation pétrolière de compagnies occidentales en crises d’urticaire contre certains dirigeants des Suds trop peu malléables à leur goût!… Les pires crimes du nord contre les États et les peuples des Suds, à l’étamine du mensonge idéologique occidental, sont croisade pour la démocratie, humanisme antidictatorial comme jadis l’esclavagisation fut un bien civilisateur au profit des sauvages asservis…

Que vienne enfin le temps de la dignité du Nord mettant fin à la crapulerie idéologique d’un sociocentrisme encore et toujours ethnocentrique pillard et exterminateur parce que marginalisant économiquement et culturellement plus des deux tiers de l’humanité !

Que vienne le temps de l’éveil revendicateur organisé des Suds sachant enfin défendre leurs intérêts contre les États toujours voyous et prédateurs du Nord, États instigateurs de cette fracture dans le corps de l’humanité et du monde, et qui s’appelle euphémiquement dans la langue dialectique de la diplomatie et de la presse : « Dialogue Nord-Sud ou Rapport Centre-Périphérie » !

Que soit honnie cette avanie contre la justice et l’équilibre, cette nécrophilie séculaire contre l’humanité qu’est l’action d’un quarteron d’États bandits se repaissant voraces et nécrophages des restes du monde qu’ils réduisent, au moment où ils évoquent les droits de l’homme – comme par déviance charognarde, ploutocratique et raciste -, en vaste déchetterie et charnier de cadavres vivants dont ils sont aussi sans s’en rendre compte, pour assouvir leur cynique et sinistre goinfrerie haineuse de l’humanité !

CAMILLE LOTY MALEBRANCHE

Lisez l’original ici: https://intellection.over-blog.com/article-pour-la-decence-et-la-justice-sociale-interetatique-79989222.html

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