16 octobre 2025
Gonaives, 31 décembre 1803 | Dessalines : « Boisrond, je te charge d’exprimer au peuple mes sentiments à l’égard des Blancs »
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Gonaives, 31 décembre 1803 | Dessalines : « Boisrond, je te charge d’exprimer au peuple mes sentiments à l’égard des Blancs »

Le Général Jean-Jacques Dessalines a fixé au 1er janvier 1804 la déclaration solennelle de l’indépendance d’Haïti, proclamée par lui-même et Pétion dès le début de leur lutte contre les Français en 1802. Ainsi, à la fin de décembre 1803, tous les généraux du Sud, de l’Ouest, de l’Artibonite et du Nord ont convergé vers les Gonaïves, le lieu choisi pour la célébration de cette solennité. Le premier jour du mois d’une nouvelle année.

Chareron et les autres secrétaires de Dessalines ont été chargés de rédiger l’Acte de l’Indépendance, qui devait être court et réfléchi, comme l’avait suggéré le Père de la Patrie. Cependant, selon Madiou, Chareron et son équipe, après plusieurs jours de travail, n’avaient pas terminé l’Acte de la Déclaration de l’Indépendance. Cependant, nous étions le 31 décembre 1803.

Cette pièce, précédée d’un exposé de motifs long mais profondément médité et inspiré de l’acte d’indépendance américain, déplut à Dessalines en raison des nombreuses expressions telles que « droit », « principes », « justice » qu’elle contenait. C’était néanmoins un bon travail. Le général en chef n’y trouvait pas la fureur qui embrasait son âme contre les Blancs français, et Boisrond Tonnerre saisit ses pensées en s’écriant :

« Tout ce qui a été fait n’est pas en harmonie avec nos dispositions actuelles ; pour rédiger l’acte de l’Indépendance, il nous faut la peau d’un Blanc pour parchemin, son crâne pour écritoire, son sang pour encre et une baïonnette pour plume !« 

Dessalines s’exclama de son côté : « c’est justement ce que j’éprouve moi-même ; Boisrond, je te charge d’exprimer au peuple mes sentiments à l’égard des Blancs ». Boisrond Tonnerre, isolé dans une chambre avec une bouteille de tafia, passa toute la nuit du 31 décembre 1803 au 1er janvier 1804 à travailler sur le texte de l’acte d’indépendance et de la proclamation qui devait être adressée à la nation sur la Place d’Armes des Gonaïves au matin du 1er janvier 1804.

Aux premières lueurs de l’aurore, le son du tambour résonna dans les rues des Gonaïves. C’était le Premier Janvier 1804. L’An I de l’abolition de l’esclavage dans le Nouveau-Monde.

source : Histoire d’Haïti par Thomas Madiou

recherches : cba

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