Embrasser n’importe quelle carrière en Haïti s’avère aujourd’hui être un choix complexe. Si étudier n’a jamais été une tâche facile, les jeunes professionnels haïtiens font face à des pressions supplémentaires qui découragent même les plus déterminés.
La situation se détériore avec des conditions de travail précaires, des traitements injustes, des restrictions de déplacement, l’insécurité, et d’autres défis. Malgré ces obstacles, certains d’entre nous refusent de renoncer. Ils choisissent de rester dans leur pays plutôt que de s’expatrier, malgré l’incertitude du statut et les coûts élevés des études.
Rejetés par les services d’immigration de nombreux pays, certains optent même pour des voies illégales, comme l’illustre le témoignage du Dr. Jeanty, jeune médecin récemment installé au Nicaragua.
La profession médicale, réputée difficile dans tous les pays, est particulièrement malmenée en Haïti. Après 7 à 8 années d’études, les avantages sont rares : des salaires inadéquats, un effectif limité, un manque d’équipements. Travailler efficacement dans de telles conditions devient un défi.
Certains parmi nous trouvent des moyens de subsistance en dehors de leur profession, soulignant l’importance de répondre à nos besoins fondamentaux.
Face à ces réalités, l’exil apparaît souvent comme la seule option pour une vie meilleure. Cependant, sans un changement radical, quel avenir attend notre société ?
La fuite des cerveaux n’est pas un phénomène nouveau, mais la génération actuelle de professionnels haïtiens expatriés se retrouve souvent incapable de s’intégrer pleinement dans leur nouvelle société. Malgré le manque de motivation généralisé, une minorité demeure déterminée à rester et à servir leur pays. Cette minorité, bien que vulnérable, réclame une amélioration urgente, une situation devenue critique.
Dr. Marie Landy Dupond