Le psaume vingt-trois de David et l’affirmation du Corps-Temple.

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Par Camille Loty Malebranche

Oui, le bonheur et la grâce m’accompagneront tous les jours de ma vie et j’habiterai dans la maison de l’Éternel jusqu’à la fin de mes jours. (David, psaume 23v6)

L’Homme doit avoir conscience de sa vocation à être l’habitat-hôte de Dieu, habitat divin vivant organique, hôte révérencieux de son Créateur qui l’appelle à vivre avec lui et à habiter en lui; l’Homme doit avoir conscience d’être le royaume de Dieu ici-bas, et faire de son être le seul culte que Dieu exige et accepte. Ainsi l’Homme-Esprit est le prêtre, l’adorateur oint et agréé en son corps aménagé, consacré temple de Dieu, théophore de Yahvé.


Proclamation du Corps-Temple que celle de David consignée au psaume vingt-trois verset six, l’un des plus splendides et des plus mystiques de tout le psautier! Proclamation tonitruante, sans équivoque, de l’Ordre de la Grâce et de la Félicité par la Foi en Dieu, Foi-Confiance inébranlable en la Présence du Dieu Actif et Actuel qui appelle l’Homme-Esprit à la fusion spirituelle avec LUI, fusion procédant par l’incandescence mentale du croyant dont le conscient, le subconscient et les sensations intérieures perçoivent l’Être Divin. David comme nul autre roi ou roturier, d’ailleurs, ne saurait habiter à vie dans un temple extérieur, bâtiment strictement érigé pour le culte extérieur, cérémoniel et public, il est donc certain que ce temple évoqué par l’Homme-Esprit qu’est David était son propre corps rendu par la foi et la sanctification lieu d’habitat de Dieu et de son culte permanent. Jésus aussi a parlé de son propre corps comme Temple de Dieu « détruisez ce temple, je le rebâtirai en trois jours » disait-il moqueur aux impies et agressifs de son temps. Pour Jésus, son corps christique est la Maison du Père et il assure à l’Homme de Foi que cette prérogative est aussi la sienne quand il souligne que celui qui croit deviendra l’hôte du Père et du Fils « qui habiteront chez lui » (dans le corps donc du croyant racheté) et « prendront le repas du soir avec lui » c’est-à-dire (jusqu’à la fin du parcours terrestre du croyant ainsi rendu théophore). Le Corps est soit temple pour Dieu, soit caverne exposée aux salissures du monde, risquant de devenir cloaque immonde des esprits putréfiés et déchus!

L’une des vérités métaphysiques, les plus ignorées, est celle du corps-temple car le corps est presque toujours pris et borné à la définition mécaniste d’organisme vivant, réduit à l’étude organiciste et biologiste de son organicité biologique. Au mieux, le corps est perçu comme instance de l’être au monde humain. Mais, dans les kyrielles de représentations débitées sur la vérité du corps, l’Homme oublie souvent que son corps est en fait la maison où l’Esprit habite pour vivre sa vie propre d’Esprit en tant qu’envoyé divin, incarné pour évoluer vers les ailleurs contenus en son destin supramatériel. Ainsi, par la Foi, l’Homme conscient du mystère du Corps-Temple vit la pancultualité de son existence dans la chair, la pansacralité de son être global. Il sait que le somatique et l’âme qu’il héberge, comme énergie impersonnelle le vivifiant, sont pour l’Esprit – hypostase transcendante, vraie personne humaine pensante, agissante – appelé à devenir éternel s’il est véritablement racheté en Christ. Esprit qui utilise donc tout le contenu du corps pour en faire hôte de Dieu à qui il se voue, se consacre lui et tout le reste comme un culte permanent. Là, toute la sempiternelle dialectique du sacré et du profane se pâme dans la consécration totale où le manger, le boire, le coucher, toutes choses courantes de la vie passent leur banalité et deviennent glorification de Dieu qui a tout créé.

Le principe de relation avec l’Esprit divin est exclusif et tient de l’engagement total, il ne connaît point de demi-mesure, il nous dit que « l’Homme est avec ou contre Dieu ». « Avec ou contre le Christ ». Celui qui croit ainsi, exclusivement selon la Foi spirituelle, par delà tout rite, accueille l’élection divine offerte à l’humanité et jouit du statut de Corps-temple, car il a la grâce d’être habité par l’Esprit de Dieu.

Le salut éternel, cet enseignement omniprésent de l’eschatologie chrétienne, n’est pourtant pas le but suprême de l’existence humaine, ce n’est que la conséquence logique et inconditionnelle de sa vie selon l’Esprit, car nul mort ne sert Dieu que seuls les vivants adorent et bénissent. Vie selon l’Esprit qui consiste, avant tout, d’entrer dans la vie à venir en pur Esprit dans un corps spirituel totalement étranger à la nature charnelle de celui où nous vivons ici-bas et que nous devons transcender constamment par l’ascension mentale de la Foi. Là, toute grisaille des situations, toute finitude de la chair avec ses misères temporelles, ses contingences matérielles et les turpitudes sociales auxquelles l’incarnation de l’homme donne lieu, se taisent pour laisser place à la contemplation et à l’étreinte de l’Esprit de l’Homme avec l’ESPRIT Infini.

L’Homme-Esprit cherche et cultive le contact avec Dieu, aspire à la fusion métaphysique avec le DIEU-ESPRIT, en dépit de l’écran opaque de la matière qui voile l’Esprit, malgré le tragique apparent du retour à la poussière de la fin corporelle.

Pour revenir au psaume vingt trois cité dans notre texte, je dis que David manifeste la sérénité et la suprématie spirituelle de l’Homme-Esprit, c’est-à-dire, de l’Homme qui a atteint le stade métaphysique et supramatériel de la mystique des élus de Dieu. Il est devenu par la Foi accomplie, le Corps-Temple Spirituel de Dieu.

Notre Prière à Dieu:

Seigneur et Père qui a tiré l’Homme de ton essence, l’a créé Esprit de ton ÊTRE-ESPRIT, l’a racheté en ton Christ, donne-nous de vivre et de réaliser en nous, le mystère du Corps-Temple, où nous pourrons enfin, orienté, mû, divinement imprégné, inspiré et conduit par toi grâce au pouvoir de ton Paraclet ne laissant aucune place à aucune autre influence, être Esprit conscient de notre vérité spirituelle de fils de Dieu portant l’onction hiératique du culte intérieur. Habilite-nous à bien te recevoir et t’adorer dans notre temple somatique, en Esprit et en Vérité, prêtre et offrande tout à la fois, sans besoin de temple de pierre ni d’institution.

Seigneur Père, ancre-nous en Toi en nous permettant, par l’omnipotence du Paraclet et selon les mérites du Christ Rédempteur, de vivre intérieurement ta Vérité quand le monde avec ses suggestions illusoires d’insignifiance, d’absurde voire de déréliction agresse notre être et éprouve notre Foi.


CAMILLE LOTY MALEBRANCHE

Lire l’article sur le Blog Intellection à ce lien https://intellection.over-blog.com/article-le-psalmiste-david-ou-l-affirmation-du-corps-temple-112625171.html

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