6 octobre 2025
Edito de Haïti-Observateur : L’arrivée de la Police kenyane en Haïti, une catastrophe annoncée !
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Edito de Haïti-Observateur : L’arrivée de la Police kenyane en Haïti, une catastrophe annoncée !

Sous la direction d’Ariel Henry à la tête de la République et de la Primature, Haïti est confronté à d’importants dangers.

Avec Ariel Henry aux commandes de la République et à la primature, Haïti est exposé à tous les dangers. Son manque de jugement politique, prouvé et avéré à maintes reprises, le rend inapte à remplir les fonctions pour lesquelles l’ont choisi le CORE Group, le syndicat des ambassadeurs occidentaux à Port-au-Prince, sous la dictée du Département d’État américain. Pour l’instant, il y a urgence, le peuple haïtien doit tout mettre en œuvre pour empêcher le déploiement de la force multinationale de sécurité, sous le leadership de la Police kenyane, invitée par le Premier ministre de facto, avec la collaboration agissante de la communauté internationale, son patron. C’est le seul moyen d’éviter une catastrophe annoncée.

Inutile de réitérer que nous n’avons pas besoin de force de sécurité étrangère pour vaincre définitivement les gangs, encore moins dirigée par la Police du Kenya. Cette exigence doit, de préférence, passer par l’éjection d’Ariel Henry de la primature, une stratégie devant se renforcer, plus que jamais, à la lumière des dernières révélations faites sur la Police kenyane, surtout quand celles-ci sont émises par des parlementaires de ce pays, au total 40 députées de différentes juridictions législatives.

En effet, dans leurs prises de position, les parlementaires féminines tirent la sonnette d’alarme sur la terreur des gangs armés kenyans, un sujet de préoccupation permanente au Kenya, mais que les autorités minimisent délibérément pour motifs politiques. En tout cas, les révélations des députées kényanes, sur la réalité des gangs armés de leur pays, démontrent qu’en matière d’insécurité, la réalité n’est pas différente qu’en Haïti. C’est le cas de dire importer la Police du Kenya gangrénée de corruption et violatrice de droits humains innée, au chevet de la Police nationale d’Haïti, équivaut à une invitation à la catastrophe. On peut comprendre alors dans quels beaux draps la communauté internationale est en train de fourrer Haïti.

Citons l’organe de presse kényan « The Standard », basé à Nairobi, capitale du Kenya, dans son édition du 7 décembre 2023, ainsi que la publication en ligne haïtienne « rhinews.com », également à cette même date, qui fait état de déclarations collectives révélées aux journalistes, réunis au Palais législatif, par des députées issues de plusieurs juridictions du pays, notamment « Kenya Kwanza » et « Coalition Azimio La Unioia », exprimant leur inquiétude par rapport à « la résurgence et la réactivation de gangs criminels dans diverses régions du pays ». Ces parlementaires identifient comme suit ces malfrats kenyans « notoires », « Mungiki, Chinkororo, Al Shabab, les 42 frères et Wakali Kwanza », précisant que « ces éléments criminels ont été historiquement utilisés pour réprimer les droits des femmes et des enfants ».

Dans les révélations qu’elle a faites aux représentants de la presse, la députée de Dagoretti North, Beatrice Elachi, a profité pour exposer la gravité de la situation, en déclarant que ces criminels prennent pour cibles les franges vulnérables de la société, dont ils se servent comme « boucliers humains ». Elle a également exhorté le président du pays, William Ruto, à diligenter, en urgence, en vue d’établir les responsabilités, pour que soient arrêtés ceux qui financent de telles activités. Ce conseil au président Ruto est assorti d’une menace : faute par le chef d’État d’agir, par le biais des agences de sécurité, « les législatrices n’hésiteront pas à divulguer publiquement les identités des personnes impliquées ».

À cette même occasion, la députée de Thika Town, Alice Nganga, a élaboré sur les pratiques des malfrats, comme, par exemple, « les mutilations génitales féminines forcées, le harcèlement sexuel et le viol ». À entendre ces parlementaires kényanes parler de bandits dans leur pays, on a l’impression qu’elles font allusion à Haïti. La députée Nganga fait savoir que l' »occupation criminelle des routes de Matatu, l’extorsion dans les transports publics et la violence insensée représentent des menaces graves pour la sécurité et le bien-être des femmes et des enfants ».

Intervenant, à son tour, toujours selon le même organe de presse kényan, la sénatrice Miraj Abdullahi a exprimé les mêmes préoccupations. Mme Abdullahi dit craindre l' »impact potentiel de la prolifération de ces groupes illégaux », qui pourraient créer « un terreau propice au trafic de stupéfiants ». À la lumière des dernières révélations de ces parlementaires kényanes, n’est-il pas clair que les gouvernements américain, canadien et leurs alliés, ainsi que les Nations Unies, qui imposent des sanctions contre les oligarques de toutes catégories en Haïti, feignent d’ignorer que les mêmes activités criminelles sont tolérées par les autorités du Kenya qu’ils veulent engager dans la répression des gangs qui font la loi dans notre pays ?

D’autre part, l’idée d’imposer une force de sécurité de pacotille pour diriger la force multinationale devant être déployée en aide à la Police nationale d’Haïti vient de se confirmer. La composante kenyane de la Force régionale d’Afrique de l’Est, déployée en République démocratique du Congo (RDC) en novembre 2022, vient de commencer à se démobiliser, son mandat n’ayant pas été reconduit par Kinshasa en raison de son inefficacité dans l’accomplissement de sa tâche régionale.

Pire encore, l’Initiative mondiale contre la criminalité transnationale organisée a émis un rapport accablant sur la criminalité au Kenya. Selon cette organisation, ce pays « se classe au 16e rang mondial pour la criminalité organisée ». Dans ce même document sont relevés les faits suivants : « Le rapport indique également que les réseaux criminels kenyans sont dominés par de petits groupes qui se livrent à toute une série d’activités illégales, notamment le trafic de drogue, le trafic d’êtres humains, la contrebande d’êtres humains, la contrebande de marchandises, le vol de bétail, l’extorsion, le cambriolage, le vol qualifié, le blanchiment d’argent, les exécutions et les assassinats. Le rapport indique également que le Kenya connaît un niveau élevé de corruption parmi les fonctionnaires du gouvernement et les titulaires de fonctions exécutives, ce qui entraîne des fraudes financières, des détournements de fonds et une mauvaise utilisation des fonds, entre autres ».

L’inacceptabilité des forces de sécurité du Kenya à prendre le leadership de la force multinationale avait été évoquée à maintes reprises, mais les promoteurs de cette initiative persistent à faire la sourde oreille. Au sein même de l’ONU, Amnistie internationale, siégeant à l’organisation internationale, avait mis en garde contre la Police kenyane, dont elle avait bien documenté la réputation de violations des droits humains de manifestants politiques au Kenya. De toute évidence, la Police kenyane a une longue tradition de criminalité, de corruption et de violation des droits humains, témoignages confirmés par les parlementaires féminines du Kenya. Comment peut-on imaginer que de tels faits échappent aux services d’intelligence des pays poussant à la roue pour que soient déployées les forces de sécurité du Kenya à la tête de la mission multinationale devant être mobilisée en Haïti pour aider la Police nationale à neutraliser les criminels haïtiens ? Comment peut être qualifié ce comportement de la communauté internationale, surtout quand les États-Unis, qui se chargent de la responsabilité de recruter le Kenya pour prendre le leadership de cette mission, savent pertinemment que ce pays n’a ni les compétences, encore moins les moyens pour mener à bien cette tâche ? Est-ce là une recette pour aider Haïti, comme le prétendent les entités impliquées dans le déploiement de la force de sécurité internationale en Haïti ?

En clair, le Kenya a sa propre version de gangs armés depuis de nombreuses années, témoignent des parlementaires féminins du Kenya, sans que la Police de ce pays ne parvienne à les éliminer. Qui peut soutenir que le Kenya a les moyens, les compétences et la volonté de remettre les pendules à l’heure en Haïti en matière de sécurité ? C’est ce que Ariel Henry, de concert avec la communauté internationale, entend offrir au pays, cadeau empoisonné qu’il faut repousser brutalement. Cela appelle au déclenchement du processus devant aboutir à l’éjection immédiate du Premier ministre de facto de la primature.

Haiti-Observateur, édition du 13 au 20 décembre 2023

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