16 octobre 2025
Le 18 novembre 1934 : Vertières oublié, trois mois après le retrait des troupes américaines, le président Vincent célèbre sobrement ses quatre années au pouvoir
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Le 18 novembre 1934 : Vertières oublié, trois mois après le retrait des troupes américaines, le président Vincent célèbre sobrement ses quatre années au pouvoir

Le 18 novembre 2023, le comportement d’Ariel Henry évoque une scène familière remontant à Sténio Vincent, le 18 novembre 1934, environ trois mois après la fin de l’Occupation de 1915 et le « départ » du dernier soldat américain le 1er août 1934. Curieusement, aucune référence n’a été faite à l’épopée du 18 novembre 1803. Il est important de rappeler que les apatrides ne voient pas le jour au gré des dernières gouttes de pluie !

Le Nouvelliste – LUNDI 19 NOVEMBRE 1934

La journée d’hier

Traduire par des mots l’impression qui se dégage des manifestations d’hier à l’occasion du 4ème Anniversaire de l’élection de S. E. le Président Vincent, nous paraît une chose presqu’impossible.

À l’heure où nous écrivons ces lignes, nous parviennent de nombreux télégrammes de nos correspondants de la Province, nous informant que, dans leurs localités respectives, spontanément, unanimement, les populations urbaines et rurales ont organisé des fêtes splendides pour célébrer le 4ème anniversaire du grand événement du 18 Novembre 1930, par des témoignages inéquivoques de reconnaissance et d’attachement au Président Vincent.

C’est donc le sentiment de la Nation, dans ce qu’elle compte de citoyens conscients, de patriotes sincères, qui s’est manifesté hier, et la signification n’en a échappé à personne.

Nous allons cependant, rappeler brièvement les faits de cette réconfortante journée, dans notre Capitale.

Dès 8 heures, un bataillon de la Garde, Musique en tête, laissait le Palais National pour aller occuper l’esplanade de la Cathédrale, où déjà une foule enthousiaste, composée d’hommes, de femmes et d’enfants de toutes les classes, attendait le Président, pour l’acclamer.

En effet, quand, à 9 heures st, il arriva à l’Église, accompagné des Membres du Cabinet et d’autres fonctionnaires, c’est sous un tonnerre d’applaudissements qu’il fut reçu. L’Église était remplie.

Après le TE DEUM, les nombreuses personnalités qui se trouvaient dans le Chœur, eurent toutes les peines du monde à se frayer un passage à travers la foule qui stationnait aux abords de l’Église, afin de saluer, d’acclamer son bien-aimé Chef.

De l’Église l’on se rendit au Palais où, avec leur invariable courtoisie, les Officiers de la Maison Militaire introduisirent les amis du Président qui avaient tenu à lui renouveler l’assurance de leur dévouement, à l’occasion de l’heureux anniversaire de son Élection, et à lui présenter leurs vœux de succès continus dans l’accomplissement de sa tâche.

Après une cordiale réception, l’on se sépara, pour se retrouver encore autour du Chef de la Nation, l’après-midi à l’Hôtel de Ville, où un Comité lui offrait un Vin d’Honneur.

Il était 5 heures 1⁄2 quand arriva à la Commune, le Président, accompagné de ses Ministres. Les honneurs lui furent rendus par un bataillon de la Garde, et reçu par le Magistrat Duvigneaud, il fut conduit à la place d’honneur qui lui était réservée. Tous ceux qui avaient tenu à marquer leurs sympathies au Président de la République en assistant à la fête, ont été agréablement impressionnés en constatant l’attention toute spéciale qu’a eue Son Excellence pour les délégations des quartiers populaires de la ville: Bel-Air, Cité-Vincent Fort Touron, Croix-des-Missions, Morne à Tuf. Aussi, après le discours du Magistrat Duvigneaud, que nous publions plus loin, celui de M. H. Piquant, au nom du Comité d’Organisation de la Fête, plusieurs délégués de ces quartiers suburbains vinrent à présenter des vœux au Président. Et à eux tous, il répondit en une énergique allocution où se précise sa volonté de travailler au bien-être du Peuple, qu’il aime et qui le lui rend bien.

L’on passa ensuite au coquet salon de l’Hôtel de Ville où le Président reçut tout le monde indistinctement, avec un mot aimable pour chacun. La Fête se poursuivit toute la nuit.

La population a vécu hier de grandes heures.

Honneur au Chef qui a su par sa bonté et son patriotisme s’assurer ainsi le respect et l’estime du Peuple qu’il dirige.

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