Haïti-Observateur | Edito – Incompétence, médiocrité et ignorance, les attributions de l’équipe Ariel Henry

0
683

L’incapacité récurrente des « autorités » haïtiennes, notamment le Premier ministre du gouvernement de doublure, Dr Ariel Henry, à résoudre les crises multidimensionnelles qui frappent le pays, telles que l’insécurité et les problèmes de transport, souligne un déficit de leadership et de prise de décision favorable aux citoyens. La récente crise liée au port de Saint Louis, exacerbée par des gangs armés et des obstacles à l’importation de marchandises, met en évidence une gestion politique inefficace et une insensibilité aux besoins des régions géographiques exclues. La nécessité d’une action opportune et décisive pour faciliter le débarquement de marchandises cruciales est évidente, mais le gouvernement de facto est totalement incapable de répondre à ces défis complexes, ce qui renforce la demande de changement à l’échelle nationale, avec l’appui de la communauté internationale.

On est en droit de se demander pourquoi les crises éclatent, quasiment semaine après semaine, en Haïti, au point de faire dire que l’équipe au pouvoir a tendance à faire connaître au pays les problèmes de toutes natures ! Si bien que d’aucuns pourraient même penser qu’ Ariel Henry et ses collaborateurs attirent les pires malheurs sur la nation. N’est-il pas bizarre que ces derniers n’arrivent jamais à résoudre les problèmes auxquels ils sont confrontés, certains confectionnés par eux-mêmes, les voyant se proliférer à l’infini, jusqu’à ne plus être maîtrisables ? Déjà en proie aux crises multidimensionnelles des dernières années, notamment celles d’ordre politique, humanitaire et sécuritaire, en sus de la crise née de la construction du canal sur la Rivière Massacre, c’est maintenant celle du port Saint Louis.

À l’instar de celle-là, banalisée par le Premier ministre de facto, pourtant qui met le gouvernement haïtien aux prises avec le président dominicain Luis Abinader et son gouvernement, les dirigeants haïtiens ont, encore une fois, recours à la politique de l’autruche. Ils font la sourde oreille, alors que les habitants du Grand Sud, frustrés par l’indifférence de ces derniers, face au problème de transport menaçant ces départements géographiques du pays, évoquent déjà scission avec le gouvernement central, basé à Port-au-Prince.

En effet, la crise d’insécurité provoquée par les bandits armés de Martissant, banlieue sud de la capitale haïtienne, a entraîné l’isolement des départements du Grand Sud de Port-au-Prince, la capitale, qui est leur source d’approvisionnement en marchandises importées. Cette situation, dont le processus avait débuté, en l’année 2021, s’est développée progressivement, à commencer avec Jovenel Moïse, qui s’était montré incapable de renverser la vapeur.

Nommé à la primature par le syndicat dit CORE Group des ambassadeurs occidentaux, exécutant le mot d’ordre de Washington, après l’assassinat de ce dernier, le 7 juillet 2021, Ariel Henry continuait la même politique de bon voisinage avec les criminels qu’entretenait son prédécesseur. Au point de bloquer le libre transport de passagers et de marchandises, de la capitale vers les villes du Grand Sud. Sans transport maritime, en raison d’un système douanier défaillant desservant ces départements, les citoyens de ces régions abandonnées à elle-mêmes par les autorités du pays, concentrant leur politique exclusivement sur la capitale, se débrouillaient comme ils pouvaient pour assurer l’importation de marchandises nécessaires à l’alimentation des commerçants de ces départements.

Se trouvant dans le même contexte que les habitants de Ouanaminthe, dans le Nord-Est, voulant contourner l’arrêt de la construction du canal sur la Rivière Massacre qu’avait stoppée Ariel Henry, immédiatement après l’assassinat de Moïse, ayant décidé d’en relancer la reprise des travaux, les citoyens du Grand Sud se sont mobilisés autour du fonctionnement du Port Saint Louis. Les efforts de ces derniers se sont révélés encore plus déterminants, suite au conflit orchestré par le chef d’État dominicain entraînant la décision relative à la fermeture des ports maritimes, aériens et terrestres de la République dominicaine. À moins que les commerçants des départements du Sud soient exposés à l’asphyxie, en matière d’approvisionnement en marchandises, ils ont l’obligation de passer outre aux décisions de l’équipe Henry faisant du bien-être des populations de ces régions le cadet de leur souci.

En ce qui concerne la reprise de construction du canal sur la Rivière Massacre, quoique puissent dire et faire ce dernier et ses hommes par rapport aux dernières mesures gouvernementales, on n’a rien vu jusqu’ici qui suggère un changement d’attitude de la part d’Ariel Henry. Jusqu’à nouvel ordre, il reste totalement indifférent par rapport aux conseils salutaires offerts par les différents secteurs haïtiens, tant au pays qu’en diaspora. Même l’avertissement lancé à l’adresse des autorités haïtiennes, par cet hebdomadaire, les invitant à prendre en charge toutes les responsabilités relatives à la reprise des travaux de construction du canal reste, jusqu’ici, ignoré. Depuis qu’a éclaté la crise haïtiano-dominicaine, Ariel Henry n’a posé aucun acte, politique ou diplomatique, avantageux au peuple haïtien, en général, et aux bénéficiaires de l’eau devant être déviée du canal, en particulier, sinon son discours devant le Conseil de sécurité, au mois de septembre, à New York, dans lequel il a cité la devise phare sur les travaux, « Kannal la pa p kanpe ». Et Léon Charles, à l’Organisation de l’Organisation des États américains (OEA) a profité pour faire l’écho de cette même boutade.

La relance des travaux, sur la Rivière Massacre, dont l’objectif consiste à arroser les 3 000 carreaux de terre de la vaste plaine de Maribahoux, constitue un cri du cœur de ces cultivateurs voulant participer au développement agricole de leur pays. Alors qu’Ariel Henry et ses hommes disent appuyer cet effort, sans l’exprimer par l’action, pratiquement tous les secteurs du pays lui apportent son adhésion. Témoins : les diverses expressions d’appui exprimées sous forme de déclarations publiques écrites ou diffusées dans la presse et les médias sociaux, provenant de citoyens privés ou d’organisations socio-professionnelles, y compris des artistes de toutes catégories, des entités tant d’Haïti ou évoluant en diaspora. Mais mieux encore, cette tendance s’affirme dans toute son éloquence quand les supporters sortent leurs portefeuilles. Qui dit mieux ? Pas Ariel Henry, qui n’a fait aucun de ces gestes. La conclusion est donc unanimement constatée : Docteur Henry n’a rien de commun avec la construction du canal sur la Rivière Massacre. C’est donc cette conviction qui l’avait déterminé à en couper le financement, après la mort de Jovenel Moïse. Voilà son attitude envers les gens du Nord-Est.

Après cette méga bêtise du Premier ministre de facto dans le conflit haïtiano-dominicain initié par Luis Abinader, il a raté une occasion en or de se racheter et prouver qu’il lui reste encore un tantinet de leadership, dans la gestion de la crise, qui vient d’éclater dans le Grand Sud, cette fois suscitée par l’équipe installée par la communauté internationale (CORE Group), sous le leadership du neurochirurgien.

En effet, le Port Saint Louis, installé à Baie du Mesle, dans le département du Sud, récemment inauguré et mis en activité, tarde encore à devenir pleinement opérationnel, les autorités gouvernementales étant mal disposées à donner le feu vert à la normalisation des activités maritimes à ce plus récent port international. Mais, face à l’impossibilité d’importer des marchandises, via Port-au-Prince, en raison des gangs armés occupant le tronçon sud de la Nationale numéro 2, au niveau de Martissant, depuis plus de deux ans, les hommes d’affaires du Grand Sud se sont mis ensemble pour placer une commande de ciment de la Colombie. Arrivé dans le port de Saint Louis, le bateau qui transportait les 78 000 sacs de ciment est interdit de débarquer la marchandise. Après les inspections d’usage, de la part du personnel de la Douane et des inspecteurs de la Brigade de lutte contre les stupéfiants (BLTS), le bateau colombien, ancré à Baie du Mesle, devait recevoir l’ordre d’aller débarquer son cargo de ciment à l’APN, à Port-au-Prince, ou bien au port de Miragoâne, dans le département des Nippes. À ce tournant, voici les enjeux. Si ce navire doit quitter le port de Saint Louis, pour aller mouiller à l’APN, cela implique sortir de la mer des Caraïbes baignant la presqu’île du Sud, pour se rendre à Port-au-Prince, dans l’Océan Atlantique. Pour se rendre au port de Miragoâne signifie faire le trajet encore un peu plus loin vers le Sud, contournant toute la Presqu’île du Sud. Vu que, suite à la fermeture des frontières séparant les deux pays, par la République dominicaine, il n’existe aucun autre moyen de trouver le ciment sur l’île d’Haïti.

Étant donné que le rôle de l’État consiste à faciliter la tâche aux citoyens, l’équipe au pouvoir devrait faire de son mieux pour qu’arrive sur le territoire national les marchandises dont ont besoin les commerçants du Sud. Surtout que sa complicité avec les gangs, son incapacité à agir contre eux ou son ignorance en matière politique ont contribué à l’isolement total de quatre départements géographiques. Dans un tel ordre d’idées, Ariel Henry devrait profiter de cette occasion pour prendre une action opportune immédiate visant à faciliter le débarquement du ciment. Durant toute cette période d’indécision, le bateau doit payer des frais de demeurage, soit USD 15 000 $ par jour.

Aborder le problème de cette manière s’appelle faire preuve de leadership. De toute évidence, il n’existe aucune possibilité que l’État dirigé par Ariel Henry puisse prendre pareille décision, car ce n’est pas dans sa nature de prendre des décisions avantageuses pour les citoyens. Autrement dit, ces deux dernières crises, mais surtout celle du port de Saint Louis, ne font que confirmer le manque de leadership du Premier ministre de facto, témoignant son crétinisme et son ignorance politiques.

Ici, à Haïti-Observateur, dans plusieurs de nos éditions, nous avons préconisé la nécessité de pousser Ariel Henry vers la porte de sortie. Nous sommes parvenus là où le peuple haïtien doit, collectivement, demander à la communauté internationale, son patron réel, de s’en défaire dans les plus brefs délais.

LEAVE A REPLY

Please enter your comment!
Please enter your name here

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.