Europe 1 – Edito : La police est l’un des 200 gangs qui terrorise la population en Haïti (Mhh)
- La situation chaotique en Haïti, caractérisée par un Premier ministre illégitime soutenu par la France, le Canada et les États-Unis, a récemment attiré l’attention.
- L’anarchie règne en Haïti, où la police est dépassée par les gangs criminels et où il n’y a plus de président, de parlement ou de hauts fonctionnaires.
- Une force internationale dirigée par le Kenya se prépare à intervenir pour tenter de rétablir l’ordre, mais des préoccupations subsistent quant à son efficacité et à ses impacts sur les droits de l’homme.
Europe1 – L’Edito International
(texte et audio)
Content bonjour Vincent Hewouet, bonjour Dimitri bonjour à tous.
Vous nous alertez sur un autre point chaud dont on ne parle jamais sur la planète : l’anarchie en Haïti.
Le Conseil de sécurité des Nations Unies a donné hier soir son feu vert à une force internationale de quoi aider la police à haïtienne qui est complètement dépassée par les gangs.
Là on dit que la police dépassée donc pas avouée, que la police est l’un de 200 gangs qui terrorisent Port-au-Prince. Elle est vénale, brutale, impuissante et c’est à peu près de tout ce qui reste d’Etat en Haïti.
Il n’y a plus de président, il a été massacré en 2021, il n’y a plus de parlement, ni le Sénat, la dernière élection remonte à trop longtemps, il n’y a plus de haut fonctionnaire, ils se sont enfuis à l’étranger, reste un premier ministre de transition nommé par le président la veille de son assassinat. Ariel Henry fait comme s’il avait été investi. Il a un mort vivant au-dessus de lui, une administration fantôme en dessous, Bienvenue au pays du vaudou.
Ariel Henry fait c’est comme s’il avait une majorité, comme s’il expédiait les affaires courantes, comme s’il allait organiser, enfin, des élections, En fait Ariel Henri fait surtout bonne figure à l’étranger. Les américains, la France le Brésil, le Canada, l’Europe qui ont besoin d’un interlocuteur et le secrétaire général de l’ONU qui s’égosie depuis un an pour envoyer une force multinationale sur place, mais une force qui ne soit pas des casques bleus. On veut du muscle pas de baby-sitter car depuis un an les gangs lourdement armés ont resserré leur emprise sur Haiti, en moyenne 10 meurtres par jour des enlèvements par milliers, des massacres aveugles, des viols collectifs, au total cette année 2 fois plus de civils qu’en Ukraine ont été tués dans cette guerre qui ne dit pas son nom. La descente aux enfers, c’est sans fin, on peut toujours creuser plus profond.
Alors c’est le Kenya qui va diriger cette force internationale. Les américains vont assurer la logistique, Antony Blinken a promis 100 millions de dollars, l’Europe aussi paiera, les pays la caraïbe viendront en voisin mais c’est le Kenya qui fournit le Grand Bataillon, 1 000 hommes aguerris. Les kényans ont l’expérience d’un Etat failli et sont intervenus en Somalie. Au départ, ils promettaient de sécuriser les routes, les bâtiments publics, ils envisagent désormais d’éradiquer les gangs, d’aider reconstruire les infrastructures vitales et à mettre en place un gouvernement démocratique stable. Encore un peu, ils prétendront relancer le tourisme.
Bref ! Si vous avez aimé la chasse au Jihadistes au Sahel, vous allez adorer la chasse aux bandits en Haïti.
Le même combat sans fin et le même risque d’apparaître in fine comme une troupe d’occupation accueillie en sauveur et demain jugée responsable du chaos qui perdure. Les interventions étrangères ont toujours mal tourné en Haïti, les kenyans ont quand même un atout de poids : leur peau, contrairement aux américains, aux européens, ces frères africains ne peuvent pas passer pour des néocolonialistes.
Est-ce que cette police kenyane est efficace ?
Alors, il est dénoncé par des organisations de défense des droits de l’homme pour sa violence. Amnistie a recensé pour l’année en cours 30 manifestants morts sous les tirs de la police kényane. Son chef nie ses accusations, il prétend même que ce sont les police-ticiens de l’opposition qui ont récupéré des corps à la morgue pour les mettre en scène et discréditer la police. Voilà un homme qui sera sa place à Port-au-Prince , capitale de la paranoïa, la seule ville où personne n’est surpris de croiser dans la rue un voisin enterré la veille !