3 décembre 2025
Pierre-Robert Auguste | 78e AGNU – CE QUE JE PENSE : Démesures
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Pierre-Robert Auguste | 78e AGNU – CE QUE JE PENSE : Démesures

La 78ème Assemblée Générale de l’ONU a révélé les profondes démesures qui sapent son autorité, avec des guerres meurtrières, des intérêts contradictoires entre grandes puissances, et l’émergence des BRICS. Cette crise de leadership mondial menace la diplomatie, notamment dans le cas d’Haïti, où des incertitudes persistent quant à une intervention multinationale. Le soutien de Washington et d’Ottawa au gouvernement de doublure d’Haïti soulève des questions sur la démocratie. En somme, l’ONU est à la croisée des chemins, avec des démesures potentiellement préjudiciables à la paix mondiale et à la stabilité.

CE QUE JE PENSE
DÉMESURES

Par Pierre Robert Auguste

Gonaives, jeudi 27 septembre 2023 ((rezonodwes.com))–

La 78ème assemblée générale de l’ONU aura permis de relever la démesure qui gangrène la respectable institution internationale en panne de vitalité morale entre les guerres meurtrières, la confrontation d’intérêts entre puissances militaro-économiques, l’émergence de BRICS en mal de conquêtes et d’alliances territoriales, le réveil courroucé de certains pays africains face aux efforts forcenés de survie d’un Secrétariat général en perte de crédibilité. Ce n’est pas le monde qui est en crise. C’est l’autorité mondiale, incarnée par l’ONU, ses maitres du Conseil de Sécurité, les anciens colonisateurs, les exploiteurs mondiaux, qui le sont, étant incapables de se reconvertir en un nouveau monde qui se dessine à la quête de plus d’équité et de bien-être partagé. La mondialisation n’aura de sens et d’adeptes convaincus que dans celle du bonheur global: paix, sécurité, le bon cadre de vie pour tous, en tous lieux et en tous temps.

Le risque est élevé de retour à une diplomatie d’arrogances, de grossièretés vulgaires, qui ne sera que la reprise des relations de sauvagerie, de barbarie, d’égoïsmes effrontés et criminels qui avaient donné naissance aux deux premières guerres mondiales. Se croire tout permis est une attitude regrettable, une démesure qui aura coûté cher au prix d’amères désillusions.

Ainsi, Haïti devient-elle, dans l’enceinte de l’ONU, un dossier difficultueux. Jusqu’à présent, les Etats-Unis ne paradent que de demi-échecs en tentatives nouvelles. Aucun signe n’apparait que la Russie et la Chine soient prêtes à se dégager de leur droit de veto pour ouvrir la voie à une force multinationale vers Haïti. Le contentement du Premier Ministre illégal Ariel Henri, ainsi que celui de ses ouailles commanditées est une autre démesure. Aucune assurance n’est fondée de l’envoi autorisé de cette force. L’établissement subit des relations diplomatiques entre Haïti et le Kenya, qui veut prendre la tête de la force expéditionnaire contradictoire, marque la faiblesse démesurée de la diplomatie lilliputienne de la bande au pouvoir. Les ambassades d’Haïti au Maroc et au Sénégal ne sont-elles pas inopérantes en Afrique?

Virtuellement, on aurait trois Représentations diplomatiques sur tout ce continent de plus
d’une cinquantaine d’Etats d’où sont sortis les ancêtres de la Première République noire du nouveau monde ou l’Afrique de l’Amérique.

Il est vrai que de la tribune de l’ONU, M. Ariel Henri a réalisé un coup médiatique
opportuniste en se ralliant à la mouvance populaire pour la construction du canal de la rivière Massacre. Les milieux informés savent très bien que, par peur d’Abinader, un rancuneux effronté, et pour ne pas fermer leurs portes d’ ex filtrage en cas de révolte populaire toujours possible, Ariel, ses collaborateurs, avaient affirmé ignorer ces travaux, se dégageant de toute responsabilité directe et ne donnent pas encore de signe de vouloir y prendre part, alors qu’il s’agit de travaux publics, à charge de leurs responsabilités premières. Ils devraient s’assurer de leur performance technique. Entre le dire et le faire, la démesure s’étend infiniment.

On ne peut nier que jusqu’à présent, par inhabilité et incapacité populaire de ses contradicteurs et non opposants, Ariel bénéficie du soutien de Washington et d’Ottawa, qui l’ont crédité, chacun, d’une aide financière pour tenter de lui rafistoler des récalcitrants et sauver les apparences capables de vaincre les hésitations nombreuses du restant sceptique de la communauté onusienne.

Au fort d’une controverse à laquelle la campagne électorale américaine peut imprimer une allure épistémologique, assortie d’une tautologie pertinente sur la crise haïtienne, les
gouvernements américain et canadien pourraient difficilement justifier comment, en
conformité aux valeurs démocratiques, fondement de leur politique internationale, ils sont arrivés à instrumentaliser un organe de l’ONU, le BINUH, pour installer dans un pays membre un gouvernement en dehors de la Constitution de ce pays et à l’encontre des institutions prévues par cette dernière. À la démesuré de l’illégitimité s’ajoute la démesure de l’illégalité aggravante pour en faire une démocratie « deus machiniste » permissive de crimes, d’insécurité et d’instabilité importées.

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