New York | Le Président d’El Salvador, critiqué à l’échelle internationale pour sa répression des gangs, affirme devant l’ONU que « c’était la bonne décision »
New York, mercredi 20 septembre 2023 ((rezonodwes.com))–Le Président d’El Salvador, Nayib Bukele, a vanté le succès de sa répression des gangs lors de son discours devant l’Assemblée générale des Nations Unies mardi, attribuant la réussite à la détermination de son administration face aux critiques internationales concernant les violations des droits de l’homme.
Bukele a affirmé que si El Salvador avait écouté les critiques externes, y compris certaines à l’ONU, le petit pays d’Amérique centrale serait à nouveau la capitale mondiale du meurtre.
« Aujourd’hui, je viens vous dire que ce débat est terminé », a déclaré Bukele. « Les décisions que nous avons prises étaient correctes. Nous ne sommes plus la capitale mondiale de la mort, et nous l’avons accompli en un temps record. Aujourd’hui, nous sommes un modèle de sécurité et personne ne peut en douter. Les résultats sont là. Ils sont incontestables.«
Plus de 72 000 personnes ont été arrêtées en vertu de l’état d’urgence demandé par Bukele en mars 2022, à la suite d’une recrudescence de la violence des gangs. Les pouvoirs spéciaux accordés par le Congrès à Bukele ont suspendu certains droits fondamentaux, tels que l’accès à un avocat et la notification du motif de l’arrestation.
Les critiques affirment qu’il n’y a pas de procédure régulière, et des milliers de personnes innocentes ont été entraînées dans la répression sécuritaire. Plus de 7 000 ont été libérées faute de preuves de liens avec les gangs.
En mars, le bureau des droits de l’homme de l’ONU s’était inquiété de la répression d’une année, notant de nombreuses violations des droits de l’homme, des milliers d’arrestations non fondées et des dizaines de décès en détention.
Cependant, les politiques de sécurité de Bukele sont très populaires dans le pays. Elles devraient probablement être au centre de sa campagne pour sa réélection l’année prochaine, une chose interdite par la constitution d’El Salvador mais autorisée par les juges de la Cour sélectionnés par ses partisans à l’Assemblée législative.
Comme l’a souligné Bukele mardi, les Salvadoriens peuvent désormais se promener sans crainte dans leurs quartiers et laisser leurs enfants jouer dehors sans la crainte oppressante du recrutement par les gangs et de la violence.
En 2015, El Salvador était considéré comme l’un des pays les plus violents au monde, enregistrant 6 656 homicides, soit environ 106 pour 100 000 habitants. Jusqu’à présent cette année, la police civile nationale a enregistré 146 homicides jusqu’au 18 septembre, soit plus de 72 % de moins que la même période l’année dernière.
La sécurité retrouvée d’El Salvador attire davantage de visiteurs internationaux et commence à attirer les Salvadoriens qui sont partis il y a longtemps pour échapper à la violence, a-t-il déclaré.
Bukele a mentionné les Jeux d’Amérique centrale et des Caraïbes que El Salvador a accueillis en juin et la prochaine compétition Miss Univers qui se tiendra au Salvador en novembre, ainsi que les compétitions internationales de surf que Bukele a promues.
« Nous savons que beaucoup reste à faire pour y parvenir », a-t-il déclaré, « mais nous sommes sur la voie de réaliser notre objectif de mettre fin à l’exode massif des Salvadoriens, résultat de toutes les politiques erronées du passé et de la guerre civile, et d’atteindre notre rêve d’une migration inverse, où plus de Salvadoriens reviennent que de ceux qui partent. »
