Occupation militaire d’Haïti : un règlement politique inclusif retarde le processus, selon le diplomate Pierre Antoine Louis

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Dans moins d’un mois, la résolution du 6 Octobre 2022 adoptée en Conseil des ministres pour solliciter de la communauté internationale une intervention militaire robuste en Haïti pour combattre les gangs aura un an. Des promesses canadiennes à mobilisation américaine en passant par la désignation du Kenya pour prendre le leadership, les lignes n’ont pas bougé. Sans un consensus politique suffisant, la demande restera une illusion, selon le diplomate Pierre-Antoine Louis. 

Le projet lié à un déploiement d’une force multinationale non-onusienne en Haïti en vue de résorber la crise sécuritaire reste dans l’impasse. Vendredi dernier, au siège de l’ONU, à New-York, le point relatif à l’adoption d’une résolution pour autoriser la mobilisation d’une force ayant à sa tête le Kenya, n’a pas été inscrite dans l’agenda des discussions. 

La faute, selon le diplomate Pierre-Antoine Louis, revient aux acteurs en Haïti qui n’arrivent toujours pas à s’engager dans la voie du dialogue pour adresser les défis. En dépit du fait que des éminentes personnalités de la CARICOM aient initié à Port-au-Prince un nouveau processus de dialogue politique en vue de porter le gouvernement de facto, l’opposition et la société civile à trouver un consensus, aucune avancée réelle n’a été constatée.

 L’Accord de Montana, l’une des branches de l’opposition, exige la démission du premier ministre Ariel Henry, jugé principal responsable du pourrissement de la situation.  Jusqu’au jeudi 14 septembre dans la soirée, aucune entente n’a été trouvée entre les protagonistes et les dirigeants de la CARICOM, qui jouaient les bons offices. Au final, ils ont exprimé leur regret face au durcissement des positions. Le pouvoir et ses alliés renouvellent leur position de dialoguer tout en rejetant l’option de démission du chef du gouvernement réclamé.  

Dimanche dernier, le Dr Ariel Henry s’est envolé pour New-York, pour prendre part à la 78ème Assemblée générale des Nations-Unies. Aucune précision sur l’agenda du voyage du dirigeant haïtien n’a été avancée.  

Depuis plus de deux ans, Haïti s’enlise dans une crise sécuritaire aigue. Plusieurs quartiers de Port-au-Prince et ailleurs se retrouvent contrôler par des groupes armés. La Police nationale, l’une des forces habilitées à maintenir l’ordre est sous-équipée et sans un leadership convaincant.

Hervé Noel

vevenoel@gmail.com

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