22 décembre 2025
L’envoyé de l’ONU au Soudan démissionne après avoir été déclaré indésirable par le gouvernement
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L’envoyé de l’ONU au Soudan démissionne après avoir été déclaré indésirable par le gouvernement

Mercredi 3 septembre 2023 ((rezonodwes.com))–Le Soudan, en proie à des conflits internes et à des tensions politiques depuis un certain temps, fait face à un nouveau développement diplomatique alors que l’envoyé spécial des Nations Unies, Volker Perthes, a annoncé sa démission de ses fonctions. Cette décision intervient plus de trois mois après que le gouvernement militaire du Soudan ait déclaré qu’il n’était plus le bienvenu dans le pays déchiré par la guerre.

Volker Perthes a exprimé sa gratitude envers le secrétaire général de l’ONU pour l’opportunité qui lui a été offerte et pour la confiance placée en lui, mais il a également demandé à être relevé de ses fonctions. Il a partagé ses inquiétudes avec le Conseil de sécurité en avertissant que le conflit au Soudan « pourrait se transformer en une guerre civile à grande échelle ».

Le conflit au Soudan oppose l’armée, dirigée par le dirigeant de facto Abdel Fattah al-Burhan, à ses anciens alliés, les Forces de soutien rapide paramilitaires dirigées par Mohamed Hamdan « Hemedti » Dagalo. Les deux généraux avaient conjointement pris le pouvoir lors d’un coup d’État en 2021, mais ils se sont brouillés sur la manière de partager le contrôle.

Ce qui a commencé comme un conflit entre deux formations militaires pourrait bien évoluer vers une guerre civile à part entière, a averti Perthes.

Lors de sa dernière intervention devant le Conseil, Perthes a déclaré qu’il n’y avait « guère de doute sur la responsabilité de chacun » dans le conflit. Il a souligné que les bombardements aériens souvent indiscriminés étaient le fait de ceux qui possédaient une force aérienne, à savoir les Forces armées soudanaises (SAF). La plupart des violences sexuelles, des pillages et des meurtres se produisent dans les zones contrôlées par les RSF (Forces de soutien rapide) et sont perpétrés ou tolérés par les RSF et leurs alliés. De plus, il a mentionné que les deux côtés procédaient à des arrestations arbitraires, à la détention et même à la torture de civils, avec des rapports faisant état d’exécutions extrajudiciaires.

Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a déclaré que Perthes avait « de très bonnes raisons de démissionner, et je dois respecter sa volonté et accepter sa démission ». Il a également souligné l’intolérabilité de la situation pour la population civile et a appelé la communauté internationale à intervenir pour mettre fin aux combats au Soudan, soulignant que cela constituait une menace sérieuse pour la paix et la sécurité régionales.

Selon la Charte des Nations Unies, les États membres sont tenus de respecter les fonctionnaires de l’ONU, et seule le secrétaire général de l’ONU a le pouvoir de retirer son personnel. La décision du Soudan de le faire malgré tout a sérieusement perturbé le travail de l’envoyé spécial.

En mai dernier, Abdel Fattah al-Burhan avait accusé Perthes d’aggraver le conflit et avait demandé son renvoi. Les Nations Unies avaient rejeté à plusieurs reprises les accusations d’al-Burhan.

Perthes avait occupé le poste de médiateur international en chef pour le Soudan depuis février 2021, chargé de trouver un accord entre les nombreuses factions politiques du pays sur la voie à suivre vers la démocratie et la paix. Cependant, un accord conclu en décembre 2022 avec la participation de Perthes s’est effondré lorsque les combats ont repris le 15 avril.

Officiellement, le gouvernement soudanais n’a pas le pouvoir de déclarer les envoyés des Nations Unies indésirables ou de les expulser du pays.

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