Josué Mérilien: « Toutes les actions posées par Nesmy Manigat (ministre des Tèt Kale) ne visent qu’à détruire le système éducatif haïtien ».
Mercredi 9 aout 2023 ((rezonodwes.com))–
Haïti se retrouve plongé dans une réalité à deux vitesses en matière d’éducation, illustrant une nation en proie à une décadence profonde. Le constat est d’autant plus frappant alors qu’aucune université haïtienne ne figure dans le classement mondial, ce pays ayant jadis vu la valeur de ses diplômes décernés par l’Université d’État d’Haïti rayonner sur la scène internationale.
Ce déclin éducatif alarmant met en lumière une fracture grandissante au sein de la société haïtienne. Autrefois reconnu pour son excellence académique, le pays semble désormais lutter pour maintenir ne serait-ce qu’un semblant de qualité éducative. Le ministre de facto de l’Éducation nationale, M. Nesmy Manigat, est vivement critiqué par des syndicalistes, qui le comparent à un éléphant dans un magasin de porcelaine, une image saisissante de la façon dont ses actions sont perçues par l’UNNOH (Union nationale des normaliens haïtiens).
Selon Josué Mérilien, coordonnateur général de l’UNNOH, chaque mesure prise pa M. Manigat, « vise en réalité à démanteler davantage le système éducatif haïtien », qui est déjà en état de délabrement avancé. Le constat est amer : au lieu de renforcer et de réhabiliter l’éducation, les actions entreprises semblent contribuer à une détérioration progressive de ce qui était autrefois une source de fierté nationale.
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Le paysage des meilleures institutions éducatives mondiales en 2024 a été révélé, avec une mise en évidence de la prédominance européenne. Cependant, ce classement laisse de côté les universités haïtiennes, soulignant une disparité persistante dans le domaine de l’éducation supérieure.
Le classement mondial des universités QS 2024 a été dévoilé, plaçant l’Europe en avant dans les dix premières places. L’analyse annuelle, à présent dans sa 20e année, se base sur une évaluation minutieuse de 17,5 millions d’articles universitaires et l’avis de plus de 240 000 professeurs et employeurs venant de divers coins du globe.
Le Massachusetts Institute of Technology (MIT), situé aux États-Unis, maintient sa position en tant que leader pour la 12e année consécutive, avec une note parfaite de 100. L’Université de Cambridge et l’Université d’Oxford, toutes deux au Royaume-Uni, occupent respectivement la deuxième et la troisième place, confirmant la force des institutions anglophones.
Cependant, un point préoccupant est l’absence notable des universités haïtiennes dans ce classement prestigieux. La méconnaissance et le manque de ressources continuent d’entraver le développement de l’éducation supérieure dans le pays, entrainant une exclusion des débats internationaux sur l’excellence universitaire.
Les universités européennes, avec cinq établissements dans le top dix, démontrent leur prééminence. Parmi elles, l’Université de Cambridge, l’Université d’Oxford, l’Imperial College de Londres, l’ETH Zurich et l’University College de Londres, se taillent une place parmi les meilleures du monde.
Le classement prend en compte neuf critères essentiels pour évaluer chaque institution, incluant la réputation académique et celle des employeurs, les ratios professeurs/étudiants, le taux d’encadrement international et d’étudiants internationaux. Une nouvelle addition cette année est l’évaluation du réseau international de recherche, ainsi que les résultats en termes d’emploi et de développement durable. Cette évolution reflète les transformations majeures dans l’enseignement supérieur au cours des deux dernières décennies, mettant l’accent sur la durabilité, l’employabilité et les collaborations de recherche.
Parmi les tendances observées dans ce classement, l’accent accru sur l’employabilité pour les étudiants est notable. Les universités se concentrent davantage sur la préparation des étudiants à un marché mondial compétitif, compte tenu de l’endettement croissant des diplômés et de l’intensification de la concurrence.
Le classement QS a également fait un pas important vers une représentation plus équilibrée de l’excellence académique en incluant davantage d’institutions d’Asie, d’Amérique latine, du Moyen-Orient et d’Afrique. Cependant, la Chine en particulier s’est démarquée, renforçant son empreinte grâce à ses progrès en recherche.
Alors que les États-Unis et le Royaume-Uni ont légèrement reculé, ceci ne signale pas nécessairement un déclin, mais plutôt une indication que d’autres institutions mondiales sont en progression. Il est indéniable que la quête d’excellence éducative est une course en constante évolution.
Monsieur Andrew MacFarlane, responsable du classement QS, souligne la nécessité d’une collaboration internationale dans les universités européennes pour résoudre les problèmes mondiaux. L’inclusion croissante d’institutions européennes dans des collaborations internationales de recherche en est une preuve éclatante.
Bien que l’Europe brille, l’absence des universités haïtiennes dans ce classement met en lumière les obstacles persistants à l’égalité d’accès à une éducation de qualité. Cette disparité souligne l’importance continue de l’investissement et du soutien pour améliorer l’éducation supérieure dans les régions moins représentées.
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