Écœurés par le règne sans partage exercé par les gangs « Gran-Grif » et « Kokorat san ras » dans le département de l’Artibonite, des manifestants menacent de radicaliser leur position si aucune solution n’est apportée à la violence armée qui endeuille les familles.
Des centaines de personnes ont manifesté vendredi à Pont-Sondé pour réclamer des autorités policières le démantèlement des gangs « Gran-Grif » et « Kokorat san ras », actifs dans l’Artibonite. Cet énième appel des Artibonitiens s’inscrit dans la continuité de mouvements initiés depuis plus d’un an pour exiger la fin du cycle de violence armée imposé par les gangs. Des membres des communautés de Pont-Sondé, Liancourt, Jean-Denis et Montrouis, mobilisés dans le cadre de la manifestation, redoutent une nouvelle tuerie aveugle qui menace les déplacés forcés.
Partie du sous-commissariat de « Pat-Chwal », la foule déchaînée a lancé des invectives contre les autorités du pouvoir de transition, accusées d’être de mèche avec les bandits. Sur la route nationale numéro 1, les protestataires ont brandi des pancartes réclamant des actions musclées contre les gangs. Le refus des autorités policières de mener des opérations appuyées par des drones kamikazes a suscité l’indignation des participants. Le fait de limiter les interventions policières à de simples patrouilles, dépourvues de stratégie et de plan de combat cohérent, est vivement dénoncé.
Lassés des promesses et des engagements non tenus par les autorités politiques et policières, les manifestants envisagent d’intensifier la mobilisation. À partir de la semaine prochaine, si aucune action concrète n’est engagée, des mouvements visant la paralysie de la route nationale numéro 1 et de la commune de Saint-Marc seront lancés, avertissent les organisateurs. L’annonce du Premier ministre concernant la dotation des sections communales en téléviseurs et en équipements d’énergie électrique pour suivre les matchs de la Coupe du monde 2026 est loin de convaincre les manifestants, qui plaident en faveur de mesures utiles et débarrassées de toute opération superficielle pour enrayer la violence des gangs.
Hervé Noël
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