Prof Carly Dollin : Lamothage, un néologisme du braquage !

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En sept années de vaches grasses bénéfiques exclusivement à une minorité espiègle, la coopération bilatérale, Petrocaribe, a constitué une vache à lait « inépuisable » aux ravisseurs du PHTK. Ces nouveaux pirates ont développé des algorithmes et de multiples stratagèmes pour extorquer plusieurs centaines de millions de dollars du trésor public haïtien. Des médias vendaient Laurent Lamothe comme un passionné des nouvelles technologies et des innovations. À travers le projet avorté e-governance Laurent Lamothe voulait-il véritablement propulser la bonne gouvernance en Haïti ou faciliter les transferts des ressources financières du pays vers les paradis fiscaux ? Y aurait-il un seul ministère qui adoptait des approches plus efficientes pourvues par l’expertise technologique entérinée par Lamothe ? Aucun. Sinon, les exigences des institutions internationales telles que la Banque mondiale et le FMI incitaient des entités publiques à implémenter de nouvelles techniques transparentes dans le traitement des données administratives. 

On savait évidemment que les gourmands mégalomanes du PHTK finiraient par se suffoquer en passant du stade de la pétrophilie à la pétrophobie. Ce n’était qu’une question de temps avant d’observer le revers de la médaille. La juteuse coopération Petrocaribe se dresse aujourd’hui comme un os effilé, coincé dans la gorge de cette équipe politique criminelle. Si le rythme du Petrochallenge a été cassé par les corrompus et les démoniaques crapuleux (sic. Frankétienne), les sanctions internationales ont contribué à réveiller un chat qui dort qui empêche plusieurs chats aux « dwèt long » de dormir en paix. La société savoure le temps de la diarrhée et de la purée de ceux qui ont mangé le poids du Petrocaribe. Dommage que Jovenel était parti les deux pieds devant avant l’heure ; sinon comme ses frères zenglendos Laurent Lamothe et Michel Martelly il tracerait les mêmes pas du tango karmique qui séquestre les dilapidateurs dans l’insomnie et la schizophrénie.

60 millions de dollars, un epsilon

En plus des coopérations multilatérales, et particulièrement les fonds de la CIRH, la bande Sweet-Mimi héritait de la coopération économique entre le Venezuela et Haïti qui était estimée à un montant net de 2.258 milliards de dollars. Sous Préval, les dirigeants faisaient preuve d’une extrême prudence à puiser dans le Petrocaribe. Une infime partie de ces fonds a été dépensée. C’est sous Martelly que la barrière libre a été décrétée. Au regard des statistiques choquantes de la Cour Supérieure des Comptes et du Contentieux Administratif (CSCCA), 60 millions de dollars escamotés par Lamothe représenteraient un epsilon dans cet univers de piraterie dépeint sous l’administration Martelly-Lamothe. Les enquêtes portant sur les Panama Papers qui ont indexé l’ancien ministre Tèt Kale de blanchiment d’argent indiqueraient que la part du lion de l’escroquerie bénéficiant à Lamothe s’empilerait dans des paradis fiscaux.

Le mobile de cette inculpation de Lamothe n’est pas élucidé. Cependant, gardons constamment à l’esprit que l’Occident est champion dans la politique deux poids deux mesures. Sinon, les USA auraient déjà contraint Michel Martelly de ne pas fouler le sol « sacré ». Les États-Unis n’allaient guère jaillir la lumière sur les plus grosses fraudes des acteurs de la mafia en Haïti. Sauf des imbéciles accorderaient foi à une certaine logique de propreté de l’argent massif qui circule dans cette économie capitaliste malpropre.  Personne n’a jamais assisté à l’Occident à un mouvement « Boule Kay ak Boule Lajan » après avoir coupé les têtes des barons de la cocaïne et des politiciens corrompus qui s’enrichissaient illicitement au Sud et qui investissent leur argent au Nord.

Nous sommes à plusieurs mois depuis que la communauté internationale perfide a sorti le grand jeu des sanctions et des confiscations. Pourtant, elle ne fait pas allusion à la restitution qui est la prochaine étape à entreprendre selon la convention de l’ONU sur les crimes financiers transnationaux. Les acteurs politiques du Canada et des États-Unis ne sont pas des cons. Ce serait pour eux irrationnels d’enrayer la pratique des deals de cocaïne et des crimes financiers. L’argent sale des dealers fait fructifier les économies de ces pays industriels.

Soixante millions de dollars représentent un accent aigu dans le chapitre du scandale financier piloté par l’ancien PM tout-puissant du PHTK. Lamothe salissait déjà les couloirs de la justice haïtienne pour corrompre les juges de ce système de justice accessible aux plus offrants. Il détient aussi les méthodes efficaces pour acheter une bonne partie des médias et des journalistes prostitués pour effectuer le sale boulot de le laver devant la population naïve. Il reviendrait aux avocats et aux juges de l’Occident de blanchir les sales pages en contrepartie du magot dilapidé et rééditer une nouvelle narrative, en faveur de Lamothe.

Sous le règne de la dictature, les Duvalier avaient dilapidé quasiment un milliard de dollars du trésor public haïtien. Pareil scénario pour le capitaine de Fanmi Lavalas. D’une part, Jean-Claude retournait bredouille en Haïti, en bon bouda chire, après le hold-up des avocats de l’Europe sur sa richesse financière accumulée arbitrairement. D’autre part, Aristide évolue dans une forme de prison conclue avec des lobbyistes de la communauté internationale qui sucent ces millions « acquis à travers la vente de ses livres ». Le prêtre Bestseller finira lui aussi sans un sou. Plausiblement, l’histoire se répètera avec Lamothe, Martelly et les autres malfrats qui ont galvaudé les ressources financières du pays au profit de leurs familles qui ne peuvent regarder un compatriote dans les yeux.

En plus de ce détournement relativement substantiel car 60 millions auraient pu construire deux campus universitaires, deux hôpitaux ou deux stades, il faudrait retracer les autres fonds extorqués. Parallèlement, en plus de Lamothe, il faudrait mettre la patte sur tous les criminels financiers tout en élucidant la source et les destinations de leurs bien mal acquis. Les techniques de la traçabilité permettraient de suivre l’argent du Sud qui a été blanchi au Nord.

La justice ne saurait accuser Potiphar de tous les maux alors qu’elle laisserait Pharaon continuer d’exhiber sa face et ses fesses ici et ailleurs. Le Lamothage n’est-il pas un fidèle synonyme du Martellage ? Les multiples malversations dont ont gratifié le père, la mère et le fils dans la sphère publique ne témoignent-t-elles pas que depuis les élections post-sismiques frauduleuses Haïti gigotait sous les griffes d’une lignée experte dans les crimes financiers ? Après avoir défié Lamothe dans ses ruses, qu’attend donc le Département d’État pour mater les Martelly et consort ?    

Comme deux frères siamois, Martelly et Lamothe se caractérisaient par leur amateurisme et leur mégalomanie dans la sphère publique. Ils visaient les objectifs similaires d’animer les escroqueries dans le trésor public avec une vitesse vertigineuse. Ce serait pure discrimination de vouloir fustiger l’un et laisser l’autre dans son confort résidentiel. « Manyen youn, manyen tout ». Par extrapolation, toutes les familles et alliés détraqués de cette famille politique cupide doivent être poursuivis. En profondeur, il est temps de fourrer le doigt curatif dans la plaie cancéreuse pour sauver les pays du Sud de la corruption. Il y a moyen d’identifier et de restituer à Haïti tous les fonds dilapidés par ses crapuleux dirigeants. La justice doit triompher in extenso.

De millionnaire à milliardaire

Les fonds du Petrocaribe dévolus originellement à des projets collectifs mais détournés à l’avantage du clan avare PHTK ont compliqué les conditions de vie des couches les plus vulnérables. Les milliards de dollars en provenance des coopérations bilatérales et multilatérales auraient pu construire routes, hôpitaux, campus universitaires, parcs sportifs standards et établissements scolaires. De préférence, l’arbitrage cynique a été de renoncer à tous ces projets au profit de la collectivité pour plaire à un groupuscule cupide qui transférait la cagnotte de la CIRH et du Petrocaribe dans les paradis fiscaux. Qui pis est, une partie de cet argent aurait été utilisée pour alimenter un banditisme musclé au pays, à travers la distribution d’armes lourdes et de munitions. La convoitise électoraliste étant la cause puisque les dilapidateurs ne peuvent être confortables que sous le couvert de l’immunité officielle afin d’étouffer les procès criminels dont ils sont les bandits principaux.

Là où résident tes enfants, là on retrouvera ton argent. Important investisseur en Floride et à d’autres régions de la planète, Laurent Lamothe ne possède même pas une boutique en Haïti alors qu’il y était Premier ministre pendant quasiment trois ans.  Il arrosait députés et sénateurs pour assurer son confort et sa longévité à ce poste officiel qui coiffe tous les ministères et de nombreux organismes autonomes. Motivé par le principe de rentabilité qui voudrait que des investissements génèrent des intérêts et le retour du capital initial, alors le millionnaire hallucinait de devenir milliardaire dans les fonds destinés à la réalisation des projets au profit de la collectivité.

Détrompez- vous madame la sénatrice ou du moins cessez de nous prendre comme des canards sauvages. C’est à la lumière des principes éthiques qu’une catégorie de gens ne pèchent, ne tuent, ou ne volent. On les classe de gens honnêtes. Toutes catégories socioprofessionnelles, toutes couches sociales, Blancs ou Noirs, riches ou pauvres, hommes ou femmes ; les convoitises et les ambitions malhonnêtes courtisent tous les humains. Les justes sauront s’en écarter. Il n’y a aucune corrélation entre la richesse initiale d’un individu et son honnêteté. Frankétienne n’était pas riche, il ne volait pas. Lamothe était millionnaire, il suçait les ressources financières du pays.   

Les prodigues cyniques

Dans les lentilles de la constitution haïtienne, le casier de Laurent Lamothe était entaché d’un tas de souillures. Il ne payait pas ses impôts, il ne respectait pas les contraintes relatives à la résidence au pays ; pourtant on entendait des sophismes et des acrobaties parlementaires pour justifier le vote favorable à la nomination de Lamothe à la tête de la Primature. Laurent Lamothe n’a pas été passé au moule par le Parlement cupide d’alors qu’il avait arrosé, dixit le sénateur Annacacis. Quand il se déboursait pour corrompre les parlementaires en achetant leurs votes, Lamothe anticipait déjà les importants dividendes des deals politico-économiques qui résulteraient du poste de chef de gouvernement.

Puisque chaque projet implique commission, copinage, surfacturation et pluri-facturation, Lamothe et Martelly lançaient en même temps des centaines de projets à partir de résolutions des fonds du Petrocaribe. Chaque pierre déposée implique plusieurs millions de dollars de décaissés, quitte à ce que les projets soient enterrés au stade de la première pierre. Ces fameux projets vers l’émergence d’Haïti en 2030 portaient l’empreinte d’un amateurisme mais surtout d’une cleptomanie boulimique des frères siamois du PHTK qui déclaraient une course effrénée des exactions financières. Question de court-circuiter et de contourner les procédures des passations de marchés publics, ces pirates déclaraient état d’urgence sur tous les secteurs.

Parmi les plus de quatre cents projets cosmétiques mais budgétivores inaugurés on recensait par exemple « Ede Pèp », « Kore Etidyan », « Manmi Cheri », « Banm Limyè, Banm Lavi », « Sport-Changement ». Ces projets consistaient à envoyer de la poudre aux yeux d’une population naïve qui se laissait dévaster par des braqueurs professionnels. Dans cette arène où l’escroquerie avait atteint son apogée, un bracelet en plastique pouvait valoir trois fois plus qu’un sac d’école de marque. In fine, à travers l’animation risible « Gouvèdman Lakay », Laurent Lamothe préparait déjà sa campagne électorale. « Malheureusement », Martelly l’avait mordu de travers en le livrant dans la fosse aux lions. Il a été limogé. C’était la fin d’un mariage sincère entre deux véreux dilapidateurs.

La vache Petrocaribe a été épluchée et désossée sans qu’un hôpital, un campus ou une école professionnelle n’aient été érigés. Parallèlement, le père initiait son aîné dans le sillage des flibustiers. Il donnait aussi libre cours à son épouse de bambocher dans les fonds publics. Usant les fonds Petrocaribe maladroitement, le capitaine du PHTK sponsorisait et accordait des contrats juteux à son dauphin pour officieusement assurer sa survie dans la bulle officielle. Puisque les contrats de routes exigeaient la signature d’un ingénieur, l’usurpation de titre s’érigeait alors comme le nouveau vice des figures de ce régime politique répugnant. Dans un coup de plume, le planteur de bananes était consacré ingénieur. Cette fenêtre brisée aurait prêté le flanc même à la débandade au sein des institutions de vigie. Des représentants de l’université ne se gênaient point d’acheter et de vendre des diplômes. Bref.

En plus d’Agitrans, Jovenel possédait des actions dans d’autres firmes telles que Copenher et Sofidai pour s’enrichir déloyalement du trésor public avant et pendant sa présidence. Les contrats mosaïques paraphés avec les firmes de Jovenel violaient toutes les normes de passation des marchés publics.  Le rapport technique de la CSCCA, qui étale les gabegies administratives du gouvernement Martelly-Lamothe tout en les associant avec leurs artisans, est interdit aux cardiaques. Un ensemble de grands commis de l’État dont ministres et directeurs généraux y sont épinglés.

La Cour des Comptes raconte

Le rapport technique de la Cour des Comptes raconte les coups bas et les contrecoups encaissés par le trésor public quand Lamothe était à la tête de la Primature. La Cour des Comptes a relevé un ensemble d’irrégularités graves dans les principes de passation de marchés et des conventions d’ouvrage de service public. La plupart des contrats n’étaient pas soumis aux règles de l’art des marchés public ; ils violaient les principes des dispositions de la loi du 10 juin 2009. Par exemple, le projet de lampadaires « Ban’m Limyè Ban’m Lavi » (BLBL), au gigantesque coût de 13.78 millions de dollars, entrepris sous le gouvernement de l’amateur administratif Laurent Lamothe, a été un véritable fiasco. Dans la foulée, Lamothe et consort concevaient des firmes bidon afin de rafler les contrats publics en dehors de tous principes de compétitivité.

À Pétion-Ville, Gressier, Carrefour, Léogane, Jacmel, Cayes, Jérémie, Mirebalais, Cap-Haitien, aux Gonaïves, Haïti disposerait de 25 stades flambants neufs pour accueillir des évènements sportifs dans la propreté, la lumière et la sécurité. Lamothe et Olivier passaient la société au cabinet. L’argent du « Sport Changement » et d’autres programmes artificiels servait à enrichir Laurent Lamothe et Olivier Martelly. Plus de 23 millions de dollars ont été gaspillés dans la construction du viaduc de Delmas, baptisé dans un discours péjoratif coléreux d’un Carwash.

D’une part, la population naïve a été bafouée, lamothée et martelée par des capitaines vaniteux et malicieux qui kidnappaient le bien-être collectif en des espaces restreint, à Pétion-Ville et aux cotes des Arcadins. D’autre part, les yeux de lynx des courageux Petrochallengers avaient indexé avec justesse les experts de la corruption et de la gabegie des ressources nationales. Malheureusement, ce mouvement allait être infiltré et anéanti par des brasseurs politiques champions du jeu sous le tapis. Si ceux qui se faisaient passer pour des leaders du Petrochallenge n’étaient pas vendus, Haïti se serait déjà débarrassée du cartel criminel PHTK.

Un contrat d’exécution de 13.6 millions de dollars a été octroyé pour la construction de l’autre viaduc hyper facturé au niveau de la Marine Haïtienne. La CSCCA notait une surfacturation de 400% par rapport à la résolution initialement adoptée. Ce Viaduc caduc faisait l’objet d’un autre mariage de saupoudrage, déboitage et ravage des ressources publiques dans un copinage malsain entre exécution et supervision qui se solde par un carnage économique. 

Des projets onéreux de réhabilitations de tronçons de route et de ponts constituaient également des recours pour les mafieux de ce régime cupide qui font leur beurre déloyalement dans des œuvres cosmétiques qui visent à tromper l’œil. Au stade du Petrochallenge, le sujet Petrocaribe n’a été plus un tabou ni une boîte noire aux informations accessibles uniquement par des têtes de pioche du couloir officiel.

En plus du rapport de la CSCCA auquel tout citoyen avait accès, des investigations ont été également menées par les plus simples citoyens pour dénoncer la couche de peinture du Théâtre national au coût de plusieurs millions de dollars, la construction imaginaire des marchés publics, des écoles, des aéroports, etc. Ainsi, on ne saurait dire combien de millions sont en République dominicaine, combien en Floride, combien aux îles Turks-et-Caïcos, combien en Europe. Mais, il est certain que la population identifie la majorité des dilapidateurs des fonds de la coopération bolivarienne.  

Tandis que Laurent Lamothe officiait déjà comme ministre des Affaires étrangères au sein du gouvernement éphémère de Conille, l’ancien financeur de Sweet Micky paraissait quasiment omnipotent dans les couloirs du PHTK. Lamothe était comme un dieu en trois personnes, le Parlement, l’Exécutif et le Judiciaire. Il achetait les uns, il magouillait avec les autres. Par ses millions acquis illicitement, il va soudoyer des avocats et des juges, notamment à l’étranger.

Ce n’est pas impossible que Laurent Lamothe fasse des deals pour refouler le sol américain. Par contre, sa misère psychologique commence déjà. Que la leçon soit apprise. Tu voles l’argent du trésor public ; alors tu enrichiras les avocats étrangers et tu deviendras prisonnier de tes mouvements.

Carly Dollin
carlydollin@gmail.com

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