par Gary Muzeau
Mercredi 5 juillet 2017 ((rezonodwes.com))– Mon exposé d’aujourd’hui tire sa substance dans ma mélancolie suscitée par la répétition quotidienne de bévues monumentales commises par les membres de l’assemblée qui s’estime digne de porter le nom de parlement haïtien. Ce parlement s’évertue à aiguillonner la malice de notre peuple déjà si espiègle qui ne surveille que des faux bonds pour étaler à la face du monde par le biais des réseaux sociaux l’ignorance et l’incompétence de nos « valeureux tribuns d’une autre époque ».
Hier, IV a fait la une, Puis vint le tour de émail qui souleva l’hilarité générale et aujourd’hui podophilie tient le haut de l’affiche. J’estime que l’auteur de la première faute a sans doute escamoté les classes de 3ieme et de 2nde primaires, le deuxième n’a pas connaissance de l’outil de travail qui se nomme ordinateur et le troisième n’a pas lu, de toute son existence, le mot pédophilie dont il ignore et l’orthographe et la signification. C’est un portrait très significatif du potentiel de ces hommes élus au suffrage universel ou tout simplement choisis pour tantôt élaborer, tantôt voter les lois auxquelles je dois me soumettre.
Que c’est triste, Haïti.
Ils représentent le peuple c’est -à- dire vous et moi, pour combien de temps encore ? Quant à moi, j’en ai ras le bol, j’ai plus que hâte que cette législature ne soit qu’un mauvais souvenir dans les annales de l’histoire de mon pays. Que Dieu puisse venir en aide à Haïti pour qu’elle parvienne à corriger cette lamentable situation par un vibrant appel au renouveau et la mise en place d’une nouvelle constituante dont la mission consisterait essentiellement à abroger les sempiternels rendez-vous électoraux et à munir la nouvelle constitution qu’elle enfantera de solides balises pour que plus jamais mon pays ne soit exposé à pareilles railleries.
Les « où sont les Hommes de ce pays », ou « vraiment il n’y a pas mieux parmi une population de 13 millions d’âmes vivantes », ou » le niveau de l’instruction a réellement baissé chez vous ». Ces propos récurrents me cassent les oreilles et me bloquent systématiquement dans ma propension de vanter ma fierté d’appartenir à ce coin de terre.
Heureusement que dans les labyrinthes du désespoir jaillit toujours une lueur porteuse d’espoir, capable de galvaniser les énergies pour poursuivre vaillamment le combat en vue d’accéder à un niveau supérieur de conscience individuelle et d’amour collectif envers Haïti. Alors que je me morfondais dans ma honte et ma tristesse un évènement s’est produit et m’a redonné courage,
En effet, vendredi dernier, une exposition de peinture a eu lieu dans les superbes jardins du Hard Rock Café, situé dans l’élégant et attrayant centre d’achat Palma Real de Punta Cana en République Dominicaine. Punta Cana est une ville côtière de l’est du pays voisin reconnue comme une destination touristique de prédilection. Chaque année elle accueille plus de deux millions de touristes, de visiteurs en quête d’attractions festives et d’évasion. Autant dire qu’ils furent légions à visiter l’exposition et à y manifester leurs intérêts.
Devinez ce qu’il advint. Au prime abord, que je porte à votre connaissance qu’ils étaient plus d’une dizaine d’artistes peintres, sculpteurs et photographes à exposer leurs œuvres. Ils étaient de divers horizons mais les natifs du pays composaient le gros du lot. Et toutes les œuvres reçurent en général l’appréciation des visiteurs. Cependant, un artiste se démarqua du groupe, il s’agit de Kepler Jolicoeur, un jeune compatriote, originaire de Jérémie, qui vit du tourisme en qualité de représentant de vente pour un tour opérateur réceptif de la place et de son art à ses heures perdues sur la terre voisine depuis quelques années, selon ce qu’il me rapporta.
Vous étiez absents du spectacle, donc c’est moi qui vous le dis. Il peint au couteau et avec le pinceau. Pendant plusieurs heures ses œuvres ont captivé l’attention quasi-générale des visiteurs. Ils allaient et revenaient pour admirer et commenter le style de notre compatriote. Sans verser dans la gloriole, Kepler a été sans conteste le point de mire de cette exposition.
Une note positive à porter à la liste des histoires qui font gonfler nos poitrines d’orgueil et de fierté.
Chapeau, mon cher Kepler.
Garry Muzeau
garry@toursinhaiti.com
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