Le président vénézuélien est revenu au Brésil après huit ans d’absence. Outre la rencontre avec son homologue brésilien, il participe à la réunion des dirigeants sud-américains débutée mardi.
Le président brésilien Luiz Inácio Lula da Silva a reçu son homologue vénézuélien Nicolás Maduro avec les honneurs à Brasilia lundi, et ils ont annoncé ensemble le début d’une « nouvelle ère » dans les relations entre leurs pays et au niveau régional.
« Le Venezuela a toujours été un partenaire exceptionnel pour le Brésil. Mais en raison de contingences politiques et de malentendus, le président Maduro a passé huit ans sans venir au Brésil », a déclaré Lula lors d’une conférence de presse à l’issue d’une réunion au palais du Planalto, le siège de la présidence.
M. Maduro, dont la dernière visite au Brésil remonte à 2015, est arrivé dimanche dans la capitale brésilienne pour participer mardi à une réunion avec d’autres dirigeants sud-américains, convoquée par M. Lula.
« C’est le début du retour de Maduro » au niveau régional, et la réunion avec les autres dirigeants sera « le retour de l’intégration sud-américaine », a ajouté M. Lula, qualifiant ce moment d' »historique ».
« Aujourd’hui, une nouvelle ère s’ouvre dans les relations entre nos pays, entre nos peuples », a déclaré à ses côtés le dirigeant vénézuélien.
La présence de Maduro marque le sommet au Brésil : Lacalle se joint aux critiques de Boric et Fernández reçoit le dirigeant vénézuélien
Il ne faisait aucun doute que la présence de Nicolás Maduro serait le point le plus discuté du sommet des dirigeants sud-américains convoqué par Luiz Inácio Lula da Silva, et c’est ce qui s’est passé.
La situation au Venezuela et les propos tenus la veille par le président brésilien, selon lesquels les allégations d’autoritarisme à l’encontre de l’administration de Chávez sont dues à un « récit », ont dominé les débats.
Le président uruguayen, Luis Lacalle Pou, l’a bien compris lorsqu’il a pris la parole lors du sommet. « J’ai été surpris que l’on dise que ce qui se passe au Venezuela est un récit », a déclaré le dirigeant de centre-droit.
S’il y a tant de groupes dans le monde qui essaient de servir de médiateurs pour que la démocratie soit totale au Venezuela, pour que les droits de l’homme soient respectés, pour qu’il n’y ait pas de prisonniers politiques, la pire chose que nous puissions faire est de couvrir le soleil avec un doigt », a-t-il fait remarquer.
» Appelons les choses par leur nom et aidons-les « , a déclaré le dirigeant uruguayen, qui a qualifié M. Maduro de » dictateur « .
Lacalle Pou a expliqué que l’Uruguay maintient des relations diplomatiques avec le Venezuela et a un ambassadeur à Caracas, mais a assuré que « l’affinité » des Uruguayens « est avec le peuple vénézuélien ».
Il a également souligné qu’il ne lui appartenait pas « d’élire un gouvernement », mais qu’il avait « la possibilité de donner son avis », après quoi il a remis en question l’un des points d’une déclaration commune en cours de négociation lors du sommet de Brasilia.
Lacalle a ainsi joint sa voix aux propos du président Gabriel Boric qui, tout en assurant que « nous sommes heureux que le Venezuela revienne dans les instances multilatérales », a fait remarquer que cela « ne peut pas signifier balayer sous le tapis ou fermer les yeux sur des questions qui, pour nous, sont de principe et importantes ».
