Un agenda de mobilisation des responsables d’organisations syndicales œuvrant dans l’éducation articulé autour des rassemblements devant l’Inspection générale de l’Éducation à Musseau et une rencontre le 26 mai avec le ministre Nesmy Manigat vise à intensifier la grève. Les enseignants grévistes dénoncent la mascarade organisée le 18 Mai dernier au Cap-Haitien ayant mobilisé plus de 90 millions de gourdes du trésor public, alors que les acteurs du système éducatif galèrent à recevoir leur salaire.
Les écoliers du secteur public de l’éducation continuent d’être les victimes de l’insouciance des autorités du gouvernement de facto. Six semaines déjà, les portes des établissements scolaires sont restées fermées en raison d’un arrêt de travail initié par les professeurs pour exiger de meilleures conditions de travail et la mise en place d’un comité de médiation de la crise entre autres.
Depuis plus d’un mois, les lignes n’ont pas bougé. Enseignants et autorités du Ministère de l’Éducation nationale et de la formation professionnelle (MENFP) sont restés sur la corde raide sans des perspectives de résolution de la crise. Le coordonnateur général de l’Union nationale des normaliens haïtiens (UNNOH), Josué Merilien, en conférence de presse vendredi, à Bois-Verna, dénonce des manœuvres dilatoires du titulaire du MENFP, Nesmy Manigat consistant à négocier séparément avec des responsables d’organisations syndicales pour discréditer la grève. Il évoque des tentatives de corruption orchestrées par des responsables du MENFP dans l’objectif d’affaiblir le mouvement.
Dans la foulée des initiatives de mobilisation, le syndicaliste évoque une rencontre sollicitée le 22 mai prochain par le ministre Manigat avec des grévistes. Cette démarche est rejetée par les protestataires qui y voient une expression de diversion.
En revanche, les initiateurs de la grève planifient un rendez-vous concerté le 26 mai prochain à Port-au-Prince avec le ministre Nesmy Manigat. Selon le professeur Merilien, ils envisagent de s’introduire dans le bureau du patron du MENFP à l’Inspection générale de l’Éducation nationale à Musseau afin de renouveler leurs doléances .
En outre, des sit-in sont programmés à Bourdon et des manifestations des lycéens à travers le pays sont également dans l’agenda des mobilisations, annoncent Josué Merilien qui qualifie de « décisive » cette 6ème semaine de grève.
À la croisée d’un système éducatif haitien pratiquement en lambeaux, les appels à la grève réitérés ont tendance à fragiliser la situation des familles les plus vulnérables du pays. Considérant le sort de la majorité des lycéens issus du milieu social moins aisé, la poursuite de la grève se révèle fatale pour des lycéens qui ont rendez-vous avec des épreuves officielles de fin d’année.
Hervé Noël
vevenoel@gmail.com
