Jean-Martin Bauer, directeur de World Food Programme (PAM) : “Il est très difficile d’organiser des élections pacifiques avec une population affamée”. En ce sens pour combien de temps encore les haïtiens devraient supporter les caprices d’un Premier ministre incompétent, accusé de participation a l’assassinat d’un président, en plus d’être de mèche avec des gangs criminels?
Samedi 13 mai 2023 ((rezonodwes.com))—Alors que le Premier ministre de facto, Dr. Ariel Henry et ses allies, se préparent à aller pavaner au Cap-Haitien le 18 mai en gaspillant par ci par la les maigres ressources d’un État en faillite, incapable de subvenir aux besoins primordiaux d’une population en détresse, une disette menace des millions de familles haïtiennes.
Les Nations unies alertent sur le fait que le chaos politique qui règne en Haïti met le pays en danger de famine, alors que des agriculteurs sont kidnappés et que les désespérés se tournent vers le mouvement “Bwa Kale”, la justice d’autodéfense pour lutter contre les gangs régnant en toute impunité dans le pays depuis environ trois ans.
« Il ne s’agit pas de la crise alimentaire chronique habituelle en Haïti. Elle est extrêmement grave », a déclaré Jean-Martin Bauer, directeur du Programme alimentaire mondial pour Haïti avertissant qu’ “il est très difficile d’organiser des élections pacifiques avec une population affamée”.
Lors d’une évaluation réalisée en octobre dernier, quelque 20 000 personnes en Haïti ont été classées en situation d’insécurité alimentaire catastrophique, ce qui, selon M. Bauer, est la première fois qu’une population des Amériques est considérée comme menacée de famine.
Selon M. Bauer, les personnes les plus durement touchées vivent à Cité Soleil, un quartier de la capitale Port-au-Prince contrôlé par les gangs, où les habitants sont confrontés à des conditions que l’on retrouve plus souvent en Somalie et en Afghanistan.
Quelque cinq millions de personnes, soit la moitié de la population du pays, se trouvent actuellement au stade de la « crise » de l’insécurité alimentaire, le troisième des cinq niveaux de la classification intégrée des phases de la sécurité alimentaire. Elles sont confrontées à des niveaux de malnutrition supérieurs à la moyenne.
Les personnes qui courent un risque « catastrophique » se situent au niveau cinq. Dès que 20 % d’une population atteint ce stade, elle est considérée comme souffrant de famine.
Selon M. Bauer, la faim alimente les gangs et est exacerbée par les groupes armés. Haïti est entré dans une crise politique à la mi-2021 avec l’assassinat de son président. Depuis, le pays est dirigé par le président de facto Ariel Henry, sous la direction duquel les gangs ont comblé le vide du pouvoir.
M. Henry a demandé qu’une armée étrangère intervienne pour éliminer les gangs, une idée que Washington soutient mais dont le Premier ministre Justin Trudeau a prévenu qu’elle pourrait se retourner contre lui. Ce mois-ci, une commission de la Chambre des communes a déconseillé l’envoi de troupes canadiennes.