Interpeller la conscience collective afin de se libérer de cet instinct de survie imposé par les tenants du pouvoir figure parmi tant d’autres objectifs poursuivis par le collectif « Gonaïves debout ». La première mobilisation entamée le 26 avril dernier renseigne sur l’avenir de cet engagement citoyen.
la route nationale # 1 n’est plus fréquentable en raison des gangs qui occupent la zone de Canaan
Lundi 1er mai 2023 ((rezonodwes.com))–Aux Gonaïves, près d’un millier de citoyens sont descendus dans la rue le 26 avril dernier pour dénoncer l’insécurité et la mauvaise gouvernance politique. La marche initiée par le collectif « Gonaïves debout » a réuni des acteurs de secteurs diversifiés dans la Cité de l’Indépendance motivés par le désir d’une transformation radicale de la gestion de l’État.
Entrepreneurs, enseignants, journalistes, avocats, leaders religieux, politiques et d’autres socioprofessionnels se sont faits souscrire à la démarche de « Gonaïves debout » pour exiger un changement de paradigme dans l’administration de l’État d’Haïti.
Partie de la Place d’Armes, la foule a parcouru plusieurs rues de la ville en scandant des propos hostiles contre l’administration de facto. L’insécurité qui paralyse la vie sociale aux Gonaïves a été vivement dénoncée par les participants. Ces derniers rappellent que depuis près d’un an, la route nationale # 1 n’est plus fréquentable en raison des gangs qui occupent la zone de Canaan.
La rareté des produits pétroliers dans le chef-lieu de l’Artibonite pousse des commerçants à plier bagages. En outre, l’inflation, la décote de la Gourde face au dollar, le black-out mettent à mal toute initiative visant à booster l’économie. La misère s’est installée dans les foyers, l’éducation est sur sa phase déclinante, ont averti les protestataires.
« Le mouvement populaire des Gonaives est plus profond qu’une simple contestation d’une voyoucratie. Il est inspire par une philosophie de changement global pour un nouvel Etat, une nouvelle société, une nouvelle nation, qui prend en main son destin, qui, tout en croyant a la cooperation entre les peuples, se refusera d’être une charge pour la communauté internationale et mobilisera des poles de développement regional solidaire durable dans un souci irreversible de bonheur national pour tous », selon Pierre Robert Auguste, secrétaire général de « Gonaïves debout » et également président de l’Association des Entrepreneurs de l’Artibonite (AEA).
À ce stade, le directoire de « Gonaïves debout » envisage de rehausser le mouvement avec pour objectif un rayonnement national afin de porter d’autres régions du pays à se mobiliser contre l’inacceptable. Le cap est désormais mis sur une prochaine étape en préparation pour continuer à faire résonner l’écho des conséquences de l’insécurité et de la mauvaise gouvernance normalisée par le pouvoir Tèt Kale et ses principaux alliés SDP-Fusion-Inite-RDNP.
Hervé Noël
vevenoel@gmail.com
