Fritz Jean en tournée dans la diaspora : « le gouvernement a des liens avec les groupes armés »
New York, mercredi 26 avril 2023 ((rezonodwes.com))–
M. JOÃO GENÉSIO DE ALMEIDA FILHO (Brésil) a déploré l’escalade de la violence des gangs en Haïti et l’échec des autorités de l’État à organiser une réponse adéquate. Il a constaté qu’en raison de cette situation « consternante », le pays fait face à des niveaux élevés de déplacements internes, à une forte augmentation de l’insécurité alimentaire et à un accès limité aux services essentiels. Pour le Brésil, l’impasse politique actuelle, associée aux crises humanitaires et sécuritaires, a créé un « cercle vicieux » en Haïti, dans lequel « une crise renforce l’autre ».
Une percée dans le dialogue politique entre le Gouvernement et l’opposition est donc essentielle, a souligné le représentant, qui a déploré le manque de représentants gouvernementaux démocratiquement élus. Ne pas remédier à ce vide de légitimité pourrait potentiellement plonger la nation dans une crise plus grave aux conséquences imprévisibles, a-t-il averti.
Il a néanmoins salué l’initiative lancée le 21 décembre pour construire un consensus national pour une transition inclusive et des élections transparentes, observant que, depuis lors, certaines mesures positives ont été prises pour mettre en œuvre l’accord, telles que l’investiture du Haut Conseil de transition et la récente nomination de juges pour pourvoir les sièges vacants à la Cour de cassation. Il a encouragé l’intensification des efforts visant à assurer un dialogue politique national large et inclusif afin que la normalité institutionnelle puisse être rétablie et que des élections soient organisées.
Le représentant a cependant jugé nécessaire de contrôler les activités des gangs, afin de créer les conditions permettant l’organisation d’élections crédibles. Il lui importe également de veiller à ce que les groupes politiques et économiques n’exploitent pas la crise humanitaire pour leurs propres intérêts. Il a souhaité à cet égard que le régime de sanctions adopté en octobre dernier contribue à rompre le lien entre le pouvoir politique et économique et les gangs haïtiens.
Il a donc appelé le Comité des sanctions à poursuivre ses délibérations pour imposer des sanctions avec le plein appui de la communauté internationale. Enfin, le représentant a exhorté la communauté internationale à redoubler d’efforts pour favoriser le développement économique et social d’Haïti et l’empêcher ainsi de retomber dans la violence.

