En signant un décret visant à empêcher les États américains de réglementer l’intelligence artificielle, Donald Trump a réaffirmé son alignement avec l’industrie technologique. Mais cette initiative, présentée comme un moyen d’éviter une mosaïque de règles locales jugées contraignantes, provoque une fracture inhabituelle au sein même du Parti républicain.
Si la mesure est saluée par les acteurs de l’IA, qui redoutent la complexité de plus d’une centaine de lois adoptées par les États, elle suscite une opposition ferme de responsables conservateurs attachés au principe des droits des États. Des gouverneurs et parlementaires républicains, notamment en Floride, en Utah ou au Texas, estiment que le décret empiète sur les prérogatives garanties par le dixième amendement de la Constitution.
Le texte prévoit notamment la création d’une cellule judiciaire au sein du ministère de la Justice pour contester les lois étatiques sur l’IA, ainsi que l’examen de sanctions financières fédérales. Une perspective qui inquiète plusieurs élus républicains, soucieux de protéger leurs électeurs contre des usages jugés risqués de l’IA, notamment en matière de protection des consommateurs et des mineurs.
Au-delà du débat juridique, l’enjeu est politique. À l’approche des élections de mi-mandat, cette confrontation pourrait accentuer les tensions entre une aile pro-technologie et des conservateurs plus populistes. Pour certains stratèges, le risque est réel : voir l’IA devenir un nouveau front de divisions internes, au moment où l’unité du parti est déjà mise à l’épreuve.

