La Banque de la République d’Haïti (BRH), organe régulateur des institutions bancaires en Haïti, tarde encore à réagir face aux tensions dans certaines banques privées à Port-au-Prince nées du refus des caissiers à autoriser des retraits en dollars américains. Cette situation peut entrainer un effet de domino, prédisent des observateurs.
Samedi 22 avril 2023 ((rezonodwes.com))–
Des images de clients de banques privées vexés par le refus des caissiers d’autoriser les retraits en devise américaine tournent déjà en boucle sur les réseaux sociaux. Dans le courant de la semaine, plusieurs scénarios de clients qui protestent contre les restrictions imposées sur des transactions en dollar confirment une réalité au bord de l’explosion. Des femmes se sont déshabillées, ont lancé des invectives contre des caissiers et créé des tensions dans des banques, témoignage d’une certaine limite franchie qui exaspère les détenteurs de comptes en dollars.
Aucune loi, aucune injonction de la Banque de la République d’Haïti (BRH) n’autorise une institution monétaire comme une banque privée à imposer des limites sur la quantité de dollars à tirer lors d’une transaction. Sur quelle base, en vertu de quelle disposition, une banque peut-elle décider d’exiger à un client le montant à tirer sur un livret libellé en dollar américain ?
Dans l’opinion, l’attitude pour le moins excentrique des clients disposés à perturber le fonctionnement d’une banque est saluée. Sur les plateformes numériques, rares sont les commentaires à blâmer la réaction de deux jeunes femmes remontées contre la décision des caissiers appliquant les instructions de leurs supérieurs. La majorité des personnes ayant opiné trouvent anormal que les institutions bancaires, sans assise légale, imposent leurs quatre volontés aux clients.
Quid de la circulaire 114-2 de la BRH ?
Dans l’intervalle, une vaste mobilisation s’organise sur les réseaux sociaux. Des détenteurs de livrets libellés en dollar américain s’apprêtent à livrer combat dans des banques contre le refus de dépasser le seuil de 100 dollars lors d’un retrait.
Face au déferlement des critiques, le gouvernement de facto maintient le silence, dénoncent des citoyens.
Hervé Noel
vevenoel@gmail.com
