Ouest-France journal | Haïti: « La terreur est permanente »

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Et Ariel en rit!

Dimanche 2 avril 2023 ((rezonodwes.com))–

« La terreur est permanente » : depuis Haïti, un habitant de Cheffes lance l’alerte

À Cheffes, au nord d’Angers (Maine-et-Loire) l’association Ayiti lance un appel pour alerter sur la situation catastrophique dans laquelle ne cesse de s’enfoncer le pays.Une salle de cours, d’avant la crise politique, telle que l’ont découverte les Cheffois lors de l’un de leurs séjours.

  • Une salle de cours, d’avant la crise politique, telle que l’ont découverte les Cheffois lors de l’un de leurs séjours.Une salle de cours, d’avant la crise politique, telle que l’ont découverte les Cheffois lors de l’un de leurs séjours. | 

Depuis de nombreuses années, via l’association Ayiti, des habitants de Cheffes, au nord d’Angers (Maine-et-Loire) et des communes voisines se mobilisent pour aider à l’éducation en Haïti, autour d’un noyau de bénévoles, en faisant des dons ou en participant aux actions de solidarité proposées. Des écoles et un centre de formation ont été construits à Port-au-Prince. Dans la capitale, plus de 700 Haïtiens ont suivi avec succès la formation et ont essaimé dans le pays en tant qu’enseignants qualifiés.

Une association en sommeil

Jusqu’à récemment, l’association Ayiti, créée en 1996, organisait des animations solidaires pour collecter des fonds au profit de ce pays des Caraïbes. Des ventes de vins étaient ainsi proposées à Cheffes. Mais depuis quelques années, l’association est en sommeil, au regard de la détérioration de la situation dans le pays.

Tout cela, c’était avant septembre 2019. Depuis cette date, sur place, la situation ne fait qu’empirer. Et l’assassinat du président Jovenel Moïse en juillet 2021 a ouvert une nouvelle ère d’incertitude. La crise politique et économique profonde qui mine Haïti a favorisé la montée en puissance de ces gangs, donnant lieu à une spirale de violence. «  Certains quartiers populaires de la métropole haïtienne se sont transformés en véritables zones de guerre ou en no man’s land  », écrivait récemment l’un des bénévoles d’Ayiti, présent sur place. Souhaitant rester anonyme, compte tenu de la situation sur place, il donne régulièrement, par courriels, des informations aux autres Cheffois membres de l’association.

« Le monde a besoin d’entendre »

Dans le secteur où se situe l’établissement, des bandes armées ont pris le contrôle de toutes activités, relate-t-il. «  Des gangs entrent dans les maisons en pleine nuit, agressent et pillent. La terreur est permanente, les enlèvements sont monnaie courante, les enfants sont empêchés d’aller à l’école et sont parfois recrutés pour des violences . »

Il est aussi question d’une crise sanitaire liée au manque d’eau. Livrée par camions-citernes, elle n’arrive plus : «  Les chauffeurs de camions refusent de venir dans les zones contrôlées par les bandits. »

Le bénévole demande à ses amis français de se mobiliser : « C’est en alertant le plus grand nombre de personnes qu’on obtiendra peut-être une mobilisation onusienne.  » «  C’est l’objet de notre démarche », précise l’un des Cheffois présent sur place, et qui prend appui sur une visite en février de Volker Türk, le haut-commissaire des Nations unies aux Droits de l’Homme. Celui-ci conclut : « Le monde a le besoin d’entendre ce dont j’ai été témoin. L’une des pires situations de pauvreté et terreur au monde. Un pays où une personne sur deux est confrontée à la faim.  »

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