La position courageuse adoptée par le Président de l’Association nationale des magistrats haïtiens (ANAMAH) le juge Jean Wilner Morin doit interpeller les autres juges certifiés du système judiciaire afin de relever l’image dégradante de la justice, estime la directrice de programme de la FJKL, Marie Yolène Gilles.
À l’occasion d’une séance correctionnelle au Tribunal de Première instance de Port-au-Prince, lundi 27 février, le juge Jean Wilner Morin a clairement manifesté sa position de refuser de partager le siège avec le Commissaire du gouvernement Jacques Lafontant, non certifié par la Commission technique de Certification (CTC).
La directrice de programme de la Fondation Je Klere (FJKL), Marie Yolène Gilles applaudit la décision adoptée par le juge Jean Wilner Morin de renoncer à prendre siège en compagnie du Chef de la poursuite de la juridiction de Port-au-Prince, Me Jacques Lafontant, frappé par la non certification, mais qui s’obstine à l’idée de conserver son poste à la tête du Parquet de Port-au-Prince.
La position du magistrat Morin est conforme au mémorandum du 23 février du Secrétariat technique du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire (CSPJ) qui instruit les chefs de juridiction à empêcher fermement aux Magistrats non certifiés de prendre siège ou d’exercer toute fonction relevant de la magistrature.
Le document enjoint les concernés à prendre toutes les dispositions nécessaires, voire saisir la force publique en cas de réticence aux fins de récupérer les matériels roulants et autres équipements encore en possession des magistrats non certifiés.
La dirigeante de la FJKL encourage les autres magistrats certifiés à suivre la voie choisie par le juge Jean Wilner Morin afin, dit-elle, de redorer l’image de la justice.
Parallèlement, elle condamne le comportement scandaleux du commissaire du gouvernement Jacques Lafontant d’agresser verbalement un membre de la Commission technique de certification (CTC) dans l’enceinte du Tribunal. Des actes qui déshonore la justice, soutient la militante des droits humains.
Dans l’intervalle, Marie Yolène Gilles blâme le Premier ministre de facto Ariel Henry, qui avilit la justice en instituant la corruption dans l’appareil judiciaire. Elle dénonce le comportement révoltant du neurochirurgien qui met en péril l’avenir du CSPJ.
Hervé Noël