Le programme de visas humanitaires offre aux beneficiaires haitiens, cubains un moyen pour intégrer le marché du travail aux Etats-Unis | Des représentants d’organisations pro-immigration aux États-Unis ont rejeté mardi l’idée que le programme d’octroi de visas humanitaires aux Cubains, Vénézuéliens, Haïtiens et Nicaraguayens constituera une charge économique pour les États d’accueil et ont fait valoir qu’il s’agira au contraire d’une contribution aux caisses publiques.
Mardi 31 janvier 2023 ((rezonodwes.com))–Le directeur pour la Floride de l’American Business Immigration Coalition, le Vénézuélien Samuel Vilchez Santiago, a qualifié de « solution de bon sens » la « libération conditionnelle » humanitaire pour les ressortissants de ces quatre nations que l’administration du président américain Joe Biden a lancée début janvier.
« Ce programme offre un moyen aux immigrants d’entrer sur le marché du travail », a déclaré M. Vilchez, l’un des participants à une téléconférence virtuelle organisée par le Venezuela American Caucus, ce qui est important dans le contexte économique actuel et à un moment où les États-Unis « connaissent une pénurie de main-d’œuvre dans plusieurs secteurs ».
La directrice exécutive de l’organisation, Adelys Ferro, a fait allusion à des études qui montrent qu' »un grand nombre de ces immigrants qui obtiennent un statut légal viennent occuper des emplois qui sont vacants depuis des mois ».
« Ainsi, pour les États bénéficiaires, l’aide d’un point de vue économique va bien au-delà du paiement de taxes », a-t-elle ajouté.
« Nos entreprises ont un besoin urgent de ces nouveaux travailleurs. D’un point de vue économique, c’est la chose la plus sensée à faire », a déclaré M. Vilchez, qui a précisé qu’à ce jour, quelque 18 000 personnes ont profité du programme, les Vénézuéliens constituant la majorité d’entre elles.
Les États-Unis ont annoncé le 5 janvier qu’ils allaient accepter plus de 30 000 migrants par mois en provenance du Venezuela, de Cuba, du Nicaragua et d’Haïti, élargissant ainsi un programme qui accorde des permis humanitaires aux Vénézuéliens depuis octobre.
Pour bénéficier de ce programme, qui a fait l’objet d’une action en justice intentée par les procureurs généraux de 20 États républicains, les candidats doivent remplir certaines conditions, notamment arriver par avion et avoir un parrain aux États-Unis qui puisse leur apporter un soutien et un appui financier.
« Nous voyons avec douleur comment le programme est utilisé comme une arme politique par les dirigeants républicains », a déploré María Antonieta Díaz, présidente de l’Alliance américano-vénézuélienne et marraine, avec son mari, d’une vingtaine de personnes à travers ce programme.
Elle a souligné que son expérience lui a permis de voir comment « donner une chance à une personne a une répercussion positive et immense sur les membres de la famille qui restent au Venezuela, qui bénéficient des transferts de fonds ».
Dans le cas du Venezuela, pays dans lequel « une profonde crise humanitaire » a provoqué l’exode de 7,1 millions de personnes, l’une des plus grandes migrations de ressortissants d’un pays, M. Díaz a souligné que le programme a permis de réunir des familles et de leur offrir des possibilités de vie meilleure.
La Cubano-américaine Ana Sofía Peláez, cofondatrice du Miami Freedom Project, a déclaré que l’action en justice des procureurs républicains « ne fera qu’apporter plus de chaos et de confusion à un processus déjà complexe ».
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