Le meilleur des cas Lambert

0
2230

Après environ trois décennies de domination féroce dans une politique sauvage de marchandage souterrain, bavardage médiatique, vagabondage officiel et lynchage de ses concurrents dans l’arène de la dilapidation du trésor public, l’animal politique détraqué aurait été « blessé » dans sa propre jungle ensanglantée. Un éminent Joseph incontournable dans le « business politique » relégué soudainement de la tête à la queue, le jeu de vilains est inversé suite à la trahison « intéressée » des flibustiers d’une communauté internationale perfide qui mord en traître ses propres serviteurs. Après 25 ans de service « loyal » au profit des bourreaux étrangers, Joseph a été largué dans une fournaise torride en voyant ses dossiers secrets opaques exposés au grand jour, dans une transparence cancérigène. Quelle ingratitude du Blanc aux yeux vairons !

Multiples véhicules et multiples résidences onéreuses à son service comme s’il était un animal aux multiples fesses, le déshonorable Lambert honorait la pratique de la mégalomanie dans la disette. Son nom calligraphié en caractères gras dans les scandales de prêts délinquants à l’ONA, dans les ressources du FDI (Fonds de Développement Industriel), au sein de plusieurs ministères et organismes autonomes, Joseph est un « entèlijan » qui se la coulait douce dans le trésor public. Pour mieux sucer les finances dévolues à la collectivité dont celles du PetroCaribe, le fameux caméléon politique est toujours prêt à pactiser avec le diable.

Quand il ne siège pas au Parlement, Joseph pavane dans les couloirs de la présidence à titre de conseiller spécial. Il a été au service du président René Préval pour opérer des sales boulots dont celui d’évincer arbitrairement le candidat élu au premier tour des scrutins de 2010 dans la course électorale afin de plaire au patron étranger. Pourtant, Jude Célestin était considéré dans un premier temps comme son ami, son poulain. Joseph ne le recule pas devant les machinations. Aux premiers jours de l’amateur Martelly qui tâtonnait avec les boutons stratégiques des institutions régaliennes, Joseph était devenu, de concert avec son frère siamois Youri Latortue, conseiller spécial de la présidence. Pacte entre un profiteur et un imposteur catalogué quelques semaines avant la négociation frauduleuse d’un éléphant furieux dans un magasin de faillance. Il ne vit que de la politique insalubre. Dans le pire des cas, Joseph se retrouve avec une lettre de créance pour se faire de la santé politique et financière dans la diplomatie à l’étranger. Jamais, ce gros poisson aux nageoires ravisseuses ne peut rester en dehors du bassin de la politique toxique. À l’exception de son cavalier Polka Youri Latortue, lui aussi dans l’œil du cyclone, aucun brasseur politique de sa cohorte ne saurait ravir à Lambert le titre de champion de la politique sale.

Lambert expose son délicat cas sur les ondes

Toujours présent dans les conflits et les délits, aujourd’hui il défraie la chronique en racontant son délicat cas sur les ondes d’un média de la capitale. Ce dimanche 9 janvier 2023, la veille de la fin de son mandat de sénateur, ce dealer politique a offert à la société l’apothéose de ses acrobaties astucieuses. Celle-ci est à graver dans le grand livre des fourbes réelles imaginaires. En perte de vitesse depuis les farouches sanctions géopolitiques diligentées par le Canada et les États-Unis contre les dealers métamorphosés en leaders en vue d’assurer leur impunité et immunité dans la bulle officielle, l’ex éternel sénateur du Sud-Est a dégainé ses dernières cartouches de mensonges effrontés dans la jungle meurtrière.

Pour assouvir sa nostalgie, Lambert a envisagé d’emprunter le chemin périlleux pour se payer une ultime visite au Parlement. Tenace, le sénateur « têtu » était en altercation avec ses « bodyguards » qui l’avertissent qu’il les conduirait à la boucherie s’il poursuit sa route dans une certaine direction soupçonnée d’être dangereuse. Le sénateur « bien décidé dans sa mission préméditée » ne voulait entendre raison en optant d’opérer le demi-tour salutaire.

Sa grosse cylindrée bloquée par une pile de fatras, le sénateur aurait été contraint de passer des quatre pneus à ses deux « bitchelos » afin de pouvoir sauver sa peau de ce terrain piégé. En bon Super-Mario, le sénateur a été forcé d’opérer un « U-turn » en pas de tango, en étalant ses ailes de Batman ou de Superman mais laissant son blindé sur le champ de bataille. « Diversion au profit de l’ennemi ». Le corps du sénateur serait mieux blindé que son véhicule. Dommage que le sénateur n’ait été en mesure de partager ce niveau de blindage corporel avec le regretté Éric Jean Baptiste. Haïti n’aurait pas mis en terre de manière si prématurée un citoyen digne qui défendait de nombreuses causes politiques et sociales. Non plus, la veuve de la sommité Leslie F. Manigat ne se serait pas foudroyée dans ce dernier choix politique qui hypothèque l’avenir du RDNP. Bref.

De son pistolet 38 de marque magnum, le sénateur paranoïaque aurait abattu l’un des bandits muni d’une lourde mitraillette qui s’approchait de son véhicule officiel tombé soudainement dans la gueule des loups du Village du diable à la veille de la fin officielle de son mandat de sénateur. Comme à un épisode de la légende de Zorro, les deux snippers auraient dégainé simultanément. Le criminel à sapattes – qui serait moins adroit – aurait été touché mortellement ; et le bandit à cravate – très habile à la gâchette – aurait été blessé virtuellement dans un œil habitué à couler des larmes de crocodiles.

Parallèlement, les gardes du corps du président du Grand Corps infime auraient fait tomber deux autres bandits. Trois cadavres dans le camp des diables du Village du diable alors que même la PNH munie de plusieurs policiers de corps spécialisés véhiculant en chars blindés ne pouvait sauver la peau des siens face à ce gang surpuissant qui prend en otage le Bicentenaire et ses alentours. Définitivement, monsieur Lambert veut prendre tous les enfants du Bon Dieu, y compris les yeux de lynx, comme des canards sauvages. Bravo sénateur !

Le principe salutaire voudrait qu’un prisonnier continue de mettre son talent au service des belles créations. Espérons alors que les entités internationales qui épinglent le sénateur plusieurs exactions dont des crimes transnationaux feront un deal avec la Hollywood pour qu’il cogite de manière assidue de concert avec Steven Spielberg. Monsieur le président-prisonnier, veuillez bien gâter la Hollywood de productions fascinantes. Les cinéphiles s’en raffoleront.

De cette machination magistrale, l’inspiration a été à son paroxysme. À travers cet ultime acte kamikaze, le sénateur-snipper a définitivement remporté le trophée du dealer politique haïtien du millénaire. Malheureusement pour le sénateur, l’adage qui voudrait que le méchant fasse toujours une œuvre qui le trahit est une vérité coulée dans du béton. Dans le cas de Lambert, il est audible et visible que le méchant patauge en une multitude d’incohérences qui l’avilissent. Le montage de la veille du deuxième lundi de janvier est bourré d’invraisemblances, de contradictions, d’auto-accusations.

Les faux-pas de Lambert

Térence stipulait : « Un mensonge en entraîne un autre ».” Ainsi, l’imposteur qui croit berner les esprits ingénus va se piéger dans une spirale infernale qui va lui rappeler que “La corde du mensonge est très courte.” Cela fait déjà très longtemps que des politiciens qui s’autoproclament zannimo politik font un usage abusif de ce constat de Maurice Chapelan qui soutient que “Le mensonge est l’oxygène de la respiration sociale.” Lors des racontars absurdes du sénateur à la presse locale, l’incohérence a atteint le Zénith.

Devoir de mémoire et principe scientifique obligent, il incombe à la vérité et à la justice de placer son mot loyal et objectif pour que l’éthique ne soit pas assassinée par le sophisme. Quand des gens mal intentionnés s’octroient la mission de tordre la vérité, l’intégrité doit monter son cheval de vigilance pour les en détourner. C’est dans l’optique de faire accoucher la vérité que le philosophe Socrate nous a légués des techniques cognitives en héritage. Passé aux moules de la maïeutique, le sénateur a drastiquement failli aux premières secondes de son interview à la presse.

Le sénateur aurait-il ignoré que c’est depuis le milieu du 17e siècle que le discours de la méthode a été déposé au panthéon de la pensée critique par le philosophe René Descartes en vue de renforcer la justice de l’arme dialectique de contrecarrer les dérives de la déraison et de la subjectivité par le doute cartésien ? Cette pratique logique invite l’esprit humain à accueillir avec pincette tout récit qui lui est livré noir sur blanc ou conté verbalement. En voici quelques interrogations qui feraient réfuter le récit du sénateur d’un revers de main.

  1. Que faisait le sénateur VIP au poste de pilotage de sa Prado blindée alors que son chauffeur accrédité était à bord du véhicule ?
  2. Dans quel intérêt aurait-on gardé secret le nom de l’autre sénateur à bord alors que celui-ci serait aussi un « héros » de la nation ? S’agissait-il alors d’une mission « Bizango » ?
  3. Trois bandits de tombés dans le camp de l’ennemi alors que les six passagers du véhicule officiel y étaient sortis intacts pendant que seulement le sénateur ninja a été touché par des éclats de vitres. Entre-temps, les mitraillettes de ces criminels endurcis qui ont déjà abattu plusieurs policiers auraient-elles été muettes ?
  4. Une moto envoyée par l’ange Gabriel serait venue au secours de Joseph et de son collègue pris au piège des malfrats ? Le film « Speed » de Keanu Reeves et Sandra Bullock a été reproduite, cette fois en motocyclette. Par quelle magie les quatre autres passagers à bord du blindé seraient donc sortis sains et saufs dans cette embuscade luciférienne ?

Personne n’a le droit de badiner avec les biens de l’État. Haïti doit mettre fin avec de telles comédies au sommet de l’Administration publique. Dans une clarté obscure, aucune version du récit inventé piètrement maîtrisé par le sénateur-acteur ne réussit le test critique de la logique. Le sénateur schizophrène a donc donné de la substance aux adeptes de la dialectique et de la maïeutique pour lui faire accoucher la vérité, dans la douleur d’un œil.

Suite logique. L’Inspection générale de la PNH a le devoir d’investiguer sur les deux policiers qui accompagnaient le sénateur. La DCPJ est contrainte de cuisiner le sénateur, son collègue et les autres membres de cette « Mission impossible ». Le réalisateur  Christopher McQuarrie  et l’acteur Tom Cruise font face à de sérieuses concurrences.

C’est uniquement au sein des sociétés en perte de repère que les sentinelles ne se réveillent pas de leur léthargie pour freiner les ambitions et fantasmes politiques des opportunistes dans leur vive allure d’induire la société en erreur. Haïti ne peut sortir de ce bourbier sans une franche réconciliation avec la sincérité et la vérité dans les affaires publiques.

La source de la schizophrénie du sénateur

C’est depuis la vague orageuse des sanctions et confiscations internationales qui ont dicté des décisions « conspirées » contre des contrebandiers économiques et des dealers politiques que les lignes sont en train de bouger avec fracas en Haïti. Dans un premier temps, le sénateur déchu avait promis de liquider même sa dernière paire de chaussures afin de correspondre avec ses traîtres étrangers qui le cataloguent de criminel et de corrompu. Le coup est d’autant plus dur quand le sénateur marionnette se souvient qu’il servait fidèlement ces mercenaires étrangers depuis plus de 25 ans. Une semaine de pèlerinages dans les médias pour tenter en vain de redorer son blason, les sorties « gwovan tilapli » du sénateur pour feinter l’opinion publique ont fait long feu. Le public n’entend plus parler de cette batterie d’avocats à mobiliser contre Carrière et Trudeau. Question de sauver l’image chiffonnée du reste insignifiant du petit Grand corps, le sénateur au chapeau de président du « Tirès » a été contraint par quelques-uns de ses pairs à la démission. L’éternel officiel vulnérabilisé en dehors de l’immunité officielle a boudé cette invitation qui lui rendrait mazora avant le lundi 9 janvier 2023. Mais le jeu de la diversion et de la procrastination ne peut durer éternellement. La psychose du sénateur est à son apogée.

Fidèles à la doctrine de Monroe, les prédateurs de l’Occident opulent qui se veulent omniprésents et omnipotents en Amérique n’ont pas d’amis. Ils ne font que braquer leurs yeux gourmands sur les cons indésirables qui désirent les faciliter dans leurs projets démoniaques d’exploitation à outrance des ressources précieuses des pays du Sud. Tant que vous constituiez un pion utile à leur agenda, ils vous côtoient, ils vous tutoient, ils vous utilisent comme un croupion pour concrétiser leurs rêves égocentriques. Par contre, ce sont encore ses faux-amis entêtés à semer le cauchemar au sein des nations pilotées par la gouvernance mazette qui baiseront les dealers politiques à la Judas Iscariote pour les livrer et les déposer au dépotoir, comme du papier hygiénique.

En bons « idiots utiles », les cons politiques au service des démons diplomatiques finissent toujours dans la poubelle de l’histoire. Indexé de corruption, de dealer de drogue et de connivence dans le banditisme musclé, l’ex-président du reliquat du Sénat impotent qui était à deux doigts de se faire coiffer Premier ministre ou président de la République historique est à deux doigts de continuer son périple terrestre dans un costume de prisonnier. 

Du cinéma, en vivo

Haïti œuvre à rafler les oscars du septième art en révolutionnant le système de la Hollywood qui évade les consommateurs de la « movie » moderne particulièrement en des œuvres virtuelles, bourrées de légendes. « Terminator », « Vendredi 13 », « Piège de Cristal », « Une journée en enfer », « Adieu les cons », les « Chocs de Titans » se vivent quasiment au quotidien en Haïti, dans une stupéfaction « Titanic ».  « Chute de la Maison Blanche », « Kidnapping orchestré par un parlementaire », « diner de cons entre cons et démons », « Les diables politiques sont tombés sur la tête ». Il y a bien de titres époustouflants à tirer du quotidien haïtien qui sont proches de certains opus de la Hollywood aptes à couper le souffle des amants du cinéma. Un jour, quand il fera jour dans ces ténèbres causées par le vide politique abyssal, le Capitol, le Lido, l’Olympia et le Rex se recristalliseront au « Zénith » en fêtant leur « Triomphe » sur ce régime politique criminel talenticide qui tue notre loisir de déguster des œuvres cinématographiques « Impérial ».

Le dernier scénario en date offert par l’acteur-réalisateur Joseph Lambert est très voisin du film « Air Force One » dans lequel l’avion présidentiel a été l’otage d’un groupe de terroristes. Dans cette fascinante réalisation hollywoodienne, le président Américain « Harison Ford », franc-tireur et détenteur des aptitudes de Mike Tyson a défendu avec classe l’engin spatial emblématique de la grande puissance mondiale. Les terroristes qui ont perpétré le guet-apens contre la Maison Blanche ont été anéantis par le président. Victoire du pistolet sur la kalachnikov. Légitime défense.

De Martine à Joseph, le cinéma serait ressuscité en Haïti. « Le cas de Lambert » est un nouveau récit de génie rapproché de celui de « Titine » qui avait encaissé sept (7) balles aux fesses lors de l’exécution sauvage de son autre moitié Apredye inapte à s’échapper de l’engrenage du cartel criminel avec lequel il n’était plus en odeur de sainteté. Les parrains cyniques et narcissiques effacent toujours de l’échiquier les filleuls rebelles qui refusent brusquement de jouer leurs jeux mesquins. C’est un principe élémentaire de l’abécédaire de la mafia. « Trayi la, mouri la ». À peine si les plus justes y seront sauvés.

Seuls les humains avisés, sains d’esprit et du cœur, sauraient se démarquer des conspirations concoctées contre eux. Car dans bien des cas, le coup mortel est affaissé de l’intérieur. Auquel cas, seul un miracle aurait épargné la victime ciblée. Dans son esprit confus, le faux Moïse haïtien devenait un sorcier qui faisait la chasse aux sorcières en menaçant d’une part un groupuscule d’oligarques et en livrant d’autre part des ressources publiques au clique envers lequel il demeurait fidèle. À la vérité, ce Moïse qui se croyait être un sauveur se révélait plutôt un usurpateur, non moins corrompu que son véreux parrain. Que la bande de prétendus jovenélistes consacrés nouveaux riches déloyaux cessent de vendre à la postérité ce paralogisme d’un Moïse au rêve libérateur. « Tu ne saurais conduire un peuple à la terre promise quand tu es mêlé dans tous les scandales. Point barre !

Au lieu d’un rêve assassiné, Haïti y a vécu un cauchemar entériné par des brasseurs politiques qui ne peuvent respirer que l’oxygène de la bulle officielle. Au gré de la mémoire, les témoins de la débandade politique de la récente décennie ne sauraient accepter que des « petits profiteurs » déroulent un beau film d’un Jovenel bon pour Haïti. Tous les indicateurs économiques et sociopolitiques ont prouvé que dans sa caravane de mensonges polymorphes « l’ingénieur Moïse » a plongé le pays dans la catastrophe en des projets mosaïques sans pied ni tête.

Puisque de fervents Jovenélistes enrichis illicitement ne se gênent point d’exposer une audace surdimensionnée pour monter au créneau dans la perspective de vendre un Jovenel Moïse excellentissime, alors les nazistes n’auraient pas tort de calligraphier en lettre d’or au mémorial universel le nom d’Adolph Hitler comme une personnalité sans tâche, dévouée à protéger toutes les races. Quand des acteurs inventent des histoires propagandistes mystificatrices en quête de la sympathie populaire afin d’en tirer des profits au grand dam de la raison, la dialectique doit s’y mettre en croix pour les en empêcher. Le silence de l’intelligentsia n’est pas d’or.

Haïti doit cesser de faire l’apologie de la gabegie. Encenser de vilains personnages ou louanger des paradigmes iniques engendrent des risques de perpétuation et d’amplification des mauvaises pratiques d’une personne à l’autre, d’une génération à l’autre. Le positif comme le négatif se disséminent à travers des effets d’entraînement ancrés dans la magie de l’image. C’est dans cette ligne que les psychologues Américains James Wilson et Georges Kelling ont cogité pour léguer à la postérité une œuvre capitale : « Broken Window Effect ». Cette mise en garde nous rappelle qu’une simple négligence au niveau d’un seul élément est susceptible de causer l’effondrement intégral de tout un système.

En prêtant le flanc à toutes les dérives politiques jusqu’à accueillir la bêtise au palais, la connerie au parlement et la stupidité aux ministères, Haïti est un prototype de l’observation empirique de ce paradigme. Il est urgent de changer de direction. Un pays se construit avec des hommes et des femmes dignes à ses axes politiques.

Politique, équivalent de ruse : raisonnement fallacieux 

Quand la politique veut, la nation peut. La politique coiffe tous les secteurs de la vie. Construction de routes, de logements sociaux, d’hôpitaux, de stades, d’écoles, de campus universitaires, etc. ; il n’existe pas un seul projet de société qui ne s’inscrive d’abord dans une ligne de l’agenda du programme de politiques publiques. Trop longtemps dans cette ineptie de tendance suicidaire de laisser le terrain politique « liben libè » à des loups, des voyous, des aliborons, des caméléons et des animaux de toutes les espèces. Haïti ne peut se relever si cette médiocratie rancie continue d’avaler du terrain. L’intégrité et la compétence doivent se mêler de la partie afin de sauver la patrie. Le capital humain compétitif est l’huile qui fait rouler le moteur du développement inclusif. Tel est le tableau qui se dépeint au sein de tous les secteurs des sociétés qui assurent le bien-être de leur collectivité. Haïti ne pourra jamais entrer dans la modernité en se faisant représenter par des présidents indécents, des ministres sinistres, des sénateurs imposteurs et des députés sans lecture ni écriture. Au « chapitre IV » du livre du clairin nazon, « Yes Aya » s’était même interrogé de son auto-égarement de devenir un père conscrit. Coup dur pour la méritocratie avait-il indigné.

Sous un angle magnanime, un sort regrettable n’est jamais réservé aux militants des nobles causes ni aux personnalités politiques intègres. Les annales de l’histoire politique récente nous en ont gâtés d’une pléiade d’exemples légendaires. L’anticonformiste aux idéologies injustes, l’immortel Fidel Castro, a été l’objet de plus d’une centaine de tentatives d’assassinats. Pourtant, le leader Maximo a vécu un périple terrestre dans la longévité, jusqu’à l’âge de quatre-vingt-dix (90) ans. Nelson Mandela est un cas similaire d’une figure politique persécutée et emprisonnée arbitrairement, a plusieurs reprises et pendant plusieurs années. En plus de leurs vies terrestres remplies de bravoure et de lumière qui finissent par illuminer le chemin de leurs nations, ces hommes y ont vécu très longtemps auprès de leurs familles et de leurs peuples. La belle leçon serait qu’il ne suffit pas d’être bon stratège. Il faudrait surtout être récipiendaire d’une onction spéciale pour ne pas succomber aux coups traîtres planifiés par la mafia de l’interne et de l’externe.

Et même si l’on devait laisser ce corps périssable pendant que l’on s’accrochait à des plaidoiries en faveur d’un monde juste ? On n’aurait juste perdu que cette chaire corruptible d’ailleurs qui doit retourner dans la poussière un jour ou l’autre. L’essentiel dans la vie consiste à ne pas vendre son âme au diable. N’est-ce pas que la postérité se souviendra en permanence des âmes magnanimes qui avaient emprunté le sentier de l’intégrité et de la personnalité. Par exemple, quel gouvernant moderne ne serait pas envieux des progrès économiques et sociaux du Cuba et de l’Afrique du Sud ? Un point commun à ces deux pays, ils étaient gratifiés de deux augustes personnalités trônées à la plus haute magistrature qui y ont tracé des avenues prometteuses à travers le respect des principes et des valeurs intrinsèques. Tandis que le poisson pourrit par la tête, En Haïti, nous cultivons cette manie de plébisciter de gré ou de force des leaders impliqués dans toutes sortes de saloperies et d’escroqueries. « Tant vaut le dirigeant, tant vaut la nation », ce n’est pas un slogan, c’est une institution salutaire.

S’il est vrai que le corps de Martin L. King a quitté cette planète à seulement 39 ans, il est d’autant plus vrai que ce fervent opposant au racisme et au militarisme est devenu un esprit éternel dans les relations fraternelles. Par les plaidoiries de MLK, des idéologies, des races et des classes hétérogènes peuvent cohabiter dans le respect mutuel. L’humanité en est reconnaissante. Définitivement, nous côtoyons chaque jour des vivants qui sont des morts ; mais aussi des morts qui restent bien vivants dans nos pensées, dans nos actions, dans les interactions et les conventions modernes. Cette catégorie d’humains surhumains appartient à l’éternité bienheureuse. Merci Toussaint, merci MLK. Bref.

Au vu des scénarios qui se déroulent en Haïti, la dialectique est perplexe quant à la réticence de la Hollywood d’opter à mobiliser des missions de cinéastes en Haïti pour orner leurs scènes cinématographiques de faits insolites capables de gâter davantage les cinéphiles en quête de nouveauté. Sans doute, le niveau d’insécurité effraie Steven Spielberg. De la fiction à des imaginations inimaginables à vivre dans un réel vivide, les politiques haïtiens de la dernière décennie donnent de la matière aux arts plastiques pour que le cinéma atteigne un certain « âge d’or » par l’exposition de faits et d’actions tangibles, sans légende, sans maquillage, sans effets spéciaux. « Live », les acteurs politiques Haïtiens prouvent que les films d’actions de type « Prison Break », « 24 Heures-Chrono » « Commando », les « fim dyab » et les comédies entre officiels démentiels peuvent se réaliser concrètement, aux moindres coûts.  « Sept balles aux fesses de la Première dame », « Joseph dans la fosse aux lions », c’est déjà deux bons titres. Consultation gratuite pour Smoye Noisy, Reginald Lubin ou peut-être « Jesifra ».

Une vocation cinématographique ratée

En lieu et place d’une production imaginaire à la Bruce Willis ou à la Wolfgang Petersen, le sénateur, acteur et réalisateur, a reproduit « Air Force One » en vivo, sur un macadam où sa voiture blindée a été coincée sur une pile de fatras. Hier, il se comportait en Ninja, Cowboy et Shaolin chevronné qui traçait des katas au dojo du Bicentenaire pour imposer ses Premiers ministres favoris. Aujourd’hui, le sénateur a révélé à la société ses aptitudes d’un snipper ingénieux doté d’une dextérité digitale chirurgicale. Si la PNH savait, elle aurait pu déléguer le sénateur dans une mission pour « sauver le soldat Ryan », je veux dire pour sauver nos défunts policiers pris au piège des criminels du gang 5-Segond le vendredi 12 mars 2021. Comme un Messi dans le football ou un Beethoven dans la musique, le sénateur est super compétitif dans le domaine du cinéma. « Polyvalence intégrale », Joseph aurait pu gagner sa vie « dans la décence alors » en mettant ses talents au service de la Hollywood. C’est bien dommage que l’ambition politique du sénateur l’ait fait rater sa vocation d’acteur hors-concours. Par ce rare niveau de créativité, l’image d’Haïti aurait été rehaussée si l’homme politique se faisait plutôt homme de théâtre.

Un œil bien bandé, le sénateur raconte aux yeux naïfs que les projectiles du bandit avaient écrasé les vitres de son blindé dont les morceaux ont pénétré son œil « droit ou gauche ? » jusqu’à le rendre borgne temporairement. Évanoui, le sénateur « têtu » a été réanimé par ses gardes du corps… Le sénateur avait fini en bon Super-Mario par opérer un « U-turn » en pas de tango, en sortant ses ailes de Batman ou de Superman mais laissant son blindé sur le champ de bataille.

Comme un nouveau-né viscéralement attaché à la mamelle de sa maman pour rester en vie, il existe des espèces humaines animalisées qui ne peuvent respirer que l’oxygène officiel. Un jour hors de la bulle et ces bêtes exhaleront leur dernier souffle. Ce sénateur shaolin autoproclamé animal de la jungle fait partie de cet univers politique truffé de pervers. Il est donc prêt à tout, quitte à mettre en péril la vie de ses collaborateurs.

Déraciner le mensonge

Loin de polémiquer avec le paralogisme, le syllogisme détient des outils indéfectibles dont la preuve apagogique ou d’autres procédés logiques pour démasquer toute initiative bouchée ou toute manipulation qui tend à saper l’objectivité ou à tordre la vérité. À propos de ce stratagème du sénateur Lambert, point n’est besoin d’une capacitée d’analyse critique profonde pour décrypter la fausseté des faits. Un minimum de scepticisme permet de déceler l‘absence de véracité et de fiabilité de cette histoire dont les véritables incitations demeurent voilées.

En théorie des jeux par exemple, il est bien connu que les acteurs peuvent tirer d’importants payoffs en capitalisant sur le mensonge ou sur l’asymétrie de l’information. Par ailleurs, le décryptage approfondi revêt d’une importance cruciale afin de pouvoir déceler les fines parties de l’ensemble. Le diable se trouve dans les détails. Un puzzle manqué ou un puzzle de trop serait suffisant pour démonter une thèse fallacieuse. Trop de pièces manquantes, trop de morceaux mal collés dans cette architecture mal fagotée au Centre de la Capitale. Le sénateur a exposé à nu le diable qui sommeille en lui en mélangeant les détails dans une maladresse patente.

« Quand on manque à la vérité, on manque forcément à la justice ». Dans la même ligne, Aristote déclare : « Vérité et amitié nous sont chères l’une et l’autre, mais c’est pour la société un devoir sacré d’accorder la préférence à la vérité ». Alors, mieux vaut qu’on nous prenne pour révolutionnaires en appliquant la maxime de George : « Dans ces temps de tromperies universelles dire la vérité devient un acte révolutionnaire ».

Pourquoi pas honorer Émile Zola en construisant la vie politique avec la vérité comme base de la fondation. « La vérité et la justice sont souveraines, car elles seules assurent la grandeur des nations ». Depuis l’intronisation du banditisme officiel au sommet de l’État, la tromperie, la bêtise et l’impunité font rage au sein de notre société qui tutoie la caverne dans une fine proximité. À l’instar de la Première Dame indexée dans le contrat de surfacturation Dermalog, le sénateur démagogue a tenté en vain de rouler la société dans la farine. Le verdict est plutôt clair. Le sénateur doit comparaitre par devant la justice.

LEAVE A REPLY

Please enter your comment!
Please enter your name here

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.