Titre 42 : L’administration Biden va bloquer davantage d’Haïtiens, de Nicaraguayens et de Cubains à la frontière

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Ariel Henry a déjà donné son accord pour rapatrier les haïtiens à Port-au-Prince, alors que le pays a été transformé en un véritable enfer sous son règne

L’administration Biden étend le recours à une mesure frontalière datant de l’époque de la pandémie, connue sous le nom de Titre 42, afin de commencer à expulser rapidement les migrants de Cuba, d’Haïti, du Nicaragua et du Venezuela, tout en ouvrant une nouvelle voie légale pour que jusqu’à 30 000 migrants de ces pays puissent entrer aux États-Unis chaque mois.

La nouvelle politique représente l’effort le plus vaste jamais entrepris par l’administration Biden pour dissuader les migrants demandeurs d’asile de franchir illégalement la frontière. Elle repose également sur un recours accru au titre 42 en tant que mesure de contrôle des frontières, alors même que l’administration soutient devant les tribunaux que cette mesure n’est plus justifiée pour des raisons de santé publique et qu’elle doit être supprimée. La Cour suprême doit entendre les arguments oraux sur le titre 42 en février.

Le nouveau programme exigera que les migrants qui espèrent demander l’asile aux États-Unis soient jumelés à des parrains financiers et accordera aux demandeurs deux ans de protection humanitaire, pendant lesquels ils pourront travailler légalement et demander l’asile.

Au cours de l’année écoulée, les migrants originaires de ces pays ont constitué la majorité des personnes autorisées à rester aux États-Unis pour demander l’asile, et ils ont posé un défi particulier au gouvernement américain car les gouvernements de Cuba, du Nicaragua et du Venezuela ont largement refusé de reprendre leurs propres citoyens. Jusqu’à récemment, le Mexique a également refusé de reprendre les migrants de ces nationalités en vertu du titre 42.

Le Mexique a accepté à son tour d’accueillir jusqu’à 30 000 migrants de ces quatre pays en vertu du titre 42, ce qui signifie que si le nombre de migrants traversant illégalement le pays dépasse ce plafond mensuel, ils seront autorisés à rester aux États-Unis pour y demander l’asile.

À partir de jeudi, tout migrant qui franchit illégalement les frontières des États-Unis, du Mexique ou du Panama ne sera plus éligible au programme humanitaire.

Cette annonce intervient quelques jours avant que M. Biden ne se rende à Mexico pour rencontrer le président mexicain Andrés Manuel López Obrador et le premier ministre canadien Justin Trudeau à l’occasion du sommet des dirigeants nord-américains. Il devrait également se rendre dimanche à El Paso, au Texas, pour parler de l’application de la législation frontalière et rencontrer des responsables locaux.

Le programme s’appuiera sur une politique, annoncée en octobre dernier, selon laquelle certains migrants vénézuéliens pouvaient demander à entrer légalement aux États-Unis, à condition d’avoir un parrain financier, et les Vénézuéliens arrêtés à la frontière étaient rapidement expulsés en vertu du titre 42. Cette politique a entraîné une baisse d’environ 90 % du nombre de migrants vénézuéliens tentant de franchir illégalement la frontière.

Il n’est pas certain, cependant, que le programme fonctionnera à plus grande échelle. Selon les données du service des douanes et de la protection des frontières des États-Unis, environ 70 000 migrants originaires de ces quatre pays ont franchi la frontière chaque mois cet automne, ce qui signifie que la demande est susceptible de dépasser le plafond mensuel de 30 000 entrées légales.

Les défenseurs de l’immigration vont probablement décrier la nouvelle politique, affirmant qu’elle se soustrait aux obligations de la nation en matière d’asile pour tous les migrants, à l’exception d’une poignée d’entre eux qui ont été présélectionnés.

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