Le chaos, un ennemi majeur de la démocratie

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Mercredi 28 décembre 2022 ((rezonodwes.com))–

Il est trois principaux achoppements de la démocratie, ainsi que je l’entends: la dictature, le populisme et le chaos. Remarquez que si nous n’évoquons pas nommément le fascisme, c’est qu’il participe toujours des deux premiers en tant qu’il est dilué dans la dictature et teinté de populisme. En ce texte, nous allons considérer le chaos.

La démocratie, ce pouvoir du peuple garanti par les institutions étatiques vraiment contrôlées par le peuple, n’a pas pour ennemis que les dictatures de toutes sensibilités: autocratiques, théocratiques, monarchiques, ce, toujours sous la férule de l’ordre économique et social infligé par les tenants du pouvoir; en vérité, le chaos qui suit l’égrugeage institutionnel et la désagrégation partielle ou totale du vivre ensemble national, rendant ainsi l’État inopérant, est un des plus catastrophiques abîmes où s’inhume la démocratie. Il est, en certaines circonstances de l’histoire, des dictatures progressistes qui construisent quoique par massacres et monstruosités, l’État-Nation et toutes les structures institutionnelles économiques et politiques, mais le chaos, lui, est précisément, l’empêchement de la moindre construction socio-économique et une sape de l’État en ses fondements administratifs. Et, tout en laissant une apparence de structures administratives nominales (présidence, primature, ministères, parlement, tribunaux) où de prétendus élus du peuple et de hauts fonctionnaires gouvernementaux font minent d’exercer le pouvoir, tout y est comme préfabriqué, préorchestré, programmé par les maîtres extérieurs du chaos et leurs bras intérieurs cachés précisément par cette apparence d’État et ses apparats pseudo-institutionnels car dysfonctionnels dans les faits.

La situation des pays pulvérisés, morcelés où la faillite de l’État est constatée, en est probante. Exemple du chaos « démocraticide »: la Yougoslavie, l’Irak, l’Afghanistan, la Libye par leur position géopolitique et leur multiethnicité irrédentiste non fondue dans un unitarisme étatico-idéologique au-delà de la personne d’un chef comme ce fut au temps de Tito, de Saddam Hussein, du Mollah suprême, de Kadhafi (dictateurs mais garants de l’intégrité étatico-nationale), tout cela exacerbé par des interventionnistes hégémoniques; et pour d’autres raisons, dans d’autres occurrences économique, politique de détresse humaine et de misère, des « États » comme la Somalie, Haïti, sont des preuves éloquentes du désastre des ravages du chaos au détriment des libertés fondamentales, telles la sécurité publique, un minimum de bien-être matériel et une administration publique répondant à ses vocations dans l’État…

Le chaos social programmé ou non, est fatal aux principes démocratiques qu’il égruge. Car si la dictature est un ordre fort, ordre sauvagement arbitraire, par l’imposition du pouvoir oligarchique de monarques, d’autocrates, de financiers, de ploutocrates, de curies exerçant leur hiératisme inhumain et ultra-répressif; la démocratie, chose quasi inexistante dans le statu quo des États contemporains n’en est pas moins, dans ses principes, un Ordre fort de légalité et d’équité, pour que la justice en général et particulièrement la justice sociale soient établies, défendues-garanties par l’État et ses lois, et constamment en amélioration pour les majorités et minorités se partageant un pays, comme communauté de droits.

Le chaos, quant à lui, demeure l’arme spectrale et létale des ennemis de la démocratie par l’illusion d’un pseudo-anarchisme où seules les forces liberticides instaurent la mécanique de leurs méfaits.

CAMILLE LOTY MALEBRANCHE

Lisez le texte original sur Intelleciton

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