IRC: La violence fondée sur le genre fait définitivement partie des dangers quotidiens auxquels les femmes sont confrontées au Mexique.
International Rescue Committee (IRC): « …Il a été signalé que, sur les plus de 50 millions de femmes et de filles âgées de 15 ans ou plus au Mexique, 70 % avaient subi une forme de violence au cours de leur vie. » La violence contre les femmes et les filles atteint des niveaux critiques, avertit IRC.
Mercredi 23 novembre 2022 ((rezonodwes.com))–Alors que les niveaux de violence sexiste augmentent au Mexique, pour les femmes et les filles en déplacement, c’est l’un des principaux risques qu’elles encourent, a averti l’International Rescue Committee (IRC).
Dans les villes frontalières du nord, la violence sexuelle est le principal risque perçu par 23 % des demandeurs d’asile interrogés par l’IRC début 2022. Chez les femmes, la proportion de celles qui considèrent qu’il s’agit de leur principal risque est nettement plus élevée, puisqu’elle est signalée par 60 % d’entre elles. La traite des êtres humains a été mentionnée comme le deuxième risque principal (14%), suivie par la violence domestique et économique (13%).
Des milliers de femmes sont descendues dans la rue pour exiger la fin des violences dont elles sont victimes : chaque jour, en moyenne, dix femmes sont assassinées, huit sur dix ne se sentent pas en sécurité et la plupart ont été agressées.
« Ni una más », « La policía no me cuida », « México feminicida », « Nos queremos vivas » et « Ojalá nos protegieran como a los monumentos », sont quelques-uns des slogans des milliers de femmes qui sont descendues dans les rues de Mexico pour réclamer justice et mettre fin à la violence sexiste. Et cette année ne fera pas exception.
Estefani Beltrán del Río, coordinatrice de la protection transfrontalière à l’IRC, a déclaré :
« Malheureusement, bien que l’escalade de la violence contre les femmes et les filles au Mexique ait atteint des niveaux critiques, elle a été normalisée depuis si longtemps qu’elle risque d’être invisibilisée. Il y a quelques mois, par exemple, il a été signalé que, sur les plus de 50 millions de femmes et de filles âgées de 15 ans ou plus dans notre pays, 70 % avaient subi une forme de violence au cours de leur vie.
Voici quelques faits qui documentent la violence sexiste au Mexique :
- Selon les Nations unies, entre 10 et 11 femmes sont assassinées chaque jour au Mexique.
- De janvier 2015 à janvier 2021, on dénombre 4 754 féminicides à l’échelle nationale. En 2019 et 2020, les chiffres les plus élevés ont été enregistrés : 969 et 967 cas, respectivement, selon les chiffres du Secrétariat exécutif du système national de sécurité publique (SESNSP).
- Mexico a accumulé 327 féminicides au cours des six dernières années ; 67 d’entre eux ont été commis en 2020.
- L’État de Mexico et Veracruz sont les plus dangereux pour les femmes aujourd’hui, enregistrant respectivement 151 et 87 victimes de fémicide en 2020, selon le SESNSP.
- Au Mexique, en moyenne, sept filles disparaissent chaque jour, rapporte le Red por los Derechos de la Infancia (Redim).
« La violence fondée sur le genre fait définitivement partie des dangers quotidiens auxquels les femmes sont confrontées au Mexique. Lorsque les femmes sont déplacées de chez elles, qu’elles se retrouvent en mouvement et qu’elles tentent de se mettre en sécurité, l’exposition à ce risque augmente de manière disproportionnée. Dans un pays comme le Mexique – qui est à la fois un lieu d’origine, de transit et de destination potentielle pour les demandeurs d’asile – nous devons veiller à ce que les mécanismes de protection existants soient renforcés afin de créer les conditions permettant aux femmes et aux filles de reconstruire leur vie sans violence. »
Dans le contexte d’un déplacement sans précédent depuis, à travers et vers le Mexique, l’IRC fournit des services de protection intégrés dans le cadre d’un projet régional financé par l’Union européenne (UE). À la frontière nord du Mexique, le projet comprend la création d’espaces sûrs permettant aux femmes, aux filles, aux enfants et aux membres de la communauté LGBTQ+ de trouver un lieu physique et émotionnel pour recevoir des services de protection allant du soutien psychosocial et de la gestion de cas pour les survivants de la violence sexiste aux activités de sensibilisation.
Le projet financé par l’UE vise également à promouvoir l’accès à des informations fiables et actualisées grâce à InfoDigna, une plateforme numérique qui fait partie du projet mondial Signpost et qui est optimisée par Zendesk. InfoDigna fournit également un soutien personnalisé par le biais de modérateurs formés qui suivent les dossiers des utilisateurs, les orientent et les aident à entrer en contact avec des prestataires de services en fonction de leurs besoins.
La réponse de l’IRC au Mexique
En 2019, l’IRC a lancé des opérations au Mexique pour répondre aux besoins humanitaires des demandeurs d’asile bloqués à la frontière américaine en raison de politiques telles que les protocoles de protection des migrants (MPP) et le titre 42. Depuis lors, l’IRC s’est étendu pour répondre aux besoins le long des principaux couloirs de migration au Mexique : de la frontière sud à la frontière nord et le long des routes traversant le pays.
Actuellement, les programmes de l’IRC offrent une réponse opportune et complète aux besoins les plus urgents des personnes en déplacement, notamment : la reprise et le développement économiques, la santé mentale et le soutien psychosocial, la protection de l’enfance, l’assistance financière polyvalente pour répondre aux besoins de base des personnes, la prévention et la réponse à la violence sexiste, l’accès aux informations essentielles par le biais d’InfoDigna, une plateforme d’information multicanaux, ainsi que l’identification des besoins et l’orientation des cas vers les prestataires de services locaux. En outre, l’IRC soutient les efforts d’intégration locale en fournissant une orientation culturelle aux personnes qui ont choisi de rester au Mexique.
source: Violencia contra mujeres en México: 14 datos (expansion.mx)