Capois-la-Mort, héros de Vertières

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1736

Par Art L. Austin

Vendredi 11 novembre 2022 ((rezonodwes.com))–

Les différents historiens qui se sont penchés sur l’étude d’un de nos plus remarquables héros de l’Indépendance, s’accordent à dire que François Capoix est né en 1766. Il avait à peine 25 ans quand a commencé à se propager à Saint-Domingue les idées de révolte et de luttes de libération dans la colonie. L’histoire rapporte qu’il est né sous l’habitation de Laveaux, une localité située entre Saint-Louis du Nord et Port-de-Paix et qui conserve aujourd’hui encore tous les signes de fertilité et de prospérité de la région.

En 1793, alors âgé de 27 ans, il s’engagea dans la carrière militaire sous les ordres du colonel Maurepas, commandant de la neuvième demi-brigade de l’armée révolutionnaire. Intrépide et adroit, le jeune Capoix est l’objet de l’admiration, non seulement de ses frères d’armes, mais aussi et surtout de ses supérieurs hiérarchiques. Admis d’abord comme lieutenant, il est bientôt promu capitaine du troisième bataillon et ne cessa de monter en grade.

Dès la fin de l’année 1802, après le coup d’état du 18 brumaire (9-10 novembre 1789) en France, et ayant achevé les deux campagnes d’Italie, Napoléon Premier Consul croit le moment venu pour entreprendre de rétablir l’esclavage sur l’ile rebelle de Saint-Domingue.

« Le général aux quarante victoires » comme on se plaisait à l’appeler conçût alors une importante expédition militaire et plaçât à sa tête, le frère même de Pauline Bonaparte, sa femme, le général Charles Victor Emmanuel Leclerc. Il s’agissait de réduire à tout prix le général noir Toussaint Louverture préalablement nommé, soit en février de la même année, Capitaine General de l’ile, ce pour contrecarrer la velléité autonomiste de ce dernier.

Sitôt l’arrivée des hommes de Leclerc à Saint Domingue les hostilités étaient lancées. Le général en chef Jean-Jacques Dessalines ayant pris le contrôle des opérations, assisté des généraux Christophe, Capoix, Gabart, Pétion etc. a mené une lutte sans merci contre l’armée expéditionnaire de Napoléon.

Le chef de l’expédition est vite terrassé et est mort au combat. Le général de division Donatien Joseph de Rochambeau a du reprendre le commandement. C’est dans ce contexte de l’attaque menée par ce dernier, contre la ville de Port-de-Paix que François Capois va se signaler pour la première fois comme un grand stratège. Il contrôlera par la suite, non sans difficulties, les deux positions importantes de Port-de-Paix et de l’ile de La Tortue.

Le plus haut fait d’armes de François Capois, grâce auquel son nom restera graver dans l’histoire héroïque de notre pays, est sans conteste, la Bataille de Verrières du 18 novembre 1803, quand à l’assaut de cette position ultime, un boulet de canon renversa son cheval. Capois se retrouva à terre. Toutefois, il se releva, reprit la tête de ses troupes en criant: “En Avant! En Avant!”On a aussitôt sonné la diane dans le camp des Français, la bataille a cessé un moment pour permettre au général Rochambeau de présenter ses hommages à l’officier noir Capois La Mort qui venait de se couvrir de gloire.

On ne tardera donc pas à mettre en déroute les forces expéditionnaires, Rochambeau vaincu est chassé de Vertières, et la France a perdu la plus prospère de ses colonies.

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