Veut, veut pas, Ariel doit partir!

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Les haïtiens ont besoin plus qu’un changement d’heure, ils veulent un changement d’air!

Alcin :« Dans sa diatribe échevelée, le Premier ministre contesté en a profité pour cracher son dédain à l’endroit d’un peuple essoré. En fait, c’était la dernière ignition qu’attendait le pays pour s’embraser !

par Ducasse Alcin

Il y a un principe empirique en politique qui veut qu’un chef d’État impopulaire s’abstienne de prendre des mesures susceptibles de soulever la colère de son peuple. Ce postulat est encore plus valable lorsqu’il s’agit de quelqu’un qui n’est issu d’aucune élection au suffrage universel direct.

Un dirigeant digne de ce nom œuvra plutôt à amadouer le peuple quand celui-ci se fâche. Quand il s’avère nécessaire d’appliquer des mesures néolibérales, il profitera de la période dite lune de miel entre lui et la population pour lui faire avaler la pilule amère sans heurt. Les rares chefs d’État qui osent déroger à cette règle en récoltent toujours l’amère conséquence.

Un cas de figure archétype relève du mouvement de rébellion appelé les « Gilets jaunes » qui secoua la France en 2018. Cet exemple est très illustratif, en ce qu’il nous montre que même un leader légitime peut se retrouver en face d’une situation où il doit se rétracter.

En effet, plus de 3 millions de Français gagnèrent les rues quotidiennement pour conspuer contre une taxation abusive des produits énergétiques décidée par l’administration Macron. L’intense pression de la rue l’a forcé à rectifier le tir.

S’agissant d’Ariel Henry, parler d’impopularité est un euphémisme. Il est décrié et exécré par la quasi-totalité de la population.

S’il est tant haï, cela s’explique en raison du fait que dès son installation comme Premier ministre de facto à la tête du pays, il s’est comporté plus comme un vulgaire page du chef de gang du parti « Tèt kale »—-cédant à ses moindres caprices—- que quelqu’un qui travaille dans l’intérêt collectif de la nation.

Évidemment, tout esprit lucide aurait compris qu’on ne pouvait s’attendre à rien de positif d’un cacocrate de la trempe de monsieur Henry, du fait même de la monstruosité de l’engeance qui l’a catapulté au pouvoir.

Mais de là à s’imaginer qu’il était d’une telle nullité, qu’il était si écervelé pour un neurologue de son rang, ou qu’il ferait montre d’un manque de jugement si grossier, même les plus sceptiques n’auraient su se souscrire à une pareille prédiction.

La débâcle politico-économique de la gestion des affaires du Premier ministre est sans égale. Toute proportion gardée, il s’est montré plus monstrueux que ses prédécesseurs. Dans la mesure où son régime pue un cynisme et un détachement patents par rapport au tourment de la population qui pousse des cris d’orfraie à longueur de journée.

Sa première année de gouvernance en a fait voir de toutes les couleurs à la Nation qui râle sous le poids étouffant de la misère abjecte. Comment voulez-vous qu’il en soit autrement lorsqu’on est en présence d’un individu qui a abandonné sa blouse pour se joindre à une association de vautours de la pire espèce, dans l’unique but d’avoir sa part du butin.

Les faits parlent pour eux-mêmes. Sous Ariel Henry, le pays offre le paradoxe d’être une galère pour les citoyens paisibles mais un havre pour les gangs qui se donnent pour mission de piller, kidnapper, violer, tuer et trucider les gens en toute impunité.

Les haïtiens sont faits prisonniers dans leur propre pays. L’Ouest se scinde du Sud, tel que l’ont décidé les bandits. Un climat de torpeur enveloppe la capitale quotidiennement.

Par-dessus tout, la société haïtienne s’est plus que jamais balkanisée au point que seuls les plus braves décident d’y rester. Nos jeunes sont des milliers à rouler leur bosse vers l’extérieur.

Comme si ce tableau sombre ne suffisait pas, au lieu de travailler dans le but d’atténuer les tensions sociales, de freiner le phénomène de la gangstérisation du pays, monsieur Henry, du haut de sa chaise bourrée, n’a trouvé mieux à faire que de les attiser.

Se prenant pour un tsar, il a promulgué un oukase exigeant une hausse du prix de l’essence à la pompe. Certains disent que cette mesure est la résultante du périple qu’il vient d’effectuer dans des conditions obscures chez l’Oncle Sam.

Qui avait prodigué ce conseil suicidaire à monsieur Henry? Pourquoi l’a-t-il suivi comme un âne quand il sait pertinemment que le pétrole est un produit transversal et que même une légère augmentation sera susceptible de produire l’effet papillon aux conséquences désastreuses pour les plus vulnérables ?

En deux coups les gros, Ariel Henry, montant sur ses grands chevaux, fit une adresse pathétique à la Nation à une heure si tardive que peu de gens pouvaient le suivre en direct.

Dans sa diatribe échevelée, le Premier ministre en a profité pour cracher son dédain à l’endroit d’un peuple essoré. En fait, c’était la dernière ignition qu’attendait le pays pour s’embraser !

À l’heure qu’il est, Ariel Henry, qui joue toujours au preux, le fait sans doute déjà dans son froc, tellement la révolte populaire atteint son paroxysme. Le rouleau compresseur se déferlant dans les rues, ses chers petits souffrants ne lui auront été d’aucun secours.

Même si on doit admettre que pour ses 72 ans, Ariel Henry se révèle un bon sprinteur. Il en a donné la démonstration lorsque la folie lui eût pris de se rendre aux Gonaïves, l’an dernier, pour profaner les cérémonies commémoratives de la proclamation de l’Indépendance. Au risque d’y laisser sa peau, Ariel a dû courir comme un lévrier, en disant « Pye sa m manje m pa ba w »

Il est trop tôt pour savoir avec exactitude ce qu’il adviendra de ce branle-bas dans les jours à venir. D’aucuns présagent que c’est le début d’une révolution. Peut-être qu’on n’en est pas encore là, pour la simple et bonne raison que les conditions ne sont pas toutes réunies pour un si grand chambardement.

Mais, à défaut d’une révolution, on se contentera d’un « dechoukaj » pourvu que cela puisse contribuer à sortir le pays de ce carcan où les malfrats phtékistes dominent l’échiquier politique.

De toute évidence, Ariel Henry est le fossoyeur de sa propre tombe. Tout dirigeant responsable aoutait fait abstraction de cette mesure arbitraire. Mais lui il persiste et signe, fonçant tous azimuts vers le dédale. Son arrogance et sa stupidité lui coûteront cher. Qu’il pleuve, qu’il tonne, le vaurien doit donc plier bagage, il doit partir !

Ducasse Alcin

texte publié le 17 septembre 2022

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