À la deuxième journée consécutive de manifestation contre le gouvernement de facto dirigé par la premier ministre Ariel Henry, des milliers de citoyens ont gagné la rue à Carrefour. Le chef de gang «Krisla», recherché par la Police nationale d’Haïti (PNH) pour des chefs d’accusation d’assassinat, de vol, de viol, d’enlèvement et séquestration contre rançon, a défilé sous les regards passifs des policiers.
Mercredi 28 septembre 2022 ((rezonodwes.com))–
Des crépitements à l’arme automatique retentissaient à Carrefour à l’occasion de la deuxième journée de mobilisation entamée pour exiger le départ du chef du gouvernement de facto Ariel Henry. Rassemblée dans la zone «Bò Dlo», la foule s’est renforcée tout au long du parcours avec des slogans hostiles contre l’équipe de facto, obstinée à l’idée de revoir à la hausse les prix des produits pétroliers, malgré la situation économique précaire des familles.
Le chef de gang «Krisla» perché sur un véhicule «Suzuki gris» en compagnie de plusieurs de ses hommes s’apprêtait à intervenir quand la foule compacte s’est brutalement dispersée par les forces de l’ordre. Le message du caïd, selon un manifestant, devrait sensibiliser la foule contre toute forme de violence et de scènes de pillage contre le supermarché Delimart et autres entreprises menacés de «déchoucage».
L’ancien député Jacques Beauvil, conspué la veille par un groupe de citoyens, promet de s’offrir en holocauste afin de venir à bout du premier ministre Ariel Henry. Sur les ondes de Radio Kiskeya, l’ancien représentant de la circonscription de Carrefour à la 50ème Législature dénonce des policiers monnayés, révèle-t-il, par le ministre de facto de la justice, Berto Dorcé afin de réprimer les manifestants.
À Diquini, des policiers de l’Unité départementale de maintien d’ordre (UDMO), prépositionnés dans l’environnement du supermarché Delimart, ont provoqué la fin prématurée de la marche en utilisant à profusion des gaz lacrymogènes contre la foule.
Parallèlement, des individus ont clairement exprimé leur désir de piller et saccager des entreprises à Carrefour. La menace de pillage et d’incendie planait sur plusieurs maisons de commerces et banques privées de la commune depuis la veille.
Des journalistes en charge de couvrir la marche, rapportent des blessés enregistrés et des citoyens évanouis après inhalation de gaz lacrymogène.
Hervé Noël
vevenoel@gmail.com
