19 novembre 2025
Haïti de PHTK-SDP-Fusion| InSight Crime: Les gangs se livrent à des agressions sexuelles collectives en toute impunité
Actualités Corruption Insécurité|Kidnapping Société

Haïti de PHTK-SDP-Fusion| InSight Crime: Les gangs se livrent à des agressions sexuelles collectives en toute impunité

Les gangs haïtiens se livrent à des agressions sexuelles collectives jusqu’à violer des femmes en présence même de leurs enfants.

Plus de cinquante femmes et jeunes filles ont raconté des récits poignants de viols et de brutalités commis par la plus grande fédération de gangs d’Haïti.

Mercredi 24 aout 2022 ((rezonodwes.com))–

Des gangs engagés dans un conflit sanglant à Cité Soleil, l’un des quartiers les plus pauvres de Port-au-Prince, la capitale d’Haïti, ont été accusés de mener des campagnes de viols massifs, indique InSight Crime analysant un rapport de RNDDH. « Les principales alliances criminelles d’Haïti, G9 et Famille (G9 an fanmi) et G-PEP, ont pris pour cible des dizaines de femmes et de jeunes filles au cours des derniers mois« , documente le Réseau National de Défense des Droits de l’Homme (RNDDH).

Les récits sont poignants. Parmi les femmes qui ont parlé au RNDDH, vingt ont été violées en présence de leurs propres enfants. Et dans la quasi-totalité des cas, les viols étaient accompagnés de vols, de coups, d’humiliations et de violences envers les autres membres de la famille présents.

La violence était indiscriminée. Le RNDDH a parlé avec des commerçants agressés alors qu’ils étaient au travail, des mères attaquées à l’intérieur de leur maison, des épouses ciblées alors qu’elles étaient accompagnées de leur mari, et d’autres kidnappées et emmenées dans des endroits reculés de la ville pour être violées. Certains ont été abattus par la suite.

« Lors de ces événements sanglants, les corps des femmes et des filles sont souvent utilisés comme des armes de guerre, pour atteindre le groupe rival. Et justement, plusieurs des survivantes rencontrées au cours de cette enquête ont témoigné qu’elles ont été soumises à des interrogatoires avant d’être violées« , écrit le RNDDH.

InSight Crime Analysis

Le recours généralisé à la violence sexuelle est une autre facette de l’impunité quasi-totale dont jouissent les gangs du G9 et du G-PEP.

Dans les organisations criminelles qui adhèrent à des structures de pouvoir dominées par les hommes, comme c’est le cas du G9 haïtien sous Jimmy Chérizier, alias « Barbecue », les membres de bas niveau et les chefs de gangs s’en prennent aux habitants des quartiers détenus par des gangs rivaux sans qu’il y ait de répercussions légales.

L’alliance G9 ayant actuellement le dessus à Cité Soleil, ses membres ont directement accusé des femmes de coucher avec l’ennemi et les ont prises pour cibles. Au moins cinq femmes qui ont parlé au RNDDH ont déclaré avoir été accusées par des membres du G9 d’être les épouses ou les amantes du leader du G-PEP, Ti Gabriel. D’autres auraient été forcées de crier des slogans en faveur du G9 pendant leur agression.

Le directeur exécutif du RNDDH, Pierre Esperance, a écrit dans le rapport que ces accusations portées par les membres du gang étaient sans fondement. « Nous ne pouvons pas dire qu’ils étaient membres du gang de Gabriel. Ce sont des gens qui vivent simplement là et n’ont pas le choix et ne peuvent même pas partir », a-t-il expliqué.

De 2006 à 2019, les tribunaux haïtiens ont condamné en moyenne 49 individus par an pour agression sexuelle, mais le RNDDH a prévenu que ce chiffre était en baisse. « Depuis 2019, les procès pour agression sexuelle sont de plus en plus rares. C’est précisément cette rareté qui […] conduit les bandits à se livrer à des cas de viols collectifs et répétés, sans craindre d’être poursuivis et condamnés« , écrit le rapport.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.