Vendredi 19 aout 2022 ((rezonodwes.com))–
Depuis des lustres le peuple Haïtien n’a cessé et ne cesse de réclamer une transition de rupture en vue du chambardement du système politico-économique générateur de la corruption, du vol, d’inégalités, de la mauvaise gouvernance et du banditisme généralisé où les règles du jeu sont fixées contre l’intérêt du gros peuple.
Face à ce système porteur d’autant de misère et de souffrance, le peuple Haïtien a voulu et veut encore une transition capable de recoudre le tissu social, remettre sur pied les institutions démocratiques via des élections fiables. Plus d’une année de transition avec un premier ministre-président de facto, où en sommes-nous aujourd’hui ? Et comment sommes-nous arrivés là ?
A travers toutes ces interrogations, reste à comprendre les raisons profondes du choix de Ariel Henry par une branche de la communauté internationale et une minorité de la classe politique haïtienne très peu représentative mais qu’a le contrôle effectif des gangs. Un an après l’assassinat odieux de l’ancien Président Jovenel, la situation politique, sécuritaire et socioéconomique devient plus catastrophique que jamais.
L’inflation passe de 19% à 30%, le dollar passe de 76 gourdes à 160 gourdes, le kidnapping devient la norme, le clientélisme politique et la corruption règnent en maître. La violence politique et criminelle devient le point fort du gouvernement, à titre d’exemple, le premier ministre de facto a sollicité les services du chef de gang Barbecue et sa troupe pour empêcher la prestation de serment du Sénateur Joseph Lambert comme président provisoire.
Ce même chef de gang a été payé par le gouvernement Henry pour empêcher la sortie des camions transportant le carburant du terminal Varreux aux différentes stations essence et créer la rareté servant de prétexte au gouvernement d’augmenter le prix des carburants au plus grand mépris de la souffrance du peuple Haïtien.
Fin mars, l’ancien député Arnel Bélizaire, à la tête d’une manifestation contre le premier ministre de facto, en direction de Bel-Air, a été grièvement blessé par un gang proche d’une entité signataire de l’accord du 11 septembre. Le 6 du mois en cours, le directeur général de l’EPPLS et ancien Sénateur de la République, a été assassiné et brûlé vif par le gang de Ti MAKAK sous les ordres d’un proche collaborateur d’Ariel Henry qui réclamait depuis des mois la direction de l’EPPLS.
L’assassinat du directeur général est de très loin un acte isolé, il a été commandité par des gens du gouvernement. La stratégie d’Ariel et son équipe est claire : encourager davantage les conflits armés dans les quartiers défavorisés et s’en servent des gangs pour empêcher la population de manifester contre le gouvernement de facto.
Aux côtés d’Ariel Henry ; les Marjory Michelle, André Michel, Jean Tolbert Alexis et Rosemila Petit-Frère s’occupent de la gestion des gangs proches du pouvoir. Ils font tout pour que l’organisation d’élections ne soit pas envisageable. Sachant qu’il n’a ni titre, ni qualité pour être premier ministre-président en violation grossière de la constitution et des lois de la République, Ariel Henry et sa bande signataire du soi-disant accord du 11 septembre préfèrent utiliser l’insécurité comme moyen pour se maintenir au pouvoir le plus longtemps possible.
Vu son rôle présumé dans l’assassinat de Jovenel Moïse et son refus catégorique de se présenter devant la justice, Ariel Henry est prêt au pire pour conserver le pouvoir. Si rien n’est fait pour le chasser du pouvoir, Haïti est en route pour rater la transition réparatrice dont le pays a besoin pour reprendre sa place dans le concert des Nations.
Les acteurs politiques ne doivent-ils pas trouver une solution proche de la constitution autour des dix Sénateurs, les seuls, qui détiennent, aujourd’hui, un minimum de légitimité et de légalité ?
Wilfrid Jacques
Citoyen engagé
