Faute de consensus, le dialogue politique pour un retour à l’ordre républicain en Haïti piétine

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Les négociations menées dans le cadre de l’accord de Montana en vue de la pacification et de la normalisation de la vie politique haïtienne ont de nouveau achoppé mardi, après que les deux principaux groupes à l’origine de cet accord ont quitté les pourparlers qualifiés de « simulacre de négociation » pour faciliter l’application de l’agenda de PHTK.

Mercredi 3 aout 2022 ((rezonodwes.com))–Le porte-parole du Secteur démocratique et populaire, André Michel, a écrit à propos de la rupture des négociations: « J’encourage les frères et sœurs de l’équipe Montana à revenir à la table du dialogue. Le temps est venu pour nous de faire passer les intérêts du pays avant ceux du groupe« , néanmoins, celui-ci est accusé de venir faire le jeu des tuteurs d’Ariel Henry, l’exécuteur du dernier testament de Jovenel Moise.

Selon Me. Michel, surnommé autrefois opposant radical et qui, aujourd’hui, est membre de la commission mise en place par le régime PHTK3 sous prétexte de faire avancer la recherche d’un consensus national, la « commission présidentielle » continuera à rencontrer d’autres secteurs -dont la plupart n’ont aucune représentativité dans la société- tant que les signataires de Montana reviendront au dialogue.

Pour sa part, le médiateur et ancien candidat à la présidence Leslie Voltaire, a regretté qu’aucun progrès n’ait été fait dans ce sens, même s’il a dit ne pas perdre l’espoir que son pays soit sur une voie où ses citoyens n’auront pas à fuir la pauvreté et l’insécurité.

Voltaire affirmait, dans ce sens, que « le dialogue est un défi face à certains qui veulent voler toutes les coutumes et les revenus du pays et d’autres idéalistes qui veulent construire une nation démocratique et moderne qui se développe avec la création de richesses et la justice sociale ».

Selon M. Voltaire, la fragilité institutionnelle d’Haïti s’exprime dans le fait que « nous sommes dans une situation où le pouvoir exécutif n’est pas légal, où le pouvoir législatif ne compte que 10 sénateurs, sur les 30 qu’il devrait avoir, et où il n’y a pas de députés parce qu’il n’y a pas eu de nouvelles élections. Et la Cour de Cassation a été privée de trois ou quatre de ses membres et ne peut rien décider.

L’assassinat de l’ancien président Jovenel Moise, le 7 juillet 2021, a créé un vide au sein du pouvoir qui a été comblé, d’abord brièvement par le Premier ministre intérimaire Claude Joseph, puis par l’actuel Premier ministre Ariel Henry, que l’ancien président avait nommé à ce poste deux jours avant sa mort, mais revenu sur la scène par un tweet du Core Group, sans mandat, ni mission réelle définie.

Au milieu de cette tension, le « Core Group », ce « syndicat d’ambassadeurs » qui comprend des représentants de l’OEA, de l’ONU, de l’Union européenne et les ambassadeurs des États-Unis, de la France, de l’Allemagne, du Canada, du Brésil et de l’Espagne, a publié sur un compte Twitter qu’Henry devrait être le premier ministre, avec l’engagement d’organiser des élections en janvier 2022, ce qu’il n’a pas pu réaliser. Et depuis lors, Haiti louvoie dans une mer démontée.

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