Des vidéos et des photographies de l’incident ont montré que les agents fouettaient les Haïtiens, ce qui a suscité l’indignation des groupes d’activistes et de défense des droits civils. Dans le cadre de l’enquête, des recommandations de mesures disciplinaires ont été émises pour quatre employés de la Border Patrol
Vendredi 8 juillet 2022 ((rezonodwes.com))–Des agents de la US Border Patrol à cheval ont fait usage d’une « force inutile » contre des migrants haïtiens qui ne représentaient aucune menace ; toutefois, ils n’ont « intentionnellement ou autrement » fouetté aucun d’entre eux avec leurs rênes, selon une enquête fédérale sur les scènes chaotiques qui se sont déroulées l’an dernier à la frontière entre le Texas et le Mexique et qui ont suscité une large condamnation.
Dans un rapport de 511 pages publié vendredi, le service des douanes et de la protection des frontières (CBP) attribue un « manque de contrôle de commandement et de communication » au fait que des agents à cheval ont utilisé leurs chevaux pour bloquer et déplacer de force des migrants haïtiens arrivés en septembre dernier à la frontière américaine, près de Del Rio, au Texas.
Des vidéos et des photographies de l’incident ont montré que les agents avaient fouetté les Haïtiens, ce qui a suscité l’indignation des groupes d’activistes et de défense des droits civils.
L’administration Biden a promis une enquête complète après les objections de nombreux membres du propre parti du président, selon lesquelles de telles tactiques à connotation raciale étaient le genre de politiques dont les États-Unis étaient censés s’éloigner après des années de pratiques dures en matière d’immigration sous le président Donald Trump.
Dans le cadre de l’enquête, des recommandations de mesures disciplinaires ont été émises pour quatre employés de la Border Patrol – qui ont tous été affectés à des tâches administratives depuis le début de l’enquête il y a plusieurs mois, selon les hauts responsables de la CBP qui ont donné une conférence de presse avant de publier le rapport.
Le 19 septembre 2021, quelque 15 000 migrants haïtiens avaient traversé la frontière entre le Mexique et les États-Unis et s’étaient rassemblés dans un camp situé sous un pont international à Del Rio.
Mais le camp a été complètement vidé quelques jours après l’incident, alors que les rapports s’accumulaient.
Selon les enquêteurs fédéraux, aucun migrant n’a été battu avec des rênes, contraint de retourner au Mexique ou s’est vu refuser l’entrée aux États-Unis pendant les 15 minutes où les agents à cheval les ont bloqués et éloignés de force.
L’un des agents a crié des commentaires déplacés sur la nationalité d’un migrant, notamment « Tu te sers de tes femmes », et a failli écraser un enfant en galopant trop près de lui alors qu’il poursuivait un migrant.
L’usage de la force a poussé les migrants à entrer à nouveau dans le Rio Grande, alors qu’ils se trouvaient bien à l’intérieur du territoire américain et ne représentaient aucune menace, selon de hauts responsables du CBP.
Les enquêteurs ont indiqué qu’ils n’ont pas parlé avec les migrants haïtiens lors de la préparation de l’enquête, mais qu’ils ont utilisé des déclarations et des documents judiciaires que certains d’entre eux ont fournis dans le cadre de procès qu’ils ont intentés aux autorités américaines.
Le rapport indique que l’incident a commencé après que les autorités du département de la sécurité publique du Texas ont demandé l’aide des autorités fédérales.
La conclusion du rapport a été annoncée après que le gouverneur républicain du Texas, Greg Abbott, a autorisé cette semaine les forces de son État à détenir des migrants et à les renvoyer à la frontière entre les États-Unis et le Mexique, soulevant des questions sur les pouvoirs de son État à un moment où les dirigeants du GOP ont critiqué l’administration Biden pour son incapacité à réduire le nombre de passages.
Selon le rapport, les agents ont agi avec l’autorisation de leur supérieur hiérarchique, qui n’a pas pu obtenir de directives d’un échelon supérieur de la chaîne de commandement de la Border Patrol. Ils ont communiqué sur un canal radio qui n’a pas été enregistré, ce qui complique encore l’enquête sur l’incident.
