Correspondance entre le ministre Estimé et l’ambassadeur de France en Haïti en 1982.
A propos des « cendres de Toussaint Louverture » exposés au MUPANAHA ? Pour l’histoire et pour la vérité, est reproduit en-dessous, l’extrait d’une correspondance écrite de Jean-Robert Estimé adressée à Marcel Barthélemy, Ambassadeur de France à Port-au-Prince.
Port-au-Prince, le 11 novembre 1982
Monsieur l’Ambassadeur,
Me référant à nos dernières conversations, j’ai l’honneur de vous adresser, par la présente, au nom du Gouvernement Haïtien, une requête officielle afin que le gouvernement français accepte à restituer à la République d’Haïti les restes de Toussaint Louverture et ceux de Jean-Pierre Boyer, qui se trouvent respectivement aux fort de Joux dans le Jura et au Père-Lachaise à Paris.
Le Gouvernement haïtien n’ignore pas les difficultés inhérentes au repérage et à l’identification des ossements de Toussaint Louverture, dont la dépouille mortelle avait été placée dans une fosse commune qui fut soumise à divers mouvements de terrain sur laquelle, semble-t-il, des constructions auraient été érigées depuis lors.
S’il s’avère vraiment impossible de retrouver avec certitude les restes du Grand Précurseur, le peuple et le gouvernement haïtiens souhaiteraient que la France, dans un geste de grande portée symbolique, remettre à la nation Haïtienne, avec l’éclat et le faste qu’elle jugera nécessaires, une urne contenant de la terre provenant de l’emplacement où le corps a été inhumé.
Restes ou une urne pourraient être solennellement installés au Musée du Panthéon national à l’occasion de son inauguration en avril 1983.
En vous remerciant des suites que vous voudrez bien donner à la présente requête, je saisis cette occasion pour vous renouveler, Monsieur l’Ambassadeur, les assurances de ma très haute considération.
Jean-Robert Estimé
Secrétaire d’Etat