Flashback, 8 décembre 2010. Wikileaks révèle que « Joseph Michel Martelly a mobilisé ses partisans pour une forte démonstration » d’actes subversifs mettant Les Cayes à feu et à sang

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« Ils dénoncent la violence seulement quand ce n’est pas eux qui la pratiquent »

Ariel Henry détient-il le rapport d’enquête de ces « actes subversifs » caché dans ses tiroirs? Ou un tel rapport n’a-t-il jamais lieu?

Jeudi 7 décembre 2017 ((rezonodwes.com)).-C’était un mercredi 8 décembre 2010, jour de l’Immaculée Conception, il y a exactement 7 ans, le pays peinait à se relever des dégâts majeurs et dévastateurs du puissant séisme du 12 janvier 2010 quand une autre tragédie, cette fois-ci, voulue et faite de la main rancunière de l’homme, vint s’ajouter aux épreuves insurmontables du peuple haïtien.

La ville des Cayes qui serait le bastion privilégié du pouvoir Tèt KALé/PHTK, était à feu et à sang pour contrecarrer le coup de maître d’un astuce président René Préval qui voyait déjà son dauphin Jude Célestin, remporter la présidentielle au second tour, après une campagne électorale très onéreuse. Une passation de pouvoir ordonnée mais désorientée et déprogrammée. The servants are easily replaceable.

Ce coup ne passera pas, disons mieux, il y aurait erreur dans la programmation de la machine. Il n’y aura pas de Préval sans Préval au Palais National pour un troisième terme, bien qu’il eût pu après tirer sur les ficelles en se barricadant derrière les rideaux, sans jamais encore déplacer son pion.

Nous avons appris six ans plus tard, en septembre 2016, avec l’aide des publications de Wikileaks remuant les e-mail de Mme Hillary Clinton, que c’est le candidat de l’époque Joseph Michel Martelly qui avait mobilisé ses partisans pour une forte démonstration. Et cette flambée de violences qui monta d’un cran à Port-au-Prince et aux Cayes le 8 décembre 2010, entraîna la disparition dans la troisième ville du pays, sous d’épais nuages de fumée des documents d’archives remontés à l’ère joyeuse de l’Indépendance Nationale.

Pour démontrer que les notes de violon ne s’accordaient pas en décembre 2010, après la publication officielle des résultats plaçant Mirlande Manigat en tête de peloton, suivie de Jude Célestin (le candidat du pouvoir), ensuite Michel Martelly; la France supportait l’idée d’un second tour à trois, une formule à l’ haïtienne qu’on n’osera peut-être au grand jamais appliquer dans le pays de la « Déclaration Universelle des Droits de l’Homme et du Citoyen ».

Pour l’ancien président américain Bill Clinton, c’est son recompte des votes suggéré qui primait. M. Clinton a attendu lui aussi 6 ans, le 8 novembre 2016, pour finalement comprendre tout le mal fait quand le pot de miel de la victoire fut brusquement enlevé à celui ou celle qui commençait à le siroter, à se lécher les babines.

Un câble de Wikileaks datant du 17 décembre 2010 [CENTAM/CARIBE – 101217] a parlé de l’ex-président Michel Martelly en tant que « defeated presidential candidate« . D’après le rapport secret de Centam/Caribe expédié à Washington, le candidat arrivé en troisième position Michel Martelly avait appelé à de nouvelles élections.

Nous connaissons par la suite toute l’histoire du second tour où Youri Latortue, Patrice Dumond, membres influents du directoire de la campagne de Mme Manigat, ne lui avaient pas déconseillé de ne pas se laisser prendre dans le piège de Michel Martelly quand les deux s’étaient retirés de la Table des Douze, sous prétexte de prendre revanche sur Jude Célestin, en allant au second tour dont le résultat était connu d’avance.

Mais à quoi a rimé tout cela aujourd’hui ? Nous avons un pays appauvri qu’il l’était moins sept ans auparavant. Si à travers les temps, les parents partaient sous d’autres cieux laissant derrière les enfants, aujourd’hui, c’est l’inverse. Ce sont les jeunes qui empruntent ce « chemin de l’exil« . L’espoir, s’il est pointé à l’horizon, sa lueur est encore invisible. En définitive, cela a rimé à quelque chose avec la dilapidation des $ 3 milliards de fonds Petro Caribe qui était encore gardé en réserve dans les coffres-forts de la banque centrale jusqu’au matin du 11 mai 2011.

La ville des Cayes serait incendiée pour rien, elle n’a connu aucun essor malgré des ambiances carnavalesques et des festives pouvant rendre jaloux les habitants d’autres villes importantes du pays, sinon que le brasier n’a profité qu’ à celui qui l’a fait allumer. Aujourd’hui son impunité jouit d’immunité. Si l’on est sérieux avec un combat contre la corruption, il devrait être interrogé. En Argentine, on l’a fait. Diriez-vous que la-bas, il est habité par des Hommes ! Dans ce cas, qui sommes-nous ? D’où venons-nous ? Et quelle direction voudrions-nous donner à ce pays ? Marches à reculons !

La violence est condamnable sous toutes ces formes d’où qu’elle vienne, ne la dénoncez pas quand ce n’est pas vous qui la pratiquez. C’est pourquoi la violence, selon Hegel, est immorale tout comme la corruption à la base de la pauvreté du pays. La violence engendre toujours la violence (vengeance) et ne permet jamais de la résoudre complètement. Apprendre qu’ en tant exécuteurs à dire à nos dirigeants mégalomanes que leurs désirs sont des ordres mais leurs désordres enfoncent le pays davantage dans l’abîme nous entraînant tous avec eux et leurs richesses mal acquises.

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