Député-maire et maintenant PM, Edouard Philippe (46 ans) est chargé de former le tout premier gouvernement de l’ère Emmanuel Macron, dans les 48 heures. La passation de pouvoir à Matignon s’est effectuée ce lundi-même entre Bernard Cazeneuve et Edouard Philippe, deux hommes de lettres. Et si l’on prévoyait de tel changement lors d’un éventuel amendement constitutionnel ?
Paris, lundi 15 mai 2017 ((rezonodwes.com)).-Si le député Jerry Tardieu est vraiment sérieux avec son projet de réforme constitutionnelle, qu’il vienne avec de véritables changements sur le choix d’un Premier-Ministre en Haïti. Mais y parviendra-t-il quand l’on sait que ce sont ces mêmes parlementaires, aux idées rétrogrades, et très avides de subventions, qui doivent voter une nouvelle Constitution. Serait-ce le prix fort à payer pour être une émanation du Parlement ?
En France, moins de 24 heures après sa prestation de serment comme 8 ème président de la Vème République, Emmanuel Macron a nommé lundi, un Premier-Ministre, sans qu’il n’ait besoin d’aller consulter, comme chez nous, les présidents des 2 Chambres, qui font toujours monter les enchères. Leurs « Honorables Collègues » ont leur mot à placer, comme pour signifier qu’en Haïti, la théorie des lois de Montesquieu est autrement appliquée avec le Législatif intégré dans l’Exécutif.
A Matignon (La Primature), Matignon, l’équipe de Bernard Cazeneuve a pris des dispositions pour que la passation de pouvoirs puisse avoir lieu lundi. Et c’est fait exactement vers 10:30, heure de Port-au-Prince. Notons que depuis plusieurs jours, le nom de Edouard Philippe revenait en boucle parmi les favoris pour devenir le 22ème PM de France, depuis 1958. Son salaire mensuel sera de 12, 696 euros. Beaucoup moins qu’un Premier-Ministre haïtien obligé dimanche, de recourir à la hausse du prix du carburant, pour remplir les caisses de l’Etat, sans ressources.
Contrairement à la déclaration (obligatoire/sauf pour Evans Paul) de la politique générale, un simple exercice de lecture d’un nouveau PM en Haïti, qui, au fond, n’a pas encore exploré les états des lieux, pour venir discourir, par contre, en France, cela se fait tout différemment, quoique le Premier ministre, après délibération du Conseil des ministres, engage devant l’Assemblée nationale la responsabilité du gouvernement sur son programme ou éventuellement sur une déclaration de politique générale.
L’Assemblée nationale qui peut renverser le gouvernement par le vote d’une motion de censure, ne participe pas à la formation du cabinet.
Et si ce modèle était appliqué chez nous. Que du temps perdu, serait rattrapé et le Parlement remplirait bien alors son rôle de contrôle du pouvoir exécutif. Nous sommes à bien des distances d’une telle pratique pour l’instant avec des lois offertes sur des plateaux dorés à l’Exécutif qui n’en demandaient pas mieux.
Pour finir voici, en bref la fiche technique du nouveau PM qui a fait Sciences Po et l’ENA
Né à Rouen (Seine-Maritime) en 1970, Edouard Philippe est le fils de deux professeurs de français. « Nous [lui et sa sœur] avons reçu une éducation très libre », dit-il dans Le Point en 2010. Après avoir passé son bac à Bonn (Allemagne), où son père avait été muté comme directeur du lycée français de la ville, il fait une année d’hypokhâgne avant d’entrer à Sciences Po pour « trois années de rêve », décrit-il au Point. « Faire l’ENA a été moins amusant. »
Diplômé de la section Service public de Sciences Po, il intègre l’ENA en 1995 et sort parmi les quinze premiers du classement final. « C’était un vrai centriste, drôle et sympathique, ami aussi bien avec des gens de gauche que de droite », se souvient un de ses anciens camarades de promo à l’ENA, Julien Carmona, à Challenges. A sa sortie de l’ENA, en 1997, Edouard Philippe choisit de rejoindre le Conseil d’Etat avant de se lancer en politique, pour participer à « l’histoire en train de se faire », dit-il à l’hebdomadaire français « Le Point ».
A rappeler qu’à Matignon (La Primature), nonobstant les alternances politiques, les employés-cadres ne sont pas remplacés ou révoqués. Ils continuent de faire carrière dans l’administration publique, en toute inquiétude, avec la distinction établie et définie entre l’Etat et le Gouvernement.


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